Considérant le nombre élevé d’entreprises corrompues sur la planète, le Québec pourrait devenir un modèle pour les entreprises repentantes, et surtout un modèle de dépollution de son territoire tout en recyclant la matière polluée. Le principe est simple : toute entreprise qui est déclarée coupable de corruption ou de collusion serait obligée de financer une corvée de dépollution sur le territoire du Québec.
Reconnaissons qu’en ces deux matières, le Québec est devenu certes un modèle à ne pas suivre, mais en même temps, nous avons l’expertise, la matière grise, et la matière brute en abondance.
En écoutant la commission Charbonneau, il est difficile de comptabiliser le nombre exact d’entreprises corrompues qui ont participé à un stratagème de trafic d’influence, mais parions qu’il y en aura un nombre suffisant pour exécuter de grands travaux de dépollution. Quant aux sites contaminés, pensons aux 600 sites miniers laissés à l’abandon et aux milliers de terrains contaminés dans les parcs industriels, aux sites des anciennes stations d’essence et d’usines abandonnées dans les villes et municipalités du Québec. Le recyclage de ces sites et des produits contaminés qui s’y trouvent amènerait au Québec une plus value non négligeable dans le cadre d’une politique de développement et d’occupation du territoire.
Le bilan d’un ancien programme appelé Revi-sols datant de 2006, mis en place par l’ancien gouvernement du Parti québécois, a permis de démontrer la rentabilité de la réhabilitation des sols contaminés.
À Montréal, le coût de réhabilitation de 196 terrains fut de 142 millions et a suscité 2,7 milliards d’investissements tout en générant 72 millions en taxes municipales. À Québec, le coût de réhabilitation de 42 projets fut de 12,4 millions, suscitant des investissements de 191,5 millions et générant des taxes municipales de 3 millions. Pour tout le Québec, la réhabilitation de 305 terrains contaminés a coûté 313 millions et généré 4,5 milliards d’investissements.
Le secteur public possède à lui seul près de 25 % des terrains contaminés répertoriés au Québec, ce qui représente plus de 1750 terrains sur environ 7000 identifiés en 2005. Certains spécialistes du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs évaluent à près de 30 000 le nombre de terrains contaminés non répertoriés. Les régions de Montréal et de la Montérégie posséderaient plus de 50 % des terrains contaminés répertoriés au Québec.
La réhabilitation des terrains des anciens ateliers Angus à Montréal démontre sans aucun doute la valeur que représentent la rentabilité de la décontamination des sols en milieu urbain et son impact économique, social et environnemental. Les centaines de millions détournés dans la corruption seraient recyclés dans ces travaux d’utilité publique. En effet, les travaux de décontamination et de dépollution seraient aux frais des entreprises repentantes en retour d’une loi d’amnistie leur permettant de participer aux appels d’offres de plus de 40 millions, comme le prescrit la loi 1 adoptée par le gouvernement du Québec.
Enfin, la vente de ces terrains décontaminés rapporterait des milliards, ce qui comblerait la perte encourue par les municipalités et les gouvernements au cours des 10 dernières années tout en permettant la transformation de certains d’entre eux en nouveaux parcs publics accessibles au grand public.
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