Et donc, le premier ministre Charest poursuit à nouveau sa grande opération «nettoyer l'ardoise»...
Car, comme je l'ai écrit ici dans mes derniers billets, c'est bel et bien ce à quoi nous assistons depuis quelques jours en pièces détachées..
Et donc, ce matin, c'est au tour d'un mini remaniement surprise.«Pierre
Moreau devient ministre des Affaires intergouvernementales et responsable de la réforme des institutions démocratiques. Il allège ainsi la charge de travail de Nathalie Normandeau et Jean-Marc Fournier, déjà très occupés, qui s'occupaient de ces dossiers. M. Moreau cède son rôle de whip à Lucie Charlebois.
Geoffrey Kelley retourne au conseil des ministres pour devenir ministre des Affaires autochtones, un portefeuille qu'il a déjà occupé. Son passage avait été apprécié. Cette nomination devrait plaire à la communauté anglophone.
Pierre Corbeil était l'ancien ministre des Affaires autochtones. Il sera désormais ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Il soulage ainsi Laurent Lessard de cette fonction. M. Lessard reste toutefois ministre des Affaires municipales.
Alain Paquet entre aussi au conseil des ministres. M. Paquet sera ministre délégué aux Finances. Il attendait depuis longtemps son tour. On indique que son arrivée devrait aider à mieux gérer des dossiers comme celui de Norbourg. Il est un ancien professeur d'économie à l'UQÀM et il préside la commission parlementaire des finances publiques.
Le conseil des ministres grossit donc. Avec l'arrivée de MM. Kelley et Paquet, il comptera maintenant deux personnes de plus, sans compter la nouvelle whip.
Avec ces changements, M. Charest accorde une plus grande place à la grande région de Montréal. Quatre des cinq ministres nommés ce matin viennent de circonscriptions de cette région.»
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Pour ceux qui douteraient encore du côté «batailleur entêté» de Jean Charest, prenez cette réplique qu'il laissait tomber, comme ça, en point de presse: «Un mandat de gouvernement, c'est cinq ans. (...) On n'est pas même à la mi-mandat...»
Mais voici le passage-clé:
«Faites très attention aux sondages. (...) Je sais où je m'en vais. Je suis très heureux dans le travail que je fais. J'aime ce que je fais. Je crois beaucoup à mon équipe, à l'avenir du Québec. Il y a des choses que je veux réaliser pour le Québec. (...) On a des choses magnifiques à faire. Je vous dirais simplement ceci: le Québec est au bon endroit, au bon moment. (...) Il faut surtout éviter le recul que nous propose madame Marois. Vous voyez dans les journaux aujourd'hui, le référendum, elle l'évoque pour le prochain mandat. Là, les enjeux commencent à se dessiner clairement. Le PQ et Mme Marois, c'est un référendum.»
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S'il est vrai qu'un mandat d'un gouvernement majoritaire peut aller jusqu'à cinq ans, il reste qu'il est plutôt rare de voir un premier ministre étirer la sauce jusque-là.
Comme son gouvernement fut réélu en décembre 2008, M. Charest semble maintenant voir s'étendre son horizon politique potentiel jusqu'en décembre... 2013.
Ou, pour reprendre la fameuse expression de Robert Bourassa voulant qu'en politique, six mois, c'est une «éternité»... M. Charest semble vouloir tenter de s'en acheter six...
Mais cela, c'est l'opinion publique qui en décidera d'ici là.
Car si elle ne bouge pas sensiblement en faveur du PLQ d'ici la prochaine élection, cet «horizon» pourrait fort bien se rétrécir considérablement pour le premier ministre... Aussi volontariste soit-il...
On conviendra toutefois que cela ne veut aucunement dire que le gouvernement choisirait de se rendre à ces cinq ans, mais que le message envoyé par le premier ministre est surtout à l'effet qu'il n'a pas l'intention de baisser les bras devant la tendance lourde d'impopularité sous laquelle croule son gouvernement depuis plus d'un an...
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