Deux mots, essentiellement.
1. Certes M. Le Hir dans un texte sous vigile écrit avec justesse et
lucidité que "...l'ennemi est aussi en nous, sous la forme de notre
avachissement collectif. De tous, c'est peut-être ce dernier qui est le plus
dangereux !"
L'enfer c'est nous-mêmes: politique d'immigration incohérente,
politique linguistique incohérente sapée par le gouvernement libéral,
contexte de copinage à commencer par le Québec inc. depuis les années
1990... Bon. Mais plus encore des attitudes individualistes égocentriques,
d'autres attitudes encore qui relèvent de formes aussi à risque que
l'intégrisme car elles portent à juger en fonction d'une idéologie nihiliste
des valeurs et des traditions qui ont pourtant tenu la société canadienne
bien vivante (traditions judéo-chrétiennes, par exemple; valeurs morales
éprouvées..) ; ... Bon
Pas facile à travailler ces monstres-là: ils sont tellement source de
fragmentation sociétale, alors que tout appellerait à la cohésion, à la
solidarité...
2. Mais il me semble bien que l'émergence d'autres opinions, d'autres
analyses, d'autres modèles de développement de société ne constituent pas
nécessairement une preuve qu'il faille céder à la tentation de modes
médiatiques du jour, comprenez-vous?
Que le modèle de l'État-Providence, interventionniste etc., soit remis en
question, je le veux bien. Les écrits des Lucides et de M J. Facal sont allés
dans ce sens-là. Chaque nouvelle conjecture appelle des adaptations, certes,
non des déchirements! Ainsi, cela n'appelle ni ne justifie la fragmentation
des énergies vitales...
Madame P. Marois est une personne de grands mérites, un tel autre aussi. Un
Sauveur politique n'existe pas, et lorsqu'ils surviennent, on les use au
Québec. Que le peuple se sauve lui-même par l'exercice d'un devoir de
cohérence, de cohésion et de loyauté. Ce qui importe c'est de travailler
ensemble, dans un esprit de cohésion et de solidarité, autrement tout de
cela n'est que du bruit, et trop de bruit distrait de l'essentiel, et
hébète....
Essentiellement, un consensus minimal mais fondamental est établi autour de
la question linguistique, et devrait inclure et unir tout le monde, au-delà
de critiques subsidiaires de moindre importance, et les sensibilités
orgueilleuses (Madame St-Pierre cherche une façon de ne pas perdre la face
dans ce débat autour de la loi 103; elle sait qu'elle a tort, mais ne
changera pas; vous voyez: c'est une question d'attitude. Encore seuls les
héros réussissent à s'élever au-dessus de leurs attitudes néfastes, et
encore là s'ils n'ont pas un goût suranné pour la tragédie grecque!). Ce
peuple-ci a t-il encore la force morale de voir émerger des héros sans les
lapider de critiques que le sentiment de loyauté écarterait?
Essentiellement disais-je, l'intégration à la langue française, langue
commune et fondement d'un peuple, est essentielle à la cohésion sociale et à
l'épanouissement d'une société québécoise stable et viable. Cet énoncé
devrait réunir tout le monde; et, alors orienter tout le monde (libéraux,
souverainistes, révisionnistes, etc.) vers l'adoption déterminée et éclairée
d'une politique de revitalisation de la langue officielle, le français:
respect intégral de la Charte de la langue française, intégration
linguistique les nouveaux arrivants; politique d'immigration cohérente -- francophone à 80% ... etc.
La société québécoise francophone aura un avenir que dans la mesure d'un
combat collectif et solidaire -- un peuple minoritaire doit toujours se
battre, c'est dans la nature des choses, c'est vivifiant -- pour la langue
française, pour une culture distincte.
En définitive,
Il faut que chaque citoyen se réapproprie une fierté pour la langue
française et la culture francophone.
Ainsi, ce mouvement pour la société distincte -- que l'on soit souverainiste,
indépendantiste, fédéraliste, ou que sais-je -- s'alimente de la contribution
de tous, de chacun des citoyens, monte de la base, de chaque famille, de
chaque village, de l'ensemble dans un crescendo vibrant qui ferait que vivre
en français se ferait d'évidence, sans douleurs, sans soulever de petites
chicanes d'opinions...
Le jour où chaque citoyen sera un agent de francisation (des allophones et
des nouveaux arrivants que l'on invite à se joindre inclusivement au peuple
francophone) et un agent culturel parce que chacun aura un sens de sa
dignité en tant que citoyen d'une Cité pour ses citoyens, alors la vitalité
de la langue française au Québec et la pérennité du fait français au Canada
ne seront plus un sujet d'inquiétude, mais une réalité tangible, car un
peuple se fonde sur les qualités morales et civiques de ses concitoyens et
les volontés constructives qui émanent d'une foi en des valeurs communes
fondamentales partagées. Que tout de ce fondement s'exprime légitimement, et
alors la légitimité du peuple canadien-français ne se posera plus car il
s'établira sur une volonté légitime commune. Voilà une voie pourtant
naturelle mobilisatrice! Ne croyez-vous pas?
C'est dans cet esprit que s'inscrivait ma suggestion (voir la deuxième
partie de la correspondance sous
[http://www.imperatif-francais.org/bienvenu/articles/2010/integration-et-fran
cisation-des-immigrants.html->http://www.imperatif-francais.org/bienvenu/articles/2010/integration-et-fran cisation-des-immigrants.html]) de commencer par conscientiser les citoyens
ordinaires à leur rôle actif en tant que porteur d'un message d'intégration
à la langue française des Allophones et des nouveaux arrivants. Comment...
une campagne porteur d'un message positif pour ....quelque chose de plus
grand que soi...
***
Michel Pagé
Montréal
Sur le thème de la cohésion
une manière de voir mobilisatrice pour peu que règnent des valeurs qui méritent qu'on dépasse des réflexes narcissiques se fondre en la mémoire collective ...
Tribune libre 2010
Michel Pagé12 articles
Résidant de Montréal. A fait plusieurs mandats en coopération internationale, et a travaillé dans plusieurs provinces anglophones. Formation académique en sciences, gestion et littérature.
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3 commentaires
Michel Pagé Répondre
23 juin 2011J'ajoute deux commentaires qui illustrent des cas pratiques de cohésion et de pragmatisme:
1. Voyez le succès de l’opération citoyenne du mouvement SOS Richelieu (juin 2011). Voilà l’exemple de ce que la coopération spontanée peut faire. Cessez- les récriminations du genre : « ce que le gouvernement devrait faire… le gouvernement devrait faire ceci cela " issues d’une trop grande dépendance de trop longue date à l’État providence et aux protections sociales de tout azimut.
Ne vous demandez pas ce que le gouvernement devrait faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pourriez faire pour vous entre-aider, solidairement, et faire pour votre pays…! et communiquez ce beau sentiment de fierté aux néo-citoyens!
2. Je soumets un commentaire qui sera peut-être utile, qui se veut l’être en tout état de cause.
Quel capharnaüm, quelle tour de Babel, quel foire aux entre-déchirements que la présente manifestation d’immaturité de membres du PQ et de nationalistes!
Le pragmatisme d’objectifs raisonnables à réaliser à court terme… et le sens de la cohésion pourraient indiquer des prises de position et des compromis plus heureux…
Ainsi, le jugement de M. Jean-Martin Aussant, par exemple (le 21 juin, Le Devoir), «ce serait pire pour la cause si le PQ prenait le pouvoir pendant huit ans que d’avoir un nouveau parti souverainiste qui prenne le temps de se bâtir et n’ait pas l’héritage d’un vieux parti». est faux et dénote beaucoup un manque de pragmatisme. L’évolution de la situation démolinguistique et du transfert à l’anglais des allophones d’une immigration mal gérée mènera à court terme à une impossibilité sur le plan démocratique de réaliser une souveraineté…
Par pragmatisme, le renforcement de la loi 101, l’extension de l’enseignement en français pour tous au cégep, une meilleure intégration linguistique, une immigration canadienne dont une plus grande proportion adopterait le français tant au Québec que dans des parties francophones du Canada…s’imposent à court terme; ces objectifs concrets ne se feront que si le gouvernement n’est pas de nature souverainiste à très court terme. .. À défaut, vous voguez sur un horizon théorique fumeux!
Plus de pragmatisme et de cohésion… que ne constitueront pas coalition, fragmentation, entre-déchirements actuels :
le PQ était déjà une coalition de diverses tendances souverainistes, de diverses tendances sociales-démocrates ( jusqu’à ce que n’émerge Québec solidaire) puis révisionnistes de la thèse interventionniste de l’État- providence ( M. Joseph Facal et des lucides éclairés) dont une manifestation a émergé sous la forme d’une coalition de réflexions partielles (M. F. Legeault). Plus de fragments accolés ne formeront pas une coalition plus utile à la vitalité nationale, dans un sens large, dans un système électoral conférant le pouvoir au parti ayant obtenu le plus de comtés. Je soumets qu’une coalition souverainiste existait, qui s’appelait PQ. Alors l’idée de faire éclater le PQ par toutes sortes de chicanes à ciel ouvert en une foule de petits partis ou de députés indépendants est farfelue; elle manque de pragmatisme.
Je soumets un dernier élément complémentaire déjà présenté sous le thème de la cohésion. http://www.vigile.net/Sur-le-theme-de-la-cohesion.
La question nationale devrait réunir tout le monde sur des volets essentiels: la langue, la Loi 101, l’intégration de l’immigration à la société francophone, la solidarité active avec l’ensemble des Canadiens-français ( la fameuse réciprocité de M. R. Lévesque); une forme égalitaire de B&B pan-canadien …
Bref, chacun devrait maintenant travailler à faire valoir l’impérieuse nécessité de cohésion et de solidarité sur l’essentiel, essentiellement.
Ce d’autant plus que fondamentalement la tension avec le Fédéral demeure vive et sournoise. Le Canada-anglais contrôle l’immigration, menée à des niveaux hors-proportion et s’assimilant à la langue anglaise à plus de 90%; la situation des francophones hors-Québec est plus « sentencieuse » que jamais »; l’assimilation des Canadiens-français de l’Ouest relève de l’action des Chinois au Tibet, littéralement…: le poids décroissant du Québec et du Canada-français au sein de la Confédération largement dû à la politique d’immigration fédérale et de relents de lois discriminatoires anti-français dans plusieurs provinces …ce sont là des sujets de révoltes que M. François Legault devrait honnêtement savoir (Ainsi, une coalition "de réflexion" utile devrait de nous dire plus en détail comment il entrevoit nos rapports avec Ottawa, et la place pleine et entière de la nation canadienne-française au sein de l'axe confédératif. )
Ainsi, un mouvement de plus, une coalition de plus n’en serait qu’une autre superflue et bruyante si les instigateurs ne sont point motivés par un sentiment de cohésion, éclairés par un sens pragmatique hors du commun…
Michel Pagé Répondre
8 juin 2011Un exemple:
Dans le cas de la dernière saga d'entre-déchirement au PQ sur la question d'un projet particulier d'amphithâtre de la ville de Québec et d'un projet de loi privé ( juin 2011) visant à donner l'aval du Politique à une entente particulière nébuleuse.et à la spoustraire au droit de regard de la population...
Bien pour les réaction démocratiques saines des députés..
Mais maintenant par pragmatisme et parce que s’impose la mise en oeuvre de politiques essentielles qui gravitent autour de la cause nationaliste (renforcement et respect intégral de la Loi 101, première année du cégep en français, Commission d’enquête publique sur le crime organisé et les ramifications politiques à l’industrie de la construction…), il faudrait bien faire preuve de réconciliation positive. L'ensemble de la population veut plus de cohésion, et il n'est pas exclue que tout de cet entre-déchirement navrant qu'un sens pragmatique aurait pu faire éviter ( la mauvaise loi privée 204 allait être rejetée de toute façon ... voyez le sens politique pragmatique de Charest...) puisse être fructueux si….
…l’épreuve navrante et déconstructrice était canalisée vers une situation constructive gagnante par une réconciliation sur la base d’un compromis et de nouvelles manières de faire la politique. Et puis il faudrait bien que le PQ gagne en pragmatisme et en cohésion ( voir sur le thème de la cohésion, http://www.vigile.net/Sur-le-theme-de-la-cohesion ). Les péquistes passent trop de temps à s’entredéchirer sur tout et sur rien, ce qui alimente le doute et le cynisme de la population autant que les manigances et les magouilles que l’on associe au parti libéral…
Il appartient maintenant aux démissionnaires de recoller utilement les pièces du vase brisé, car tout cela n’aura qu’ajouté à plus de cynisme de la population et à un croc-en-jambe mortel à l’objectif que vous dites vouloir réaliser si cela ne débouche pas sur une réconciliation fructueuse et constructive et ne mène pas à des changements pragmatiques réels… Sachez faire d’une prise de position théorique une action politique et poétique utile pour tous… Tel à la maternelle on enseigne aux enfants : réconciliez-vous, les petits amis!
Archives de Vigile Répondre
14 octobre 2010Vous n'êtes pas seul M. Pagé :
« Je fais partie des gens qui éprouvent de plus en plus de problèmes avec le PQ. Vous savez pourquoi? Non, ce n'est pas le chef. Ce sont vos psychodrames à répétition, votre fâcheuse tendance à laver votre linge sale en public, votre propension à toujours chercher un Sauveur (qui serait risible si elle n'était pas aussi inquiétante), vos belles-mères qui n'arrêtent pas de caqueter entre deux gorgées de piquette, et votre incapacité chronique à choisir.»
Citation de Richard MARTINEAU
Chroniques de Richard Martineau, Le Journal de Québec, Québec, 2007, 8 mai, p. 8