Les républicains peinent toujours à s’unir

Le sénateur texan Ted Cruz refuse son appui à Donald Trump

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De gros égos

Après un « jour 1 » entaché par un scandale de plagiat et un « jour 2 » marqué par des discours hésitant à embrasser Donald Trump, la convention républicaine espérait une troisième journée plus harmonieuse, alors que les projecteurs devaient se tourner vers Mike Pence, qui allait officiellement accepter le titre de colistier du candidat présidentiel. Mais la présence très attendue de son principal rival pendant les primaires, Ted Cruz, est venue mettre à nouveau en relief les lignes de faille qui traversent le Parti républicain aujourd’hui.

Ted Cruz, qui avait été le seul adversaire capable de tenir la dragée haute à Donald Trump pendant les primaires, s’était assuré une place de choix sur la scène du Quicken Loans Arena mercredi soir. Or le sénateur du Texas laisse planer peu de doutes quant à ses ambitions présidentielles pour le prochain cycle électoral, en 2020, et ce, même si Donald Trump devait alors occuper la Maison-Blanche, selon ce qu’a déclaré un officiel du parti pendant la journée. De plus, avant mercredi, il n’avait toujours pas donné son appui au milliardaire new-yorkais. Des membres de son équipe électorale avaient même suggéré en après-midi qu’il ne le ferait toujours pas lors de son discours, entretenant un suspense complet.

De fait, le sénateur texan né à Calgary a plutôt présenté sa vision conservatrice des États-Unis, tout en évitant de mentionner le candidat présidentiel, sinon pour le féliciter de sa victoire. Dans son discours aux airs « préprésidentiels », il a appelé les républicains à aller voter en masse en novembre lors des élections (pour la Maison-Blanche comme pour le Congrès), mais à le faire « selon leur conscience ».

Les partisans de Donald Trump, majoritaires dans l’amphithéâtre, n’ont pas apprécié. Ils lui ont signalé par de généreuses huées et par des cris de plus en plus insistants : « Appuyez Trump ! » et « Nous voulons Trump ! »

Le candidat républicain a alors fait son apparition en périphérie de la scène, sous les applaudissements nourris de la foule. Dans un contexte où le parti peine à s’unir autour du candidat présidentiel, le principal intéressé continue de mettre sa personne au centre du spectacle en faisant des apparitions quotidiennes — sur scène, par vidéo ou dans les médias —, défiant ainsi les normes voulant que le candidat reste à l’écart jusqu’au dernier soir (jeudi). Aucune journée n’aura souffert d’exception. Il fit d’ailleurs une arrivée remarquée à Cleveland mercredi après-midi à bord de son hélicoptère arborant de manière ostentatoire les lettres « TRUMP ».

Mike Pence


Le 3e jour de la convention devait être celui du gouverneur de l’Indiana, Mike Pence, qui prit la parole en tout dernier, peu avant 23 h. En acceptant officiellement le titre de colistier de Donald Trump, il prononçait le discours le plus important de sa carrière. D’autant que M. Pence est peu connu des électeurs. Un sondage CBS News/New York Times publié jeudi dernier, immédiatement après l’annonce de son choix, indiquait que pas moins de 86 % des électeurs sont indécis à son égard ou en savent trop peu sur lui pour avoir une opinion.

Le gouverneur est considéré comme une caution conservatrice pour Donald Trump, dont les positions sur les questions économiques, mais surtout sociales (avortement, mariage gai, etc.), ne rassurent pas la frange conservatrice du Grand Old Party.

Le colistier a ainsi déclaré d’entrée de jeu qu’il était « un chrétien, un conservateur et un républicain — dans cet ordre », pour ensuite assurer que le candidat présidentiel « comprend ça ». Contrairement à bien des élus républicains qui sont montés sur scène depuis lundi, M. Pence a offert une défense sans équivoque de Donald Trump. « Cet homme est connu pour sa forte personnalité, son style haut en couleur et son grand charisme », a-t-il dit de Trump, avant d’ajouter, à la blague « qu’il voulait équilibrer le ticket ».

Bien que peu connu des électeurs, l’éventuel vice-président a certains alliés de taille, dont le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, qui l’a présenté mercredi soir. Ce dernier avait déjà dit de lui qu’il « venait du coeur du mouvement conservateur et de l’Amérique », alors qu’il affirmait lundi, à propos de Trump, qu’il n’était pas « [son] genre de conservateur ».

Quant aux nombreux discours prononcés en début de soirée, des orateurs d’horizons variés — une animatrice de radio parlée, un pasteur afro-américain, un élu local hispanique et d’autres — ont su projeter l’image d’un parti un peu plus diversifié sur le plan ethnique, en plus de susciter beaucoup plus d’enthousiasme sur le plancher de la convention que la veille. Mardi, l’ambiance était tiède, et l’amphithéâtre, à moitié vide.

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