La manifestation organisée samedi par le Collectif québécois contre l’islamophobie (CQI) pour protester contre le projet de charte des valeurs du Parti québécois provoque des grincements de dents chez certains, qui estiment que les organisateurs sont des « intégristes » ayant une vision très conservatrice de l’Islam.
C’est ce que pense Samir Bendjafer, qui malgré sa vive opposition au projet de charte des valeurs, ne souhaite pas faire partie du cortège. Pourtant, lorsqu’il avait entendu parler de la manifestation, il avait rapidement indiqué sur la page Facebook de l’événement qu’il comptait y participer. De confession musulmane, il estime désormais que certains des organisateurs sont des « intégristes », avec une vision trop conservatrice de l’Islam. Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes a aussi tenu à se dissocier de la manifestation, estimant que les organisateurs comptent parmi eux des « intégristes religieux radicaux », peut-on lire dans leur communiqué de presse.
Le porte-parole du CQI, Adil Charkaoui, a été arrêté en 2003 pour des liens présumés avec le groupe terroriste Al-Qaïda, puis blanchi de toute accusation. M. Charkaoui estime que lui et le collectif qu’il représente sont victimes d’une « campagne de dénigrement » de la part de ceux qui sont favorables à la mise en place de la Charte. « On veut tirer sur le messager », pense M. Charkaoui. Il affirme que des organisations islamiques, mais aussi autochtones, féministes ou de gauche, feront partie de la manifestation.
Responsable controversé
Une des associations qui appuie le rassemblement est le Conseil musulman de Montréal, dirigé par Salam Elmenyawi, un responsable musulman qui a récemment été très critiqué. Il avait aidé un groupe de jeunes musulmans à organiser une conférence lors de laquelle étaient invités des prédicateurs islamistes, dont certains avaient eu des propos controversés sur le rôle de la femme dans la société lors de prêches précédents. La conférence devait se dérouler au Palais des congrès, mais l’événement s’est finalement tenu de manière plus discrète, dans un lieu non annoncé.
En 2004, M. Elmenyawi, a aussi défendu la mise en place de tribunaux islamiques au Québec, encadrés par le gouvernement, afin de baliser notamment la médiation familiale. M. Elmenyawi estime qu’il est loin d’être un extrémiste, et qu’il travaille depuis des années afin de « rapprocher les gens de toutes les communautés à Montréal ».
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