André Pratte, de chez Gesca, a voté OUI en 1995. Les libéraux Philippe
Couillard, Line Beauchamp et Raymond Bachand aussi.
Des figures importantes du péquisme des "conditions gagnantes", Lucien
Bouchard, Joseph Facal et François Legault, disent aujourd'hui avec
conviction que l'indépendance ne se fera pas de sitôt.
Du reste, les exemples foisonnent de membres du personnel politique, de
candidats et parfois même d'élus, qui vont et viennent entre le Parti
Québécois, le Bloc et les autres partis québécois et fédéraux. Maxime
Bernier pour le PQ, Éric Duhaime pour le Bloc... La liste est très, très
longue.
Derrière ces faits, une réalité toute simple : la partisanerie, le culte
du Nous contre Eux, des bons souverainistes contre les méchants
fédéralistes, tout cela peut avoir un certain sens dans la joute
électorale, mais n'est d'aucune utilité, et peut nuire, même, à une bonne
compréhension des enjeux politiques.
L'indépendance mérite, et nécessite urgemment d'être portée et défendue
adéquatement. La partisanerie ne doit pas se mettre en travers de nos
efforts et réflexions en ce sens.
Pourtant, on sent bien la réticence de certains indépendantistes de bonne
foi, quand ce n'est pas carrément de la hargne, à l'endroit de ceux qui
dénoncent la "gouvernance souverainiste" proposée par le PQ. Ils ont le
réflexe partisan à fleur de peau : Anti-PQ, diviseurs, enragés, pressés,
radicaux... tout y passe, même la misogynie dans certains cas.
Ils expliquent peu les raisons de leur allégeance, sinon, parfois, que par
des rationalisations bâties sur l'espoir d'actions qui ne sont nulle part
dans le programme et le discours péquiste.
Pour eux, le besoin viscéral de battre les libéraux, ou plutôt, nuance de
taille, de voir le PQ battre les libéraux, passe par dessus toute
considération argumentaire remettant en question l'utilité d'une telle
chose pour l'indépendance, et même pour le Québec.
Il s'agit là, cependant, d'un conditionnement qui ne vient pas de nulle
part.
Nous avons appris, depuis de nombreuses années, à canaliser nos efforts
dans le travail partisan, à traduire nos espoirs indépendantistes en
avidité électorale. Ce n'est pas juger que de constater cela. Nous pensions
que le PQ voulait faire l'indépendance, nous devions donc l'appuyer.
La patience nécessaire à un tel exercice s'est transformée en abnégation,
puis en acte de foi de plus en plus désespéré, à partir de 1996. Nous
avons, sous Bouchard, pratiqué une discipline de moine, dans l'espoir d'un
signal qui n'est jamais venu, jusqu'à une navrante fin en
queue-de-poisson.
Les traces de cette expérience demeurent profondes aujourd'hui, et elles
sont multiples. Si les uns ont l'impression d'avoir perdu un temps fou et se
sont juré d'être plus vigilants à l'avenir, les autres sont restés
solidement installés dans la dynamique qui veut qu'on accepte du PQ non
seulement les compromis, puis les compromissions, mais désormais la
procrastination la plus complète. Pour eux, le PQ est nécessairement
indépendantiste, et il fait nécessairement ce qu'il y a de mieux, à peu de
choses près, pour parvenir à l'objectif.
Aussi, à travers ces années d'attente et de mutisme au nom de la cohésion
partisane, notre argumentaire s'est engourdi, nos réflexes se sont
ramollis. Heureusement, une relève dynamique est en pleine gestation en ce
moment. Sachons lui donner de l'oxygène. Ne lui ordonnons pas d'aller
éteindre ses ambitions dans l'armoire péquiste.
Il faut se le dire : le PQ n'est pas le Québec, ni l'indépendance. Ce
n'est qu'un parti, issu d'une période où le jeu politique se faisait sur un
mode d'alternance entre deux grandes formations. La prochaine lutte
électorale risque fort de se faire à trois, quatre ou même davantage. Cela
est dû, au moins partiellement, à l'effritement de la coalition péquiste.
Nous assistons à l'amorce d'un processus de remplacement naturel; en
laissant tomber son ciment, en réfrénant constamment les élans d'une base
militante et électorale qui a toujours constitué son noyau vital, le PQ
perd tout simplement de sa pertinence et pourrait, à terme, disparaître.
Cela n'est pas le fruit de quelques critiques sur Vigile, ni des récentes
démissions qui ont fait grand bruit.
Le PQ se trouve aujourd'hui dans une position où il est allé tellement
loin dans ce processus, qu'il faut désormais se demander si le point de non
retour n'a pas été atteint.
Le remplacement de la démarche entamée par Jacques Parizeau par une
longue lutte au déficit a contribué à l'émergence d'Amir Khadir et de
Québec Solidaire. À la même période, le PQ a aussi permis à des gens comme
François Legault de se faire un nom, et Legault dépasse aujourd'hui les
péquistes avec une proposition plus claire et plus simple dans une voie
qu'ils ont eux-mêmes pavée pendant des années, celle de la
remise-à-plus-tard.
Il serait bien étonnant que le talent de Khadir et la crédibilité de
Legault disparaissent du jour au lendemain. Ils se sont très bien définis,
pendant que le PQ tenait et continue de ressasser un discours équivoque
qui, au mieux, ne colle pas tellement, et au pire, passe pour sournois et
calculateur.
Si les indépendantistes ont, comme tout le monde, le droit de choisir leur voie
politique, ils ont aujourd'hui le devoir d'explorer des options hors-PQ. À
ce moment-ci, les avantages de courir sous une autre bannière abondent :
cela permettrait, entre autres choses, de dépéquiser l'indépendance,
c'est-à-dire, de la débarrasser des stigmates de nombreuses années de
pouvoir provincial péquiste.
Nous pourrions aussi cesser de dénaturer la signification de
l'indépendance, que le souverainisme péquiste et solidaire fait passer à
tort pour son exact contraire, c'est-à-dire la sempiternelle tentative de
se gosser un pays dans une province. Il est complètement insensé de mettre
sur le dos de l'indépendance l'image viciée du taponnage intra-canadien,
alors que c'est précisément de cela dont nous voulons sortir.
L'action d'un parti indépendantiste juste assez puissant -- pensez à la
force actuelle de QS avec un seul député -- pourrait s'avérer fort
constructive dans toutes sortes de scénarios envisageables : gouvernement
minoritaire, Legault ou PQ au pouvoir, représentation accrue de QS, peu
importe. Dans tous les cas, une présence indépendantiste dédouanée des
misères de la gouvernance provinciale, pourrait peser plus lourd que si
elle demeure en marge du jeu, réprimée et mal-aimée par le PQ.
Levier, caution, paratonnerre, moyen de pression envers un Legault --
souverainiste en dormance -- ou un PQ -- souverainiste endormant --, qu'on
pourrait contraindre, ou aider, à agir malgré la peur de déplaire à une
partie de leur précieux électorat, un nouveau parti pourrait permettre que
se complète l'extinction du PQ tout en limitant les dégâts pour le
mouvement indépendantiste, mais il pourrait aussi, au contraire, donner un
second souffle à ce parti, en le poussant à se redéfinir.
Les multiples retombées qu'on peut imaginer d'une démarche indépendantiste
consistante en dehors du PQ, se résument à ceci : sortir l'indépendance du
placard, et donner la chance à de nouvelles voix de se faire entendre, qui
ne portent peut-être pas les peurs et l'usure de l'élite souverainiste
actuelle.
Quant à la fameuse division du vote que redoutent tant certains, elle est
en marche depuis longtemps, et est venue d'en haut, des bonzes péquistes.
L'heure est déjà à la redistribution des forces et si les indépendantistes
ne veulent pas que les choses se réorganisent sans eux, ils ont tout à
gagner en prenant la parole, et de l'espace, dès maintenant.
Nic Payne
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Trève de partisanerie
Moins de péquisme, plus d'indépendantisme
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8 commentaires
Archives de Vigile Répondre
12 août 2011M. Bruno Deshaies,
Je vous suis reconnaissant pour vos suggestions de lecture qui me semblent fort intéressantes. Je déplore tout comme vous le manque d’intérêt pour notre histoire. Elle est pourtant une composante essentielle de la nécessaire conquête des esprits en faveur de l’indépendance du Québec. Je me propose par ailleurs de me replonger avec plaisir dans votre rapport présenté à la commission Bélanger-Campeau sur l'avenir politique et constitutionnel du Québec et qui s’intitule ″De la DIFFÉRENCE à la DISTINCTION″. Je compte bien m’en inspirer dans le but de proposer éventuellement des pistes de négociations interétatiques advenant l’indépendance du Québec.
Bruno Deshaies Répondre
11 août 201111 août 2011, par Bruno Deshaies
@ Serge Savoie
Votre discours est un discours d’espoir. Vous reconnaissez les blessures et vous pensez que « notre bras peut encore porter le glaive ». Je n’en doute pas. Sauf que nous ne prenons pas les bons moyens.
Ce qui se discute en ce moment à été discuté mille et une fois dans notre histoire de nation annexée. Ce qui m’étonne, c’est qu’on accorde peu de place à l’histoire.
Que s’est-il passé pour que nous soyons coincés collectivement dans une telle situation ? De cette situation « A », que voulons-nous qu’elle devienne pour que le Québec, pris collectivement, comme nation, passe à une nouvelle situation « B » ? C’est toujours le brouillard.
Une erreur fondamentale d’appréciation fait partie intégrante de notre pensée politique et économique.
Malgré toutes les études sur l’Avenir du Québec, on persiste à se dire : « Quand on sera indépendant, on fera… » ou « Si on était indépendant, on pourrait… » ou encore « Si on voulait, on pourrait être indépendant. » Ce sont des raisonnements archiconnus qui n’émeuvent pas la population.
La question principale consiste à savoir clairement là où l’on veut aller. Or, si c’est l’indépendance nationale du Québec qui est l’objectif visé, il faut le dire, l’écrire, le diffuser, le faire comprendre et insister sur l’idée d’indépendance.
Il ne s’agit plus de penser seulement à s’organiser mais, bel et bien, d’être organisé solidement, c’est-à-dire former équipe. Or, une équipe, le mot le dit, est un groupe de personnes unies qui s’engagent dans une tâche commune pour changer une situation devenue inacceptable et insupportable. Il faudra de la confiance, de l’assurance et de la détermination pour s’embarquer sur ce bateau.
Il s’agit plutôt (et principalement) de penser dans l’optique indépendantiste pour éviter de tomber dans les pièges du fédéralisme. Le présent ne suffit pas à faire comprendre la situation du Québec actuel. En voici un exemple :
Carole Freeman, ex-députée, « Le Bloc va continuer d'exister. » Dans Le Reflet - 11 août 2011. Opinions > Lettres des lecteurs.
http://monteregieweb.com/main+fr+01_300+Le_Bloc_va_continuer_d_exister.html?JournalID=27&ArticleID=711924
Vous en apprendriez beaucoup si vous preniez le temps de lire les dix-sept leçons de Maurice Séguin dans *Histoire de deux nationalismes au Canada* dont Pierre Falardeau lui-même en recommandait fortement la lecture aux autonomistes et aux indépendantistes (cf., « Un pays conquis et annexé ».
http://www.rond-point.qc.ca/auteur/livres/nationalismes-04.html
Archives de Vigile Répondre
11 août 2011I - Au même titre que Madame Andrée Ferretti, je dois avouer que cet article, Monsieur Payne, sonne très juste à mes oreilles ;
II - Je vous demande sa parution sur tous les organes de diffusion québécois aux fins de rendre la parole citoyenne au peuple en guise d'exemple à suivre comme quoi la peur est mauvaise conseillère devant l'adversité ;
III - Andrée Ferretti avoue sa peur intestinale née de la réalité politique de ces adversaires oppresseurs du néo-libéralisme destructeur des acquis de la Révolution tranquille. Elle a entièrement raison, là est le véritable combat à mener avec force et courage puis vaillance. En sonnant enfin cette fin de récréation collective sur la place publique, Madame Ferretti nous rappelle que le véritable débat est celui du militantisme nécessaire pour réaliser NOTRE indépendance nationale au sein de la patrie et entre NOUS ;
IV - La partisanerie aveugle ses coreligionnaires. Le militantisme politique tient éveiller en constance le peuple devant tous ses adversaires même les plus véreux parmi NOUS. Rappelons-nous que notre pire ennemi se trouve dans nos rangs. Nous n'avons pas besoin des étrangers pour réaliser ce fait historique ;
V - Il n'y a rien de plus VRAI de rappeler que la RÉVOLUTION, devant conduire à notre libération, nécessite toutes les "armes/moyens" légaux pour y arriver. Seul le militantisme politique peut arriver à accomplir ce but. Il nous faut franchir tous ces obstacles érigés comme un mur. La partisanerie nous aveugle tel que nous devons le réaliser à ce jour avec les effets du PQ ;
VI - Le PQ/Marois n'en qu'une autre victime de cette stupide partisanerie ;
VI - Rendons au peuple ses moyens parce que la révolution qui nous attend est celle de notre libération nationale du joug colonisateur et étranger. Il est d'autant plus VRAI que cela ne se fera pas sans peur bien sûr. À chacun de s'en libérer pour ensuite reprendre le combat qu'est le nôtre par l'éducation à la libération nationale. Ce ne sont pas les étrangers qui le feront à notre place. La référence nécessaire au passé et aux libérateurs de peuples peuvent nous aider dans ce processus d'affranchissement. Et ça commence par le moyen de communication comme en l'exemple VIGILE que nous devons lui procurer toutes les ressources nécessaires pour cette mission nationale ;
ECCE HOMO
Archives de Vigile Répondre
10 août 2011@ BNruno Deshaies
Je comprends fort bien votre angoisse et votre désarroi face à ce qui semble être une totale désorganisation du camp NATIONALISTES. Vous déplorez nos altercations et notre division. Si, sur Vigile.net, nous sommes le reflet fidèle de l’âme québécoise, les fédéralistes doivent jubiler en ce moment. Mais attention ! Ceci n’est qu’apparence. La réalité est beaucoup plus profonde, M. Deshaies. L’Énergie émerge des profondeurs, belle et puissante. L’intelligence la transforme et pousse la matière à s’organiser toujours plus.
Pour aller plus loin, parfois il faut abattre des obstacles. Le PQ est le mur que nous avons érigé nous-même pour au fond se protéger, se rassurer, se remettre de la défaite référendaire et pour refaire nos forces. Nous avons fait du PQ l’image de notre humiliation, de notre impuissance, de notre vulnérabilité. Il a été notre blessure. Mais la blessure est guérie maintenant. Nous devons nous détourner nos yeux d’elle car elle ne fait plus mal. Notre bras peut encore porter le glaive.
Regardons devant maintenant et faisons confiance aux forces vives qui se concentre et qui grandissent. Un peu de patience et surtout de confiance en votre peuple. Nous saurons bien nous organiser et travailler ensemble pour réaliser l’indépendance.
Nic Payne Répondre
9 août 2011Mme Ferretti et M.Savoie,
Merci de vos bons mots.
Mme Ferretti,
Dans votre cas, celui d'une pionnière de l'indépendance et précurseure de la critique du souverainisme péquiste, je n'ai pas l'impression d'avoir eu fort à faire !
Mes hommages,
NP
Bruno Deshaies Répondre
9 août 20119 août 2011 Bruno Deshaies
SERGE SAVOIR exprime le ras-le-bol d’un
très grand nombre d’indépendantistes.
Voici ce qu’il nous dit :
- la triste dérive péquiste
- Nous avons retrouvé le goût pour le combat et le prochain sera terrible.
Plus jamais nous ne nous laisserons intimidés, culpabilisés, trompés, manipulés et impressionnés par les fédéralistes méprisants.
- au plus vite le choix entre l’indépendance et la soumission.
- Il n’existe plus de positions mitoyennes. C’est terminé !
- finissons-en avec la fraude péquiste.
- FINI LE TATAWOUINAGE ET EN AVANT !
(Fin de la citation.)
Très bien. Pis, après ? Abattre Charest ? Il a été élu et réélu(s). Les indépendantistes n’ont rien compris. J’ai même écrit une chronique le 3 avril 2003 pour narguer les indépendantistes (cf., http://www.archives.vigile.net/ds-deshaies/docs3/03-4-3.html). Ils n’ont rien compris. Ils ne jouent pas le jeu démocratique. Charest a été élu et réélu(s). Le ménage n’a pas encore été réalisé. Le PQ se retrouve dans la tourmente. Le supplice dure depuis huit ans. On peut même remonter à René Lévesque et le RIN et encore bien avant dans l’histoire du Québec.
Les indépendantistes piaffent, discutent, pestifèrent, se mettent en colère, ridiculisent le chef du gouvernement à Ottawa, s’en prennent à tout ce qui bouge ici et dans le monde.
Le changement n’est pas venu, sinon le désaveu des électeurs à l’endroit du BQ au profit du NPD. Nous sommes toujours dans la courte histoire de la nation québécoise. La Grande histoire n’intéresse pas les Québécois. Ils aiment se raconter des histoires.
« Moins de péquisme, plus d’indépendantisme. » Aucun problème Monsieur Paine. Mais comment mettre ensemble des troupes qui se combattent entre elles.
Nic Paine nous demande de « sortir l’indépendance du placard, et donner la chance à de nouvelles voix de se faire entendre, qui ne portent peut-être pas les peurs et l’usure de l’élite souverainiste actuelle. » C’est très bien. Quoi faire ?
Une société ne se transforme pas par des actions d’éclat seulement si consolantes soient-elles. Il faut aux défenseurs de l’indépendance des fondements solides qui, au plan des idées d’abord, vont créer un mouvement susceptible d’envahir l’espace public québécois en profondeur. Il ne suffit pas de mettre la table sur nos mécontentements. La population ne nous suit pas. Il faut être plus clair, plus tenace, plus déterminé et mieux organisé en vue de passer à l’action.
La communication ne se fera pas autrement entre le mouvement et la population qui ne demande pas mieux que de savoir. Le Québec existe réellement. Les québécois doivent être informés de telle manière qu’ils sentiront l’attrait et le besoin de joindre l’équipage de La Grande Hermine pour faire ensemble l’indépendance nationale de leur pays. C’est urgent.
Le bateau a besoin d’un équipage « national » pour réussir à naviguer avec assurance tout en se disant : « Lorsque la mer est agitée, le travail c'est tous les jours, par tous les temps. » Or, seul un solide équipage formé par une équipe d’hommes et de femmes vivant et travaillant sur le même bateau pourra assurer le service et les manœuvres à bord qui permettront d’arriver au bon port : l’indépendance nationale du Québec.
Envoyé un message privé.
Archives de Vigile Répondre
9 août 2011Cette analyse d’une justesse rare, a de plus le mérite de proposer un regard objectif sur la situation actuelle, en décortiquant la démarche historique du Parti québécois, plutôt que de limiter inintelligemment ses erreurs au seul moment-Marois.
J’ai moi-même, comme chacun sait, démontrer plusieurs fois dans de nombreux textes et dans un pamphlet publié chez Lanctôt éditeur, en 1996, l’ambivalence originelle de ce Parti qui n’a pu par la suite que s’enliser dans les ornières du mauvais départ, à jamais incapable de prendre le chemin de l’indépendance.
Votre analyse, ici, va plus loin, en situant à sa juste place, l’espace occupé maintenant par le PQ et le poids de son existence dans notre lutte. Espace et poids devenus lamentablement insignifiants, pour ne pas dire irrémédiablement.
Votre article, monsieur Payne, me libère de mon indulgence toute récente pour ce Parti, née de ma peur panique de voir le PLQ reporté au pouvoir, avec comme perspective la complète destruction du Québec, tel que bâti au cours des soixante dernières années. Votre article me fait lumineusement ressaisir ce que je voyais depuis toujours, à savoir qu’une lutte aussi révolutionnaire qu’une lutte d’indépendance nationale est affaire de longue haleine, qu’elle repose par essence sur l’adhésion et la mobilisation du peuple, et que le Parti susceptible de la réaliser est l’aboutissement de cette mobilisation et non l’inverse.
Reste à nous remettre à l'ouvrage, au militantisme. Reste à prendre tous les moyens légitimes pour rejoindre le peuple dans la diversité de ses lieux de vie, d'étude, de travail, en lui proposant un projet digne de ses aspirations, de ses besoins et intérêts.
Peut-être que sont très nombreux les Québécoises et les Québécois qui n'attendent que l’occasion de s'engager avec enthousiasme dans une véritable lutte pour l’avènement d’un Québec indépendant et l'édification d'une société nationale souveraine, libre et juste.
Avec l’expression de ma profonde reconnaissance,
Andrée Ferretti
Archives de Vigile Répondre
9 août 2011Monsieur PAYNE,
J'admire votre esprit de synthèse ! Vous venez de mettre le doigt sur des arguments qui enfin touchent la réalité politique et la mouvance des forces qui s’entrechoquent et qui dérivent vers une possible résolution de l’impasse où nous nous sommes engagés depuis 1995. Durant toutes ces années, nous nous sommes rapetissés, déchirés, résignés, révoltés avortée… Quelle souffrance ! Heureusement, cette douloureuse époque se termine, nous le sentons et nous l’appréhendons particulièrement depuis les dernières élections fédérales qui, je persiste à le croire, représente le premier pas de la rupture tant souhaitée par notre peuple.
Votre résumé de la triste dérive péquiste symbolise à elle seule notre impuissance, notre vulnérabilité et le désespoir collectif dans lequel la défaite référendaire nous a précipitées. Mais il semble que la conscience reprend ses droits et que la lumière émerge soudainement des tréfonds de notre âme. Nous ouvrons les yeux, nous regardons autour de nous puis, étonnés, nous nous découvrons révolutionnaires. Nous avons retrouvé le goût pour le combat et le prochain sera terrible. Plus jamais nous ne nous laisserons intimidés, culpabilisés, trompés, manipulés et impressionnés par les fédéralistes méprisants.
Cette bataille qui vient sera sans pitié. Elle sera menée avec l’instinct du tueur. Aucuns argumentaires manipulateurs ne passeront. Les gestes de l’ennemi seront scrutés à la loupe et neutralisés subito presto. Nos camarades péquistes qui peinent à suivre la cadence ont toute ma sympathie mais sont priés de faire au plus vite le choix entre l’indépendance et la soumission. Il n’existe plus de positions mitoyennes. C’est terminé !
Avant d’entreprendre cette bataille, mettons les choses au clair, les pendules à l’heure et finissons-en avec la fraude péquiste. Dénonçons sa dérive idéologique pour mieux mettre de l’avant la grandeur de notre projet, exalter le sentiment de dignité, redonner la fierté à notre peuple et le goût du combat solidaire. La donne politique actuelle est extraordinaire et offre effectivement d’abondantes opportunités. FINI LE TATAWOUINAGE ET EN AVANT !