Candidat à la chefferie du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon promet de tenir un référendum sur la souveraineté du Québec dans un premier mandat d’un gouvernement péquiste.
«Le camp du Oui est de retour», lance l’avocat de 42 ans dans sa toute première entrevue depuis qu’il a confirmé son intention de succéder à Jean-François Lisée.
«Désormais, la réponse est claire : si le Parti québécois prend le pouvoir, ça déclenchera le processus d’indépendance du Québec, explique-t-il au sujet de sa démarche référendaire. La consultation populaire va avoir lieu dans un premier mandat.»
Celui que l’on surnomme «PSPP» entend d’ailleurs mener une campagne à la chefferie qui vise «le public au grand complet, qui vise tous les Québécois» afin de «réhabiliter l’option du Oui».
Contexte nouveau
Cette démarche «pressée» vers l’indépendance tranche avec celle que PSPP proposait lorsqu’il s’est porté candidat à la succession de Pierre Karl Péladeau en 2016.
Le jeune candidat affirmait alors que le PQ devait abandonner son «obsession référendaire».
Il promettait un référendum uniquement dans un second mandat, mais seulement si 20 % de la population signait un registre en sa faveur et qu’un sondage démontrait que l’indépendance récoltait l’appui de 45 % des Québécois.
PSPP pourrait ainsi passer du candidat le moins pressé en 2016 à celui qui proposera la démarche la plus rapide cette fois-ci.
Seul autre aspirant officiellement déclaré, le député Sylvain Gaudreault refuse de s’engager à tenir un référendum dans un premier mandat, expliquant qu’il souhaite d’abord «augmenter le nombre de convaincus de l’indépendance».
La question de l’urne
Mais le principal intéressé refuse d’y voir une volte-face. À l’époque, «l’horizon était 2022, l’horizon demeure 2022», fait valoir Paul St-Pierre Plamondon.
«On était en direction de l’élection de 2018 et il y avait un consensus comme quoi la question de l’urne, c’était “sortir les libéraux”, et ce consensus-là s’est révélé être vrai. C’était urgent de changer de formation politique au pouvoir.»
Maintenant que les libéraux ont été chassés du pouvoir, «il n’y a pas de raison de repousser à nouveau l’échéance».
«Au contraire, si on repoussait à nouveau, on perdrait une opportunité de mettre en valeur notre option fondamentale qui est l’indépendance du Québec», ajoute PSPP.
«Dans l’historique du Parti québécois, il y a une tendance, des fois, à minimiser notre option dans une campagne électorale», déplore-t-il maintenant.
Appui de 25 % à la souveraineté
Les Québécois, eux, seront-ils prêts à élire un parti qui promet la souveraineté avant 2026, alors que l’appui à la souveraineté atteint à peine 25 % selon un récent sondage Léger?
«C’est à nous de gagner la tête et le cœur des gens, mais je pense que le Québec est prêt pour qu’on entame un nouveau cycle qui va mener vers ça», dit PSPP.
Il en prend pour preuve l’attitude d’Ottawa face aux revendications du gouvernement nationaliste de la CAQ lors des élections fédérales, l’automne dernier.
«François Legault a fait des demandes, et, à ma connaissance, aucune de ces demandes n’a fait l’objet d’un suivi» de la part du gouvernement Trudeau, lance-t-il.