Pour l’année financière 2024-2025, les dépenses du Canada en matière de défense devraient atteindre 1,37 % de son produit intérieur brut (PIB), ce qui représente une somme de 38,3 milliards de dollars pour 2024. Or les prévisions pour les dépenses en matière de défense sont passées à 53,4 milliards de dollars en 2025, le Canada s’étant engagé à consacrer 2 % de son PIB à la défense d’ici 2032 lors du Sommet de l’OTAN de 2024 à Washington. En revanche, lors du dernier Sommet de l’OTAN à La Haye, la grande majorité des pays membres de l’OTAN, hormis l’Espagne, ont entériné la proposition du président américain, Donald Trump, de majorer à 5% du PIB leur contribution à la défense, un engagement qui aurait pour effet de faire grimper le budget de la défense au Canada à quelque 140 milliards $ d’ici 2035.
Dans ces conditions que l’on peut considérer comme financièrement précaires, le gouvernement canadien a-t-il le moyen de ses ambitions? Et, dans cette foulée, ses ambitions sont-elles légitimes? En bref, le jeu en vaut-il la chandelle? Nonobstant la fragilité du climat géo-politique actuel, est-il pertinent d’engranger des dépenses pharaoniques dans l’armement au même moment où des centaines de milliers de Canadiens peinent à se dénicher un toit pour assurer leur survie? Dans les faits, Mark Carney a-t-il emboîté le pas avec les dirigeants européens pour ne pas déplaire à son homologue américain dans un contexte de négociation déjà fragilisé par les tarifs imposés par le Canada aux géants du web?
Dans un tel contexte, force est d’admettre que la marche entre 1,37 % du PIB et 5% représente un écart considérablement élevé, voire irréaliste. Un saut gigantesque qui risque d’hypothéquer toute une génération de Canadiens au profit d’un éventuel conflit dont on ne voit jusqu’à maintenant aucun signal dans un avenir rapproché. Trump a réussi à créer la panique dans le conflit entre Israël et l’Iran en s’autoproclamant le défenseur suprême de la paix, créant ainsi un climat d’instabilité qui s’est propagé comme une traînée de poudre jusque dans les officines du dernier Sommet de l’OTAN.
Or dans ce chaos géo-politique explosif au Moyen-Orient, le Canada se doit d’agir comme un médiateur favorisant la recherche de la paix entre Israël et l’Iran, une approche qu’a privilégiée de tout temps le Canada dans ses efforts de résolution des conflits mondiaux. Enfin en ce qui a trait à sa contribution en dépenses militaires, Mark Carney devrait s’en tenir à 2% du PIB tel que décidé au Sommet de l’OTAN 2024.
Henri Marineau, Québec
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