Unis contre Clinton… donc derrière Trump

Le Parti républicain investit officiellement quoique timidement son candidat

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Le pire scénario pour les Républicains

Après une ouverture qui s’est avérée cahoteuse lundi, les efforts ont été relancés mardi à la convention républicaine pour projeter l’image d’un parti uni autour de Donald Trump, qui a été officiellement investi candidat présidentiel. Dans un contexte où un nombre inhabituellement élevé de bonzes républicains fait faux bond cette année, des poids lourds du Grand Old Party (GOP) sont venus donner leur appui au candidat à Cleveland. Mais cet appui évitait bien souvent de nommer le candidat républicain, signe que la capacité du parti à se fédérer laisse toujours à désirer.

L’équipe de Trump et les organisateurs du parti ont tenté mardi de faire disparaître le parfum de scandale qui a rempli l’espace médiatique durant toute la journée mardi. Peu après avoir livré son premier grand discours à heure de grande écoute lundi soir, Melania Trump a été soupçonnée d’avoir plagié les mots prononcés par Michelle Obama lors de la convention démocrate de 2008.

L’histoire du jour semblait finalement reléguée aux oubliettes lorsque les délégués de tous les États et territoires américains ont sacré la nomination de Donald Trump en tant que candidat républicain à la présidentielle. D’ordinaire une simple formalité, le processus officiel menaçait cette fois d’être perturbé par des délégués opposés à Trump, comme cela s’était produit lundi, entachant alors davantage l’ouverture de la convention. Ce fut finalement évité.

Après un lundi marqué par des discours fermes sur le thème de la sécurité nationale, les orateurs devaient se tourner mardi vers l’économie et l’emploi avec le slogan « Make America Work Again » (« Remettre l’Amérique au travail »). Or c’est une critique acérée tous azimuts d’Hillary Clinton qu’ont surtout servie les ténors du parti, au premier chef le gouverneur du New Jersey, Chris Christie, ainsi que les deux républicains aux plus hautes fonctions électives aux États-Unis, le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, et le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell.

S’ils étaient unis contre l’adversaire démocrate, les poids lourds du parti qui sont montés sur scène le semblaient nettement moins à l’égard du candidat républicain. Après que Mitch McConnell eut été accueilli par des huées de la foule, Paul Ryan a livré un vibrant discours qui souleva cette dernière, mais en ne parlant que très peu de Donald Trump. Chris Christie, un allié de la première heure du milliardaire, n’a lui aussi que peu loué le principal intéressé.

« Qu’importe qui vous aimez, une convention lors de laquelle le message préféré est de mettre en prison l’autre candidat [Clinton] est assez renversant », a souligné sur Twitter Jon Ralston, un journaliste et analyste politique américain.

Dans le cas de Paul Ryan, ses relations difficiles avec le magnat de l’immobilier sont bien connues. Il avait tardé à donner son appui à Donald Trump pour finalement le faire dans les termes les plus timides. Lundi encore, il demandait au parti de se rallier à lui, tout en précisant qu’il n’était pas « [son] genre de conservateur ».

Prendre ses distances


« Ryan et McConnell veulent préserver leur majorité au Congrès. Cela signifie qu’ils doivent épouser Trump ou prendre leurs distances de ce dernier, selon les circonstances. À l’heure actuelle, Trump est concurrentiel dans l’élection [Clinton mène par à peine 3 % dans les sondages]. Mais s’il se met à vaciller, les élus républicains se distancieront encore plus de lui », avait expliqué au Devoir plus tôt en journée depuis Cleveland Kyle Kondik, analyste au Center for Politics à l’Université de Virginie.

Devant les réticences déjà évidentes de nombreuses huiles du GOP à faire une apparition à la convention — pour rappel, les anciens présidents Bush comme la plupart des anciens candidats présidentiels et de nombreux élus sont absents —, le problème de l’unité autour de sa personne est-il réellement grave pour Donald Trump ?
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