Des femmes ont voulu montrer que le voile ne leur était pas imposé, même si de nombreux témoignages soutiennent le contraire.
Voici la ou les sources de cet article : CBC News et Radio-Canada / Voici la source de la photo : Frank Boston, Flickr, CC BY 2.0
Non, les musulmanes ne portent pas le voile parce qu'on les contraint de le faire. C'est du moins ce que certaines d'entre elles ont voulu montrer samedi à Québec.
Parmi les organisatrices d'une rencontre de « sensibilisation » qui s'est tenue dans la capitale, Bushra Kainat et Khulood Odeh ont parlé à l'unisson. « Il y a des tensions sociales partout dans le monde. C'est beaucoup dû au fait d'ignorance. Il y a un manque d'éducation », a soutenu la première, ajoutant qu'elle portait le voile par amour et par dévotion pour Dieu.
La seconde affirme que la décision de porter le hidjab est personnelle et qu'elle voulait profiter de ce rassemblement pour répondre aux questions des gens. Rassemblement étant un bien grand mot, car, selon CBC, une douzaine de personnes à peine se seraient déplacées pour l'occasion.
On veut bien croire Bushra Kainat et Khulood Odeh, mais leurs témoignages diffèrent grandement de celui de Yasmine Mohammed, cette Ontarienne qui a été obligée, ici même au Canada, de fréquenter des écoles islamiques et de porter le fameux hidjab dès l'âge de neuf ans. « Je l'ai tout de suite détesté », a-t-elle dit à propos du voile. « On m'a dit que j'étais un bonbon qui devait être emballé et protégé pour rester propre pour son futur mari. [...] Je devais rester pure ».
Mme Mohammed raconte qu'elle devait « couvrir chaque centimètre de peau sauf mes mains et mon visage. Les pantalons n'étaient plus autorisés, car ils montraient la forme de mon corps. Je devais porter des jupes longues ».
À l'âge adulte, a-t-elle souligné, elle a eu le courage d'affronter sa mère pour lui avouer qu'elle ne voulait plus porter le voile. Cette dernière est entrée dans une sainte colère. « Je vais m'assurer qu'on te tue pour avoir déshonoré notre famille de la sorte ! », avait-elle crié à sa fille.
Mme Mohammed tient à souligner que le hidjab est « plus qu'un morceau de tissu. C'est une représentation physique de la déshumanisation, de la soumission et de la misogynie vicieuse imposée à ces femmes ».