Bienheureux les creux

mort des arts et lettres

ILS ONT PEUR DES MOTS, ILS VEULENT TUER LA PENSÉE

Tribune libre

OUI, vous aurez bien compris. C'EST LA FIN DES ARTS ET LETTRES au CEGEP.
Une autre grande politique du PQ. Ces fossoyeurs d'espoir, ces fossoyeurs de société.
LE PQ de Marois et les Conservateurs d'Harper sont toujours dans la même ligne de pensée. Toujours synchronisés. Ce n'est pas un hasard quand même. Il faut bien qu'il y ait une idéologie commune.
Alors qu'Harper s'attaque de plein fouet à l'assurance chômage, Marois quant à elle s'attaque au B.S.
Deux niveaux de gouvernement, deux annonces et ce presque le même jour... À croire que par des manoeuvres convergentes, on désire appauvrir les plus que pauvres, les plus vulnérables et par le fait même fermer les régions. Mais ça c'est un autre sujet.
Hier Harper nous annonçait que la recherche scientifique, par l'entremise du CNRS, ferait toute la place aux compagnies. Faisant maintenant de la recherche appliquée son but ultime, tout en disant bye bye à la recherche fondamentale. Le lendemain matin, c'est le PQ qui nous annonce que la LITÉRATURE, LES LETTRES, n'ont plus assez d'intérêt pour qu'elles soient en elles mêmes un programmes et donc, pour cette raison, la littérature sera maintenant une option noyée dans un programme de communication. Comme si communication et littérature étaient synonymes.
De plus, dans ce nouveau programme, on n'y nommera plus une OEUVRE par ce nom. En effet dorénavant on utilisera plutôt le terme « OBJET CULTUREL ». Vous aurez bien compris qu'on tente de faire disparaître la culture littéraire et la pensée de l'écran radar, pour faire place au contenant. Pour se concentrer maintenant sur le plus général « bruit communicatif » dont le sens, quand il en a un, n'est qu'une variable secondaire.
Ça ne vous rappelle pas les longs discours de Gabriel Nadeau-Dubois qui se révoltait à l'idée que les écoles, CEGEP et Universités, soient en train de se transformer en lieux où on prépare de futurs esclaves pour un travail commandé par l'industrie, plutôt que de préparer des citoyens à la pensée. Et que la recherche scientifique y était maintenant dirigée par l'industrie.
Plutôt que d'exposer nos jeunes citoyens à la culture, à la pensée et à la réflection, on les enferme dans un rôle technique, un rôle de salarié, un rôle de contribuable, où il vaut mieux ne pas trop réfléchir.
Combien de fois les jeunes ont-ils hurlés contre cette commercialisation de l'éducation?
S'il y a en science une recherche dite fondamentale, il y a très certainement dans les LETTRES une pensée fondamentale. Mais dans un cas comme dans l'autre, on tente de tuer par asphyxie ces fondements mêmes de la culture humaine, ces joyaux de notre socio-culture, dans le but de faire place à des activités pratiques et commerciales. On veut des citoyens tranquilles. Bienheureux les creux!!!
À quand la fermeture de l'option MUSIQUE pour faire place à BRUITS ET COMMUNICATION?
Pourquoi nommer la musique? De toutes les façons, c'est pas un métier ça musicien. Communicateur sonore, ça ça ressemble à un métier.
Littérature, peux tu ben me dire à quoi ça sert cette affaire là?
Depuis longtemps on me fait vomir en parlant à bouche que veux tu de L'INDUSTRIE CULTURELLE, terme qui a remplacé l'ART. Et les créateurs furent remplacés par des INTERVENANTS DU MILIEU CULTUREL. En d'autres mots on donne de moins en moins de subventions aux ARTISTES, aux créateurs et de plus en plus aux compagnies de productions de divertissements. Aux cirques et aux grands festivals qui vendent de la bière et des T-shirts. Ça c'est les vraies affaires. Les crisses d'artisses, les crisses de grateux de guitares QUOSSE ÇA DONNE? Pis des scientifiques qui regardent des atomes à la journée longue? Ouatte de phoque ?
Dans l'article du Devoir ci-joint, que je vous invite à lire, Monsieur Luc Bouchard , professeur de littérature au cégep du Vieux-Montréal, déplore que le mot « oeuvre » ait été remplacé dans le programme par « objet culturel ». « Un objet culturel, ça peut être L’homme rapaillé, mais ça peut être aussi une bouteille d’eau »
http://www.ledevoir.com/societe/education/377665/c-est-la-fin-du-programme-arts-et-lettres
Beau monde que le nôtre. On s'attaque à l'eau, à l'air et à ce que nous mangeons. On nous dicte à quelle heure et comment on doit manifester, sous peine de nous faire battre par des fous armés. Et on s'attaque maintenant subtilement, mais avec tout autant de violence, à la transmission de la pensée humaine.
Y a pas un dictateur au monde, même le pire, qui en demandait autant.
Est-ce un génocide culturel ou un suicide collectif? Peu importe, faut pas laisser faire. Il faut se battre.
Le PQ de Marois, depuis le jour sombre de son élection, a fait plus pour assombrir le Québec que les Libéraux eux même ne l'auraient souhaités dans leurs rêves les plus fous. Un vrai wet dream. De quoi assurer, dans notre système politique psychotique, la réélection des bandits de grands chemins.
Assombrir notre société dis-je, au point de nous replonger avec fermeté dans LA GRANDE NOIRCEUR, elle qui a mené nos pères, nos soeurs, à faire la mythique révolution tranquille.
Je souhaite à tous ceux et celles qui nous suivent, à tous nos enfants, aux citoyens de demain, que la prochaine révolution ne soit pas trop tranquille pour que ces néo-libéraux de mes deux, ces vides de sens, ces traitres à la nation, d'ici et d'ailleurs, ne s'imaginent plus jamais qu'ils puissent prendre un quelconque pouvoir.


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 mai 2013

    “Il n'y a pas d'enfants stupides, il n'y a que des éducations imbéciles.
    Forcer l'écolier à se hisser au sommet du panier contribue au progrès laborieux de la rage et de la ruse animale mais sûrement pas au développement d'une intelligence créatrice et humaine.
    Dites-vous que nul n'est comparable ni réductible à qui que ce soit, à quoi que ce soit. Chacun possède ses qualités propres, il lui incombe seulement de les affiner pour le seul plaisir de se sentir en accord avec ce qui vit.
    Que l'on cesse donc d'exclure du champ éducatif l'enfant qui s'intéresse plus aux rêves et aux hamsters qu'à l'histoire de l'Empire romain.
    Pour qui refuse de se laisser programmer par les logiciels de la vente promotionnelle, tous les chemins mènent vers soi et à la création.”
    “Ne permettez plus que les hommes politiques stigmatisent l'insupportable violence faite aux individus alors qu'ils la suscitent sciemment, dès l'enfance, vulgarisant, au nom de la rentabilité, un élevage concentrationnaire où, parqués de vingt-cinq à trente par classe, les écoliers se trouvent crétinisés par les principes de compétition et de concurrence, soumis aux lois de la prédation, initiés au fétichisme de l'argent, confits dans la peur de l'échec, infestés par l'arrivisme, livrés à des fonctionnaires amers et mal payés, moins enclins à nourrir la curiosité des jeunes générations qu'à se venger sur elle de leurs infortunes.”
    Pour l'abolition de la société marchande pour une société vivante.
    “C'est une œuvre de longue haleine que d'enseigner l'indépendance, de la soutenir par une affection dispensée sans réserve, d'ôter la peur de soi et de promouvoir en chacun cette créativité qui est la vraie richesse humaine.
    La mutation de civilisation à laquelle nous assistons, a plongé dans le désarroi une multitude de gens si accoutumés d'être assistés, guidés, gouvernés, qu'ils ne conçoivent d'autre changement d'existence que le choix d'autres jougs.”
    Rien n'est sacré, tout peut se dire, le système scolaire est à revoir, on donne la peur de ne pas savoir au lieu d'enseigner l'amour de la connaissance , en fait, il est très simple de comprendre que ce conditionnement n'a qu'un objectif, faire de vos enfants de bons et loyaux sujets ou moutons obéissant et ne remettant jamais en cause le système marchand dans lequel ils deviendront esclaves.
    Et le meilleur levier pour en arriver là est la peur, de l'échec de pas savoir, obéissance dans une relation de soumission par la note, une relation de maitre a esclave dès le plus jeune âge feront que tout petit ils diront amen a tout ce que l’on implantera sans jamais remettre en cause le mode de pensée dominante, sous peine d'exclusion et de marginalisation. Obéir deviendra une seconde nature et à force d'obéir on obtient des réflexes de soumission ...
    RAOUL VANEIGEM

  • Henri Marineau Répondre

    8 mai 2013

    "Lorsqu’il a eu à expliquer ce changement de nom, le ministre a soutenu qu’il fallait « moderniser » les intitulés. Dans le même esprit, David Descent, conseiller pédagogique au cégep régional de Lanaudière, à Terrebonne, a soutenu en entrevue au Devoir que « lettres » faisait un peu « vieilli ».
    L’aveu est plus grave qu’il en a l’air. On y décèle une sorte de mépris envers un esprit qui a fondé l’Occident moderne, celui de la Renaissance. À cette époque, c’est en se replongeant dans les oeuvres objectivement « vieillies », celles des Grecs et des Romains, que les auteurs ont repensé l’Occident. Pour avoir accès à eux, il leur semblait nécessaire de passer par Platon, Thucydide, Virgile, Cicéron, etc. Il y avait là une conception profondément humaniste : des siècles de transformations historiques et techniques avaient beau séparer les auteurs Grecs des auteurs de la Renaissance, ces derniers y redécouvraient, y redéfinissaient leur humanité."
    Source: Le Devoir, Antoine Robitaille, 9 mai 2013

  • Henri Marineau Répondre

    8 mai 2013

    Vous dites:
    "C'est le PQ qui nous annonce que la LITTÉRATURE, LES LETTRES, n’ont plus assez d’intérêt pour qu’elles soient en elles-mêmes un programmes et donc, pour cette raison, la littérature sera maintenant une option noyée dans un programme de communication. Comme si communication et littérature étaient synonymes."
    À cet effet, j'aimerais bien connaître l'opinion de Robert Barberis-Gervais, l'ex-professeur de littérature au Collégial et ardent défenseur du PQ!

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mai 2013

    Le meilleur ami de l'homme et de la femme n'est pas le chien, c'est LE LIVRE!!!
    Je partage votre fatalisme C. Hamelin.
    Lire donne le sens critique, élargit nos horizons, développe la pensée, rend plus intelligent.
    Toutes des qualitées tombées dans l'oublie.
    Drôle d'époque.

  • Alain Maronani Répondre

    8 mai 2013

    Si on commencait pas s'assurer que 50 % des élèves ne quittent pas le secondaire avant de le terminer, et que TOUS les élèves soient capables après le secondaire, d'écrire une lettre simple de motivation, sans trop de fautes...
    Un objectif moins ambitieux que les cours du CEGEP.