Cap sur l'indépendance

Une initiative citoyenne pour reprendre l’offensive.

Chronique de Gilbert Paquette

Depuis plus d’un an, avec Michel Dionne et d’autres, je consacre tous mes temps libres à la mise sur pied d’une coalition regroupant la plupart des mouvements indépendantistes regroupés au Conseil de la souveraineté, des plus petits comme les IPSO que je préside, et des plus grands comme le MNQ ou la SSJB-M, des mouvement de jeunes et des groupes de ma génération, des groupes de réflexion et des groupes d’action. J’ai parcouru le Québec pour créer 12 noyaux de militants dans autant de régions. Ce n’est pas fini ni encore très actif mais on y arrive et les premières actions de cette coalition pourront démarrer sous peu.
Je vous invite à suivre les évènements sur notre site www.capsurlindependance.org->www.capsurlindependance.org], à devenir [« amis » de notre page facebook à et à vous abonner à nos « tweets ».
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Pourquoi un mouvement citoyen ? D’abord parce l’indépendance n’est pas une question partisane mais l’affaire de tous les citoyens. Aux référendums de 1980 et de 1995, le Parti québécois a reconnu cette réalité, créant des groupes de citoyens et des partenaires de la souveraineté. Mais l’initiative était gouvernementale et partisane, même si le but était de « départisaniser » le débat comme la loi sur les référendums le favorise.
Or, cela n’est plus possible en 2011. D’une part, l’association entre PQ, référendum et souveraineté est maintenant trop forte. Plusieurs citoyens ne font plus la distinction et préfèrent rejeter en bloc le Parti et son option, heurtés par certaines décisions gouvernementales prises par le passé. D’autres citoyens ne croient plus à la politique, déçus qu’au cours de toutes les élections depuis 1976, sauf celle de 1994, le Parti Québécois ait écarté son option au profit d’un référendum à tenir plus tard, s’engageant même parfois à ne pas en tenir ou d'en tenir un quand les conditions s'y prêteront. Et puis, il y a cette méfiance générale qui s’est développée à l’égard de la classe politique et que l’on peut comprendre lorsqu’on regarde le cynisme des politiciens qui nous gouvernent actuellement à Québec et à Ottawa. Le cynisme engendre le cynisme.
Nous, indépendantistes, devons nous regrouper et nous concerter dans un vaste mouvement citoyen pour vaincre l’attentisme, la désaffection et le cynisme à l’égard de l’avenir du Québec. Il faut se parler de citoyen à citoyen. L’exemple nous est donné par les révolutions démocratiques dans les pays arabes, et surtout par les luttes citoyennes qui se développent chez nous depuis un an pour le Québec français, pour le contrôle de nos ressources naturelles et énergétiques, pour la préservation de nos acquis sociaux, pour l’assainissement des mœurs politiques. Ces luttes mènent toutes vers la prise en main de notre pays par le peuple du Québec. Elles mènent à l’indépendance.
Pour la première fois, un mouvement indépendantiste citoyen doit précéder, doit faire campagne pour l’indépendance, sans attendre le signal des partis politiques, pour s’assurer que le rêve devienne un projet, et que le projet se réalise. Le Québec est mûr pour réentendre parler d’indépendance, de façon persistante et déterminée, sans attache partisane. Il ne suffit pas d’entretenir la flamme dans les réunions de nos mouvements ou sur Vigile. Net, bien cela soit éminemment utile. Il faut recommencer à sortir, parler, convaincre.
Une chose est frappante actuellement en ce début d’élection fédérale. Personne ne parle de l’avenir du Québec. On assiste à une joute sportive entre politiciens professionnels. Il est temps de dire dire que ce devrait être la dernière élection canadienne en sol québécois, que nous finançons au Québec à hauteur de 100 millions; nous finançons notre propre assujettissement. Il est temps de dire que cette élection ne peut mener à autre chose qu’à un gouvernement canadien sans le Québec, un gouvernement qui ignorera encore plus les besoins des québécois, mais qui prendra tout de même nos impôts pour les fins d’une autre nation qui nous annexe et nous paralyse.
Le Cap sur l’indépendance. Cette année, l’espoir change de camp !

Squared

Gilbert Paquette68 articles

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Ex-ministre du Parti Québécois
_ Président des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO)

Gilbert Paquette est un chercheur au Centre interuniversitaire de recherche sur le téléapprentissage (CIRTA-LICEF), qu’il a fondé en 1992. Élu député de Rosemont à l’Assemblée nationale du Québec le 15 novembre 1976, réélu en 1981, Gilbert Paquette a occupé les fonctions de ministre de la Science et de la Technologie du Québec dans le gouvernement de René Lévesque. Il démissionne de son poste en compagnie de six autres ministres, le 26 novembre 1984, pour protester contre la stratégie du « beau risque » proposée par le premier ministre. Il quitte le caucus péquiste et complète son mandat comme député indépendant. Le 18 août 2005, Gilbert Paquette se porte candidat à la direction du Parti québécois. Il abandonne la course le 10 novembre, quelques jours à peine avant le vote et demande à ses partisans d’appuyer Pauline Marois. Il est actuellement président du Conseil d’administration des intellectuels pour la souveraineté (IPSO).





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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2011

    Cela répond parfaitement à ma réponse mais avouez que les gens sont méfiants envers les politiciens. Lorsqu'ils entendent Charest nommé à des commissions des Pierre-Marc Johnson, des Lemieux et autres péquistes recyclés; ils ont le réflexe de pennser que tout ce beau monde là mange dans la même auge.
    Je souishaite bon succès à Cap-sur-l'Indépendance et au plaisir de vous voir à la Vigile du samedi dans la Capitale. Je vous offre mes excuses pour vous avoir jeter une douche d'eau froide lors de la réunion au local du MNQ de Chaudière-Appalaches à Saint-Romuald.Ce n'était pas nécessaire. Vous êtes une personne de comvictions et de très grande valeur!

  • Gilbert Paquette Répondre

    2 avril 2011

    M. Julien,
    Une coalition de mouvements citoyens comme celle que nous constituons n'en est pas moins un mouvement citoyen et comme je l'ai dit à M. Archambault, votre mouvement y est plus que bienvenu.
    J'espère qu'avoir fait de la politique comme député et ministre ne me disqualifie pas comme citoyen. L'expérience acquise peut toutefois être utile et aider à regrouper des militants qui ont toutes sortes d'orientations et de pratiques d'action politique . Cap sur l'indépendance est issue de rencontres citoyennes. Elle n'a pas été télécommandée par un parti politique et n'est pas à la remorque d'aucun appareil politique. C'est à cette condition qu'elle peut conduire à mobiliser sufissamment de gens pour nous donner un pays

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2011

    Monsieur Paquette!
    Je ne doute pas un seul instant de vos bonnes intentions mais éprouve une certaine difficulté à croire que votre idée est un mouvement citoyen.
    Un mouvement citoyen est un mouvemenr de la base qui n'origine pas de la fédération d'organismes déjà constitués.
    Le mouvement citoyen jesignequebec initié par Luc Archambault et Denis Julien est lui, un véritable mouvement citoyen puisqu'il n'est pas constitué ni de politiciens, d'ex-politiciens et ni d'organisations connues.
    Notre initiative des Vigiles du Samedi en est l'illustration spontanée de citoyens et citoyennes qui viennent de façon volontaire appuyée le principe de la constituante.
    Ce qui m'inspire dans cette démarche, c'est d'ailleurs l'approche élaborée par André Larocque dans son livre AU POUVOIR CITOYENS! Mettre fin à l'usurpation des partis politiques. BLG Éditeur.Préface de Claude Béland.Parce que c'est bien de cela qu'il s'agit n'est-ce pas?
    Serez-vous des nôtres messieurs Paquette et Montmarquette?

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2011

    Bonjour monsieur Paquet!
    Quelques dizaines de patriotes sont eux-aussi dans l'action concrète devant l'Assemblée Nationale depuis le 19 février dernier dans le cadre de la Vigile du Samedi.
    Nous sommes là tous les samedis à 14 heures avec notre porte-voix distribuant des tracts et demandant la création urgente de la constituante, le véritable pouvoir québécois réuni. Serez-vous des nôtres?
    jesigne quebec.com
    Denis Julien

  • Gilbert Paquette Répondre

    31 mars 2011

    @ssauvé, envoyez-moi un courriel à gilbert.paquette@licef.ca
    @montmarquette, j'ai une autre approche. Quand nous aurons suffisamment mobilité et que nous aurons atteint un majorité de citoyens prêt pour le pays, celui-ci se fera. Que les partis politiques récupèrent le mouvement pour le mener à terme, qu'avez-vous contre cela ?

  • Stéphane Sauvé Répondre

    30 mars 2011

    Paquette, je vous engage!
    "Cap sur l'indépendance" est une idée formidable. C'est pour quand le grand rassemblement ?
    Si vous avez besoin d'aide, faites moi signe.
    S.

  • Christian Montmarquette Répondre

    30 mars 2011

    Merci d'avoir répondu Monsieur Paquette.
    Vous dites :
    "Pour la première fois, un mouvement indépendantiste citoyen doit précéder, doit faire campagne pour l’indépendance, sans attendre le signal des partis politiques, pour s’assurer que le rêve devienne un projet, et que le projet se réalise. "
    Cedit mouvement précède quoi au juste Monsieur Paquette ?
    J'imagine que s'il fait campagne, c'est dans le but d'aboutir à quelque chose d'autre que d'avoir convaincus des citoyens...
    C'est cet obscur "quelque chose d'autre" qui me fait présumer de la récupération dudit mouvement citoyen par le Parti québécois.
    Mais, si vous proposez véritablement un moyen d'accession direct à l'indépendance par un mouvement non partisan, autonome et citoyen, je puis vous dire que j'accueillerais une telle idée à prime a bord plutôt positivement.
    Mais, je n'ai rien vu de tel dans votre article il me semble.
    Dans votre article, si je ne me trompe, il ne s'agit pas de faire l'indépendance comme telle, mais d'en faire seulement promotion...
    Merci une fois encore de votre attention.
    Et en espérant avoir été assez clair.
    Sincèrement,
    Christian Montmarquette
    .

  • Gilbert Paquette Répondre

    30 mars 2011

    M. Montmarquette,
    Comment ça à la remorque ? Vous me citez où je dis "précéder sans attendre le signal d'un parti politique". Comment doit-on vous le dire.
    Je le répète, il n'est pas question d'attendre le signal du Parti québécois ni de Québec solidaire d'ailleurs.

  • Christian Montmarquette Répondre

    30 mars 2011

    Monsieur Paquette nous dit :
    " Pour la première fois, un mouvement indépendantiste citoyen doit précéder, doit faire campagne pour l’indépendance, sans attendre le signal des partis politiques, pour s’assurer que le rêve devienne un projet, et que le projet se réalise. Le Québec est mûr pour réentendre parler d’indépendance, de façon persistante et déterminée, sans attache partisane"
    Autrement dit, vous vous mettez une fois encore à la remorque du PQ en prétendant être un mouvement non partisan.
    Vous désirez préparer le terrain pour lui, puis, il ne restera plus qu'à réélire le PQ pour qu'il fasse un référendum n'est-ce pas ?
    Un bon conseil Monsieur Paquette,
    Si vous désirez vraiment faire l'indépendance, cessez de compter sur le PQ, ne faite pas de "promotion" et "procédez".
    La promotion d'un pays, n'a jamais fait son indépendance, pas plus que la lecture d'une constitution ne l'a jamais entérinée.
    Merci de votre attention,
    ______________________
    Christian Montmarquette
    Montréal
    .

  • Sylvain Meunier Répondre

    29 mars 2011

    Bravo monsieur Paquette, belle initiative et en plus, elle me remplie de fierté car j'ai remarqué la présence du réseau de résistance du québécois et j'en fait parti. Comme je me plait à le dire, tous ensembles, nous vaincrons !