L'hystérie entretenue par une grande partie des élites académiques, médiatiques et politiques du Canada visait à culpabiliser les Blancs et l'Église.
9 juin 2022 Multiculturalisme
New York Post >
L’an dernier, les dirigeants de la bande Tk’emlúps te Secwépemc des Premières Nations de la Colombie-Britannique ont annoncé la découverte d’une fosse commune de plus de 200 enfants autochtones sur le terrain d’un ancien pensionnat.
« Nous nous doutions depuis longtemps de l’existence de cette fosse commune et nous avons pu confirmé nos soupçons. À notre connaissance, ces enfants disparus sont des décès non documentés », a déclaré Rosanne Casimir, cheffe de la bande locale, dans un communiqué daté du 27 mai 2021.
Le groupe a appelé la découverte « Le Estcwicwéy̓ » – ou « les disparus ».
Ce qui manque toutefois, selon plusieurs universitaires canadiens, c’est la preuve que des restes humains se trouvent bel et bien à l’endroit indiqué.
Depuis l’annonce de l’an dernier, il n’y a pas eu de fouilles à Kamloops ni de date fixée pour le début de ces travaux. Rien n’a été retiré du sol jusqu’à présent, selon un porte-parole de la bande.
Le cimetière présumé, qui comprendrait 215 corps – dont certains n’avaient que 3 ans – a été localisé à l’aide d’un radar à pénétration de sol sur le site de l’ancien pensionnat indien de Kamloops, qui a été géré par l’Église catholique de 1890 à 1978. Le nombre de corps était basé sur des irrégularités dans le sol constatées par les ondes radar, selon un anthropologue mandaté par la bande pour analyser le site.
Kamloops faisait partie d’un réseau de pensionnats indiens géré par le gouvernement fédéral et exploité par des églises des années 1880 à la fin du 20e siècle. Selon les experts, environ 150 000 enfants ont fréquenté ces écoles.
« Le système a séparé de force les enfants de leurs familles pendant de longues périodes et leur a interdit de reconnaître leur héritage et leur culture autochtones ou de parler leur propre langue », selon le site Web de l’Université de la Colombie-Britannique.
Les nouvelles de mai dernier ont provoqué une onde de choc au Canada et dans le monde entier. En quelques jours, le premier ministre Justin Trudeau a décrété, en partie à la demande des chefs tribaux, que tous les drapeaux des édifices fédéraux devaient être mis en berne. Le gouvernement canadien et les autorités provinciales se sont engagés à verser environ 320 millions de dollars pour financer davantage de recherches historiques et, en décembre, ils se sont engagés à verser 40 milliards de dollars supplémentaires pour dédommager les survivants des pensionnats indiens et leurs proches.
Le pape François a présenté des excuses officielles au nom de l’Église catholique, qui gérait de nombreux pensionnats indiens, en demandait pardon à Dieu. Il a dit qu’il prévoyait se rendre au Canada plus tard cette année pour aider davantage à la guérison et à la réconciliation.
Mais un groupe d’une douzaine d’universitaires canadiens doute de la véracité de ce récit.
« Aucun corps n’a été retrouvé », a déclaré Jacques Rouillard, professeur émérite au Département d’histoire de l’Université de Montréal, au Post. « Après des mois d’accusations et d’excuses officielles, où sont les restes des enfants enterrés au pensionnat indien de Kamloops? »
Le porte-parole de Tk’emlúps te Secwépemc, Larry Read, a confirmé au Post cette semaine qu’aucun corps n’avait encore été exhumé de l’école de Kamloops et qu’aucune date n’avait été fixée pour commencer les fouilles. Il a ajouté que le rapport montrant les résultats du radar à pénétration de sol (RPS) n’a pas été publié par la bande, mais pourrait l’être dans le futur.
Rouillard, qui décrie le manque de preuves étayant la thèse des fosses communes dans un essai publié en janvier, ne nie pas que de graves abus aient pu se produire dans les pensionnats.
Mais lui et d’autres chercheurs remettent en question le récit dominant voulant que des enfants furent assassinés et inhumés dans une pommeraie se trouvant sur le terrain de l’école de Kamloops.
« Ils utilisent beaucoup de mots comme génocide culturel », a déclaré Rouillard au Post. « Si c’est vrai, il devrait y avoir des fouilles. Mais tout est gardé vague. Vous ne pouvez pas remettre en cause leurs conclusions. Les Canadiens se sentent coupables, alors ils se taisent. »
Les membres des Premières Nations croyaient depuis longtemps que la région contenait les restes d’élèves de Kamloops, selon Casimir et Read. Lorsqu’ils ont décidé d’utiliser les fonds fédéraux qu’ils ont reçus pendant la crise sanitaire pour passer un contrat avec un expert visant à trouver les restes en question, les résultats ont été rapides comme l’éclair, a déclaré Read au Post.
Le 17 mai 2021, le groupe a embauché Sarah Beaulieu, une jeune anthropologue de l’Université de la vallée du Fraser, pour scanner et arpenter le site. Beaulieu a parcouru le site entre le 21 et le 23 mai et le groupe a annoncé ses conclusions sensationnelles le 27 mai.
Beaulieu a déclaré que des capteurs à distance ont détecté des « anomalies » et ce que l’on appelle des « reflets » qui indiquent que les restes d’enfants pourraient être enterrés sur le site. Beaulieu n’a pas répondu aux courriels envoyés par le Post.
« Mes conclusions ont confirmé ce que les aînés affirment depuis longtemps », a déclaré Beaulieu après avoir présenté un rapport sur son travail en juillet 2021 qui ne comprenait pas de preuves spécifiques. « C’est un exemple de la science qui étaie ce que les gardiens du savoir reconnaissaient déjà. »
Les « gardiens du savoir » sont des gardiens vivants des traditions culturelles des communautés autochtones.
Depuis la découverte de Kamloops, les enquêteurs utilisant un RPS disent avoir localisé ce qui pourrait être les tombes non marquées d’environ 800 autres enfants dans des pensionnats indiens en Colombie-Britannique et en Saskatchewan, selon les rapports.
Mais, comme Rouillard, Tom Flanagan, professeur émérite de sciences politiques à l’Université de Calgary, n’y croit pas.
« C’est la plus grande fake news de l’histoire canadienne », a déclaré Flanagan au Post. « Toute cette propagande au sujet de tombes non marquées et d’enfants disparus a déclenché une panique morale. Ils en sont venus à croire des choses pour lesquelles il n’y a aucune preuve et cette histoire refuse de mourir. »
Curieusement, Rouillard, Flanagan et leurs associés ont trouvé un allié en la personne d’Eldon Yellowhorn, professeur et directeur fondateur du département d’études autochtones de l’Université Simon Fraser en Colombie-Britannique.
Yellowhorn, qui a grandi dans une ferme de la réserve indienne Peigan et dont plusieurs proches ont fréquenté les pensionnats, est à la fois archéologue et anthropologue. Il fait partie de la nation des Pieds-Noirs. Il recherche et identifie les tombes d’enfants autochtones dans les pensionnats indiens du Canada depuis 2009 après avoir été embauché par l’influente Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Cependant, bon nombre des tombes qu’il a identifiées dans les pensionnats indiens d’autres régions du pays proviennent de cimetières officiels et on ne sait pas toujours comment les individus sont morts.
Certaines des personnes retrouvées avaient succombé à la maladie, a déclaré Yellowhorn, citant un cimetière où il est devenu évident que de nombreux enfants avaient péri de la grippe espagnole il y a un peu plus d’un siècle.
« Je peux comprendre pourquoi certaines personnes sont sceptiques au sujet de l’affaire de Kamloops », a déclaré Yellowhorn au Post. « Tout cela est très nouveau. Il y a beaucoup de désinformation qui circule. Les gens sont très émotifs. »
Selon Yellowhorn, les preuves réelles de la fosse commune sur le site de Kamloops sont minces.
« Tout ce que le radar vous montre, c’est qu’il y a des anomalies ou des réflexions », a-t-il déclaré. « La seule façon d’être certain est de creuser la terre et de déterminer ce qui s’y trouve. Nous n’en sommes pas arrivés au point où nous pouvons le faire. C’est un travail énorme. »
Malgré son propre scepticisme, Yellowhorn dit qu’il est tout à fait possible que des fouilles effectuées à Kamloops puissent confirmer la présence de restes humains, comme ce fut le cas en 2014 en Irlande.
La professeure canadienne Frances Widdowson a déclaré que personne n’ose remettre en question les leaders autochtones au Canada ces jours-ci, ce qui rend difficile la vérification de leurs affirmations souvent retentissantes.
« Les gardiens du savoir, après tout, ne peuvent pas être remis en question, car cela serait perçu comme irrespectueux », a écrit Widdowson dans « The American Conservative » en février. Widdowson est un ancien professeur titulaire à l’Université Mt. Royal de Calgary.
Widdowson a écrit que le récit « lugubre » sur les enfants autochtones enterrés circule depuis plus de 25 ans et est « maintenant fermement ancré dans la conscience collective des Canadiens ». Mais elle a dit qu’il n’y a toujours pas de preuves tangibles pour étayer cette thèse.
Des professeurs canadiens contestent également les rapports selon lesquels au moins 150 000 enfants autochtones ont été forcés de fréquenter des pensionnats indiens, ce qui est maintenant accepté comme un dogme au Canada.
Flanagan et d’autres arguent que le chiffre est trompeur parce qu’un pourcentage significatif des parents amérindiens ont volontairement choisi d’envoyer leur progéniture dans les pensionnats indiens. En effet, ils étaient souvent le seul moyen pour leurs enfants d’obtenir une éducation.
Tomson Highway est un compositeur, auteur et pianiste d’origine crie. Aujourd’hui âgé de 70 ans, il est né dans une tente dressée sur une île dans un lac du nord-ouest du Manitoba.
L’école la plus proche de l’endroit où sa famille errait en tant que nomades se trouvait à 300 miles au sud, a déclaré Highway au Post.
« L’idée que nous puissions marcher quelques pâtés de maisons jusqu’à l’école ou prendre le bus pour aller au collège était un luxe inimaginable, nous ne pouvions même pas imaginer une telle chose », a-t-il déclaré.
Donc, afin de recevoir une éducation, Highway est entré au pensionnat indien Guy Hill au Manitoba le 1er septembre 1958.
Highway, qui a relaté son enfance subarctique dans son mémoire « Permanent Astonishment », publié l’an dernier, a déclaré au Post qu’il attribue son succès professionnel à ses années passées à Guy Hill.
« J’y suis allé parce que mon père voulait que je le fasse », a déclaré Highway à propos de son père, un chasseur de caribous et champion de traîneau à chiens qui était analphabète. « Mon frère aîné était analphabète aussi. Il ne voulait pas que ses autres enfants subissent le même sort. Alors nous y sommes allés. »
Highway a déclaré que l’école Guy Hill n’était pas parfaite et qu’il avait été témoin et avait subi des abus.
Mais « je n’ai pas vu de cadavres », a-t-il déclaré. « Beaucoup de Blancs étaient gentils. L’éducation que j’ai reçue là-bas m’a préparé pour la vie. »
Article traduit par Eugène d’Estimauville de Beaumouchel.
>>> Lire l’article de Dana Kennedy (en anglais)
Pour en savoir plus :
Livres détruits : la « gardienne du savoir » n’est pas Autochtone | Radio-Canada.ca
Tomson Highway Has A Surprisingly Positive Take On Residential Schools | HuffPost Life