Le député et ex-ministre Gaétan Lelièvre a été expulsé du caucus péquiste mardi matin après que le Journal a révélé qu’il a accepté des cadeaux de la firme Roche à l’époque où il était directeur général de la Ville de Gaspé en 2008 et 2009.
Roche venait alors d’obtenir sans appel d’offres un contrat pour la réfection des infrastructures de Rivière-au-Renard et espérait se voir confier la rénovation de deux usines d’eau potable.
Présent aux côtés de Gaétan Lelièvre lors du point de presse, le chef péquiste Jean-François Lisée a affirmé que «ses actions d’il y a neuf ans, lorsqu’il était DG de sa ville, puis sa décision de ne pas rendre publiques ces informations dommageables pour lui et pour notre formation politique doivent être sanctionnées».
«C’est pourquoi j’ai demandé à Gaétan de quitter aujourd’hui le caucus du Parti québécois jusqu’à nouvel ordre, le temps de donner aux autorités compétentes le loisir d’effectuer toutes éventuelles vérifications, si elles le jugent opportun», a-t-il ajouté.
«Plus blanc que blanc»
Dans une déclaration lue, Gaétan Lelièvre n’a pas nié les faits rapportés par notre Bureau d’enquête. «Cependant, je me rends compte que je n'aurais jamais dû accepter certains avantages offerts, je dis bien offerts, à de nombreuses reprises où j'ai décliné, mais, à quelques reprises, certains avantages ont été acceptés», a déclaré le député de Gaspé.
Il a reconnu s’être placé dans une «situation d'apparence de conflit d'intérêts» pour laquelle il a présenté ses «excuses» à ses concitoyens et au caucus péquiste.
Parlant de lui à la troisième personne, le député a toutefois ajouté que «jamais Gaétan Lelièvre n’a posé un geste illégal».
Commission Charbonneau
Le député de Gaspé a fait valoir que les enquêteurs de la commission Charbonneau, et «probablement» ceux de l’UPAC, connaissaient les gestes qui lui sont reprochés, mais pour lesquels aucunes accusations n’ont été déposées.
Pourtant, dans un affidavit assermenté envoyé à la commission Charbonneau en 2015, Gaétan Lelièvre assurait n’avoir jamais reçu de «gratification, récompense, avantage» en retour de contrats accordés à Roche.
À l’époque, il n’avait pas jugé «opportun» d’aviser le chef du PQ de ses révélations faites aux enquêteurs de la commission Charbonneau, a-t-il souligné. «Mais aujourd’hui, avec toute la transformation, toute l’importance que prend l’éthique et la déontologie, on doit être plus blanc que blanc», a affirmé Gaétan Lelièvre, qui siégera désormais comme indépendant.
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