Le syndicat des policiers provinciaux, qui regroupe 5400 membres de la Sûreté du Québec, approuve le projet de loi 21 sur la laïcité de l’État, pour des motifs d’impartialité.
« Les policiers font suffisamment l’objet de critiques négatives lors de leurs interventions sans qu’il faille en rajouter par le port de signes religieux », écrit Pierre Veilleux, président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ), dans un mémoire déposé aujourd’hui à la Commission des institutions.
« Il nous apparaît difficilement défendable que l’État permette que des services publics soient offerts à visage couvert. [Notre position] répond adéquatement aux valeurs et aux désirs d’une grande majorité de la population du Québec », ajoute-t-il.
L’APPQ est aussi d’accord d’interdire le port des signes religieux pour la plupart des personnes en autorité, rappelant qu’une apparence d’impartialité est au moins aussi importante que l’impartialité réelle.
« L’Association a un profond respect pour toutes les religions et considère que leurs pratiques relèvent avant tout de la vie privée », insiste-t-on dans le mémoire.
Défense des membres
À la connaissance du syndicat, aucun policier de la Sûreté du Québec ne porte de signes religieux dans le cadre de ses fonctions, ce qui ne le rend pas indifférent aux préoccupations à l’égard des chartes des droits et libertés.
« Si un membre voulait contester l’application de cette loi à son endroit [...] l’Association [prendrait] sa défense en entreprenant les recours judiciaires appropriés », peut-on lire dans le document.
Selon l’APPQ, les magistrats, procureurs de la Couronne, gardiens de prison, présidents et vice-présidents de l’Assemblée nationale ne devraient pas afficher de signes religieux dans l’exercice de leurs fonctions.
Toutefois, le syndicat des policiers ne veut pas s’avancer sur le cas des enseignants, considérant inapproprié de se prononcer sur l’impact que peuvent avoir les signes religieux sur les élèves.