Dans un texte ultra complaisant, le Devoir nous parle ce matin de la première candidate politique voilée qui se présente, sommes-nous surpris, pour Québec solidaire.
Ève Torres « vient de déposer sa candidature à l’investiture de Québec solidaire dans la nouvelle circonscription de Mont-Royal–Outremont ».
Un passage du texte a attiré mon attention :
« Les réactions les plus dénuées de jugement* lui venaient des enfants dont elle s’occupait durant ses années d’éducatrice et de directrice de centres de la petite enfance (CPE), à Montréal-Nord et à Laval. « Les enfants me disaient : "C’est beau tes cheveux en fleurs" lorsque je portais un foulard fleuri. Ou : "C’est comme un feu d’artifice" quand j’avais un foulard brillant. »
Voilà précisément pourquoi j’ai toujours cru que le voile devait être interdit pour les employés de garderie ou pour les profs : ça banalise le voile, ça le fait passer pour un vêtement comme les autres. Le hidjab n’est pas un bout de tissu inoffensif (contrairement à ce qu’a déjà écrit Rima Elkouri).
C’est un instrument d’asservissement de la femme et c’est un signe éminemment politique.
Je me demande si Mme Torres parlait aux petits enfants dont elle avait la charge du fait que ses « cheveux en fleurs », des femmes en Iran qui refusent de le porter sont arrêtées et emprisonnées ?
On nous joue toujours du violon en nous disant que le fait de porter le voile n’est pas synonyme de prosélytisme. Mais comment ne pas voir dans les propos de Mme Torres une propagande pro-voile : « Vous voyez comme c’est merveilleux, même les petits enfants trouvent ça poétique ».
Si une éducatrice portait un t-shirt de McDo, avec le célèbre M jaune, vous ne pensez pas que les parents se plaindraient qu’elle soit une publicité ambulante pour de la malbouffe ?
Est-ce que c’est ça qu’on veut, que les enfants tripent sur le voile, qu’ils trouvent ça cool ? Et qu’ils rentrent à la maison pour demander à leur mère pourquoi elle n’en porte pas ?
*Quand la journaliste écrit : « Les réactions les plus dénuées de jugement », se rend-elle compte des deux significations possibles de cette phrase ? Veut-elle dire que les enfants refusent de juger ou que les enfants n’ont pas de jugeotte ?