Il y a quelque chose que je ne comprends pas à propos des souverainistes anti-PQ.
Vous trouvez que le PQ est mort, obsolète, dépassé, et vous voulez le remplacer.
Parfait.
Comme le PQ
Mais vous allez vous retrouver avec les mêmes problèmes !
Vous allez vous poser les mêmes questions que se posent les péquistes aujourd’hui !
Sommes-nous pressés ou pas ?
Voulons-nous organiser un référendum au cours du premier mandat ou non ?
Sommes-nous pour la laïcité dans la fonction publique ? Si oui, pour qui ?
Allons-nous mettre l’emphase sur l’environnement pour attirer les jeunes ?
Voulons-nous accueillir tous les souverainistes, ou juste les souverainistes de gauche ?
Vous allez vous retrouver à la même place que le PQ aujourd’hui ! Face aux mêmes problèmes ! Embourbés dans la même flaque de boue ! Pris dans le même cul-de-sac !
Vous pensez qu’il suffit de changer de nom et de logo pour que le contexte politique change du tout au tout ?
Voyons !
Il y aura toujours Québec Solidaire, qui attire les jeunes avec son discours d’extrême gauche. Et la CAQ, qui attire les nationalistes avec son discours identitaire.
Et vous allez vous retrouver entre les deux !
Comme le PQ !
Un mot radioactif
Le problème avec le PQ n’est pas un problème d’image ou de génération.
De cheveux blancs ou de cheveux noirs.
De fesses ridées ou de fesses bombées. C’est un problème tout simple : la souveraineté n’a plus la cote.
C’est plate, mais c’est ça. Ce n’est plus un concept porteur.
Vous aurez beau transformer l’image du PQ au grand complet, vous appeler Option Québec ou Québec Love, élire une jolie fille de 23 ans comme chef et troquer le traditionnel bleu pour le mauve, le magenta ou le jaune serin ; vous allez vous retrouver avec le même maudit problème sur les bras.
Vous vendez un produit qui n’intéresse plus les gens.
C’est comme un resto qui vend de la viande.
T’as beau t’appeler La Boucherie, le Steakhouse, l’Entrecôte ou La Côtelette, tu vas te retrouver face à la même réalité.
De plus en plus de gens sont végétariens. Comme je l’ai déjà écrit, ce n’est pas Jean-François Lisée ou les séparatistes aux bas bruns qui ont tué le PQ : c’est l’époque.
Avant, les mots « pays », « nation », « identité » et « séparation » étaient cool.
Aujourd’hui, ils sont radioactifs.
Les jeunes entendent ces mots et font « Ark ! »
Le coup de grâce
Qu’importe si ces mots sont prononcés par un homme hétérosexuel blanc de 55 ans ou une transgenre racisée lesbienne de 19 ans.
Ils ne sont plus hot. Ils ne font plus rêver les jeunes.
Le vent a tourné. Il y a eu un changement de paradigme.
La seule et unique question que vous devez vous poser est celle-ci : voulez-vous gagner les prochaines élections ou demeurer fidèles à votre idéal ?
Qu’est-ce que vous préférez : gagner à genoux ou perdre debout ?
Tout le reste, le changement de nom et d’image, c’est du niaisage.
En attendant, tout ce que vous réussissez à faire est de diviser un mouvement déjà affaibli.