Éducation

L’école québécoise en mal d’amour

Tribune libre

Lors de la rentrée scolaire 2025-2026, près de 4900 postes étaient toujours vacants dans les écoles publiques québécoises, un bilan qui comprend les postes à pourvoir chez les enseignants, le personnel de soutien telles les éducatrices spécialisées et éducatrices en service de garde et les professionnels tels les orthophonistes, les psychoéducateurs et les orthopédagogues.

Et de surcroît, en date de la mi-octobre, des témoignages recueillis par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) démontrent que des écoles sont forcées de réduire des services aux élèves notamment une baisse de services pour les élèves en difficulté, une réduction des sorties culturelles et une diminution des activités parascolaires, une réduction des services de préposés aux élèves handicapés, des ateliers d’éducation à la sexualité et du soutien aux familles vulnérables en milieu défavorisé.

Or en entrevue récemment avec l’animateur Paul Arcand, le premier ministre, François Legault, a réitéré que son gouvernement voulait couper «dans l’administration» en éducation et non dans les services aux élèves ce à quoi la présidente de la FAE, Mélanie Hubert, rétorque qu’il «n’y a pas de gras à couper» dans les centres de services scolaires, et rappelle que des efforts ont déjà été faits à ce chapitre lors des compressions imposées par le précédent gouvernement libéral de Philippe Couillard. «La gratte est déjà passée», lance-t-elle.

Enfin le gouvernement Legault a annoncé un réinvestissement de 540 millions $ dans le réseau scolaire cet été, à la suite des compressions de 570 millions $ imposées en juin. Or aux dires de certaines directions d’école, les conditions associées à ce réinvestissement ne permettent toutefois pas aux écoles de dépenser les sommes supplémentaires accordées, et les assouplissements promis au début octobre par la nouvelle ministre de l’Éducation, Sonia LeBel, se font toujours attendre.

Lors de l’arrivée au pouvoir de la CAQ en 2018, François Legault s’était engagé solennellement à faire de l’éducation la priorité de ses priorités. Or sept ans plus tard, les directions d’école en sont arrivés à couper sur la qualité du papier de toilette. Des économies de bouts de chandelle qui démontrent hors de tout doute que l’école est devenue aux yeux de ce gouvernement une usine de fabrication de futurs adultes talentueux issus de milieux favorisés.


Henri Marineau, Québec



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