Depuis le printemps 2009, les sondages ont indiqué à répétition que plus de 80% des Québécois la veulent, cette commission d'enquête publique sur les allégations de collusion et de corruption dans l'industrie de la construction, le processus d'octroi de contrats gouvernementaux et le lien de tout ce portrait pas très joli avec le financement des partis.
Rien de moins.
Mais rien ne fut, ni ne sera fait en ce sens...
Et donc, depuis le printemps 2009, le gouvernement Charest martèle qu'il faut s'en remettre à la police... Tenez, «martèle», ça rappelle «Marteau».... comme dans «Opération Marteau»...
Mais depuis deux semaines, la mafia et les allégations de corruption au niveau municipal opèrent un retour en force dans l'actualité.
«Les nouvelles révélations quant aux liens entre la Mafia et l'industrie de la construction au Québec ont rebondi aujourd'hui à l'Assemblée nationale.Pour la chef de l'Opposition péquiste, Pauline Marois, les reportages qui révèlent que la mafia recueille 5% des contrats obtenus par un cartel de 14 importants entrepreneurs québécois démontrent la nécessité de tenir rapidement une enquête publique sur l'industrie de la construction. (...)
«Pendant combien de temps nos taxes vont-elles faire vivre la mafia?» a lancé Mme Marois à l'Assemblée nationale.
Mais pour le premier ministre Charest, les révélations de Radio-Canada démontrent justement qu'il faut s'en remettre aux enquêtes policières. Ces enquêtes sont les seules susceptibles de déboucher sur des accusations criminelles.» Extrait de: http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201011/10/01-4341255-mafia-et-construction-les-enquetes-avancent-assure-charest.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS2
Voir aussi: http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2010/11/09/002-liens-rizzuto-construction.shtml
Et au Téléjournal de ce soir, il y aura un reportage sur des proches de la mafia et des dirigeants de la FTQ qui auraient acheté des condos dans une tour financée par un prêt illégal.
Ouf... N'en jetez plus, la cour est pleine...
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Dans ce contexte empoisonné, pas surprenant que ce matin, le tout ait rebondi, une fois de plus, à la période de questions. La routine habituelle, quoi.
Alors que la chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, parlait de la nécessité de briser l'«omerta» entourant ce qui est en voie de devenir une véritable montagne d'allégations troublantes et qu'on accusait le gouvernement, par son inaction, de se faire le «complice» du crime organisé, le premier ministre, le ministre de la Sécurité publique, le ministre de la Justice et le ministre des Affaires municipales ont entonné en choeur leur même refrain: attendons le résultat des enquêtes policières!
Nonobstant, bien entendu, ce petit détail: des corps de police eux-mêmes ont demandé une enquête publique....
Mais ce matin, l'Oscar du cabotinage est allé au ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard.
Répondant à une énième question de l'opposition officielle sur le sujet et se remettant toujours aux pouvoirs magiques de la police plutôt qu'à une commission d'enquête, il s'est exclamé à propos d'on ne sait trop qui, dans les faits: «On veut pas les envoyer à la télévision, on veut les envoyer en prison!»
Eh bien, les Québécois aussi, ils aimeraient voir en prison ceux qui volent les fonds publics par corruption et collusion... mais ils craignent, voyez-vous, de ne pas vivre assez vieux pour le voir.
Ce qu'ils veulent, c'est qu'une commission d'enquête publique et indépendante déconstruise - si vous me passez l'expression dans les circonstances - le SYSTÈME qui semble s'être installé.
Ce qui, en passant, n'empêcherait aucunement la police de faire son boulot. Bien au contraire...
Or, dans la mesure où plus le temps passe, plus les allégations se multiplient et plus le premier ministre refuse d'agir de manière concrète, il ne pourra dorénavant reprocher à la population de croire dur comme fer qu'en bout de piste, son gouvernement aurait peut-être des choses à cacher.
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@ Et ce petit rappel: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2010/10/27/mafia-construction-amp-politique.aspx
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@ Photo: PC
«On veut les envoyer en prison!»
Mais ce matin, l'Oscar du cabotinage est allé au ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard
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