Les anglophones qualifient ce type de personnage de «loose cannon», un canon détaché de son ancrage sur le pont d’un bateau et susceptible de tirer dans toutes les directions.
Jean-François Lisée est un franc-tireur. Sa participation à la course à la direction du Parti québécois sera une bénédiction, même s’il n’a aucune chance de gagner.
M. Lisée n’est pas très aimé à l’interne. Plusieurs le trouvent prétentieux et arrogant, avec un ego surdimensionné.
Par contre, il est un générateur d’idées inépuisable. Il relèvera aussi le niveau des débats habituels et il en forcera de nouveaux.
Pas de conditions gagnantes
L’annonce fracassante de son plongeon dans la course lundi en est une bonne illustration. D’entrée de jeu, il écarte la tenue d’un référendum au cours d’un premier mandat du PQ au pouvoir. C’est clair. Pas d’ambiguïté à la Marois.
Sa position est très réaliste. Elle se base d’abord sur les sondages: 25 % seulement des Québécois voteraient pour la souveraineté lors d’un référendum tenu à court terme.
D’autre part, en 2015, le PQ comptait à peine 52 000 membres, soit un peu plus de 400 par circonscription en moyenne. Il en a déjà eu plus du triple. Le PQ n’est plus le grand parti de masse qu’il a été.
Cette donnée ajoute au réalisme de Lisée. Un référendum ne peut être envisagé sans une véritable armée de militants, très engagés, contagieux, qui contamineraient leur milieu de travail et de vie. Cette armée n’existe pas actuellement.
Ne pas exclure un référendum avant l’élection de 2022 ou pire en promettre un, est d’entraîner le troupeau de caribous à se jeter en bas de la falaise à celle de 2018.
Retrait prévisible
Je doute toutefois que le nom de M. Lisée apparaisse sur le bulletin de vote pour le choix du prochain chef. Il ne voudra pas que son poids réel soit révélé.
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