[J’ai déjà dénoncé haut et fort dans une lettre à Vigile->11660] l’idée de Pauline
Marois d’enseigner l’histoire et la géographie en anglais aux petits
francophones. J’avais cru comprendre dans les jours qui suivirent qu’elle
s’était rétractée et avait abandonné ce projet. On le voit maintenant,
c’était mal connaître la « cheuffe ».
Ce qui me trouble profondément, c’est le silence – peu importe qu’il soit
consentant, poli ou embarrassé – des partisans péquistes à l’égard de
l’annonce officielle de leur dirigeante qu’effectivement, si elle est élue,
elle verra à ce que l’histoire et la géographie entre autres s’enseignent
en anglais à la fin du primaire. [La réaction la plus défavorable jusqu’ici
est venue d’une fédéraliste indéfectible, Lysiane Gagnon->16292].
Pourtant l’affaire n’est pas banale ni sans conséquence. C’est le début
très net de la bilinguisation de notre système d’enseignement. C’est
renforcer le message déjà très présent que l’anglais est ce qui prime en
matière de langue au Québec comme ailleurs. C’est entrer dans le processus
qu’ont suivi les Franco-Américains depuis les années 1920 et qui a conduit
à la disparition du français dans ce milieu qui a déjà compté près d’un
million et demi de francophones : écoles française – écoles bilingues –
écoles anglaises.
Madame Marois aura beau prêcher pour une nouvelle loi 101 (sans toutefois
le CEGEP français obligatoire pour les non-anglophones, notons-le bien), si
les élèves francophones initiés au bilinguisme intégral à l’école se
tournent vers des produits culturels anglais (films, DVD, journaux, livres,
etc.), l’avenir s’annoncera très sombre pour le français au Québec. Déjà
que l’attrait de l’anglais chez les jeunes fait des ravages (dans la foulée
des Simple Plan et autres Pascale Picard sous la bénédiction de Guy A.
Lepage).
Récemment, [Christian Dufour, un nationaliste très modéré->15767], a senti le
besoin d’alerter l’opinion sur les progrès importants du bilinguisme au
Québec. De son propre aveu, ce sont les déclarations de Pauline Marois en
faveur de « Québécois parfaitement bilingues » qui l’ont incité à écrire
son essai [Les Québécois et l’anglais, Le retour du mouton->15778]. Ce livre est
plein d’analyses et d’interrogations sur la place présente et future du
français chez nous. Le constat n’est pas particulièrement optimiste.
Pendant ce temps, que font les indépendantistes? Font-ils semblant de ne
pas entendre? Se bouchent-ils les oreilles en même temps que le nez en
s’apprêtant à voter PQ? Ils se font grandement illusion. Comment croire
qu’un gouvernement Marois 1- ferait avancer la cause souverainiste en ayant
gardé le silence pendant toute la campagne sur ce sujet, 2- serait un bon
défenseur du français en décrétant la bilinguisation des écoles?
Pour ma
part, je voterai selon mes convictions souverainistes et profrançaises, et
ces convictions ne m’amènent pas vers le PQ à l’heure actuelle.
Claude Richard
Repentigny
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Marois et la bilinguisation des écoles
l’affaire n’est pas banale ni sans conséquence
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
27 novembre 2008M. Richard,
Avez-vous fait une maitrise en histoire sur l'Industrie du bois en Nouvelle-France, il y a quelques années...
Si oui, j'aimerais bien entrer en contact avec vous, pour vous faire part de mes recherches sur ce sujet...
Georges Lemieux, candidat à la maitrise, histoire appliquée, UQAM
glemieux[a]oricom.ca