Le nom de l’actuelle présidente et chef de la direction de Gaz Métro, Sophie Brochu, a aussitôt été avancé pour succéder en mai au PDG d’Hydro-Québec, Thierry Vandal.
Ce serait un choix judicieux, qui marquerait une volonté de donner un réel coup de barre, plus que nécessaire, à la direction de la plus importante de nos sociétés d’État où les erreurs de parcours se sont multipliées ces dernières années.
Issue d’une famille de gens d’affaires de Lévis, Groupe Brochu Lafleur, centrée sur la transformation et la distribution de viandes, Mme Brochu a baigné depuis son enfance dans des milieux où les mots productivité et rentabilité étaient gravés dans les tables de la loi.
Après des études en sciences économiques à l’Université Laval, inspirée par le réputé professeur Antoine Ayoub, elle a orienté sa carrière dans le secteur de l’énergie. Elle a d’abord œuvré à la Société québécoise d’initiatives pétrolières (SOQUIP), le bras du gouvernement du Québec dans l’industrie pétrolière.
De vice-présidente de la SOQUIP, elle passe chez Gaz Métro en 1996 à titre de vice-présidente. Elle n’a que 33 ans. Elle en devient présidente et chef de la direction en 2007.
Le passage de Sophie Brochu de Gaz Métro ne serait d’ailleurs pas une première. André Caillé, le PDG d’Hydro au col roulé durant la crise du verglas, avait été président et chef de la direction de Gaz Métro avant de se joindre à Hydro-Québec. Thierry Vandal y avait aussi passé quatre ans avant d’entrer à Hydro.
Un nouvel élan
Hydro-Québec a besoin d’un redressement et d’un nouvel élan.
Sophie Brochu n’a que 52 ans. Elle fait partie de la relève chez les hauts dirigeants des grandes entreprises québécoises. Entre son accession à la présidence de Gaz Métro en 2007 et 2013, les actifs sont passés de 2,7 G$ à 5,4 G$.
Le recrutement d’une administratrice de l’extérieur des rangs d’Hydro-Québec permettrait de couper avec l’ère Thierry Vandal qui se termine mal. Le choix de l’un des actuels vice-présidents qui l’a secondé représenterait au contraire la continuité en quelque sorte dans les erreurs stratégiques.
Sophie Brochu n’est sans doute pas la seule personne capable d’occuper le poste. Mais elle a certainement un profil exceptionnel pour devenir la première superwoman à la tête d’Hydro-Québec.
Cheap shot
Puisque l’on traite d’Hydro-Québec, le candidat à la direction du Parti québécois, Bernard Drainville, ne nous a pas habitués à un pareil bas niveau politique de sa part, en s’interrogeant sur la place publique sur un possible lien entre les récentes démissions de dirigeants d’Hydro-Québec et des enquêtes menées par l’Unité permanente anticorruption.
C’est faire bien peu de cas du droit à la réputation pour des gens sur qui ne pèse aucune accusation. Si l’UPAC a déjà découvert des illégalités ou doit en découvrir, elle fera défiler les suspects devant les tribunaux.
Si le député Drainville détient des informations privilégiées sur de la collusion ou de la corruption dans les contrats octroyés par la société d’État, son devoir est de les transmettre aux policiers. Si ce n’est pas le cas, semer ainsi le doute sur l’intégrité de personnes est un procédé vicieux.
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