Le Parti québécois veut casser le « cartel » des pétrolières qu’il accuse de « vol qualifié » et « geste frauduleux ».
L’opposition souverainiste réclame la mise sur pied d’un Bureau québécois de la concurrence, qui ferait enquête et qui pourrait imposer des amendes de millions de dollars.
Le Bureau fédéral de la concurrence ne joue pas son rôle de surveillance et la flambée actuelle des prix du litre d’essence à la pompe atteint des « proportions indécentes », parce qu’il n’y a pas de concurrence, selon le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.
« On le sait, le Bureau de la concurrence du Canada, c’est une mauvaise blague depuis des années, a-t-il dit dans une entrevue téléphonique diffusée dimanche. Le stratagème des pétrolières est connu depuis longtemps, c’est du vol qualifié. C’est un geste frauduleux que de gonfler les prix, en fixant avec les autres pétrolières des marges. […] C’est un appauvrissement substantiel des familles québécoises. »
Un Bureau de la concurrence du Québec « aurait des dents » et tous les pouvoirs d’enquête, a-t-il plaidé avec des sanctions pénales, des pénalités pouvant aller jusqu’à des millions de dollars.
« Il faut qu’il y ait un prix à payer pour les pétrolières, il faut que la punition soit sévère. »
Virage électrique
En outre, le Parti québécois soutient que c’est le moment opportun pour régler à long terme la dépendance du Québec envers le pétrole : il faut accélérer l’électrification du parc automobile, puisque le Québec peut compter sur l’hydro-électricité.
Le gouvernement caquiste « manque de leadership », estime M. St-Pierre Plamondon, puisque les cibles actuelles du Québec en matière de ventes de voitures électriques sont bien inférieures à celles d’autres États.
L’automne dernier, à peine 9,5 % des véhicules vendus au Québec étaient électriques, alors que la proportion des véhicules électriques vendus atteint 25 % en France, 34 % en Allemagne, 60 % en Suède, a évoqué le chef péquiste.
Même les nouvelles cibles projetées par le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, qui vise 12,5 % pour 2025, est largement insuffisant, juge le Parti québécois.
« La nouvelle cible est très, très, très, très, très modeste, a-t-il ironisé. C’est vraiment juste un manque de leadership de la CAQ. »