Trois-Rivières, 7 décembre 2022
Bonjour mon ami, ainsi qu’à ta conjointe,
Ce fut une belle rencontre hier soir, et j’ai retenu avec beaucoup d’intérêt les témoignages que vous m’avez faits à la suite de votre expérience « coopérative » dans votre ville natale : 5 institutions financières qui vivaient dans une petite ville d’au plus 15 000 habitants, c’était là révélateur d’une richesse financière débordante…
L’histoire de la Caisse d’Entraide Économique (CEE) fut certainement prémonitoire. Avant elle, Desjardins s’en tenait à un pourcentage de 3 % en réserve maximum pour garantir les dépôts des membres. Je ne sais pas à quel pourcentage s’en tenaient les banques à charte fédérale. Au Québec, c’était la règle, celle que j’ai connue lorsque j’ai commencé à travailler pour Desjardins en 1974. Mais avec cette catastrophe de la CEE, celle-ci grimpa à 5 % des épargnes si ma mémoire est bonne (elle peut faillir…). Mais les agences de notation internationales ne voyaient pas ça de la même façon et Desjardins qui voulait prendre de l’expansion en crédit commercial, a dû se mettre à genou devant ces décideurs financiers européens et américains : les membres devinrent les seconds, les très seconds. Le pourcentage grimpa à 8 % du crédit aux « clients » non garanti. Aujourd’hui, je ne sais plus à quel pourcentage les règlements se jouent. D’ailleurs, on n’entend plus parler de ça lors des Assemblées générales annuelles (AGA). Ça devrait être tout le contraire : on devrait connaître si notre Caisse répond aux normes ou non. Mais il semble que selon la logique financière de maintenant, c’est le Mouvement qui doit répondre de la norme et non plus chaque Caisse. Probablement parce que les Caisses ne sont plus des entités administratives autonomes comme l’a voulu Alphonse Desjardins et que depuis le 4 décembre 1999 (et Claude Béland), les Caisses et Desjardins ne sont plus des coopératives. Avec Claude Béland, ce fut un virage à 180 degrés : du coopératisme au capitalisme, de 1325 Caisses autonomes à moins de 225 environ au Québec ET EN ONTARIO (nous dit la publicité)!
Mais il y a plus que le "non dit" ou les mensonges (c’est selon); il semble que depuis le 4 décembre 1999, les AGA sont de pures mises en scène factices, laissant croire aux membres qu’ils peuvent décider du partage des trop-perçus et d’autres politiques administratives. Même l’Autorité des marchés financiers du Québec (AMF) tente tant bien que mal de maintenir la tradition, mais elle n’y arrive maintenant qu’en menaçant de poursuites judiciaires si divulgation de ses positions de contrôle! C’est ce que j’ai vécu il y a environ un an lorsque je lui ai demandé de m’expliquer pourquoi la Loi sur les coopératives de services financiers du Québec parlait toujours du Conseil de surveillance élu, alors que le siège social de Desjardins l’avait dissous.
Avec la CAQ de François Legault, gouvernement très complaisant au Mouvement Desjardins (il n’a même pas sermonné Desjardins lors de la vente frauduleuse des renseignements personnels de tous les membres en 2018), il faut s’attendre à bien des manoeuvres bizarres de Desjardins.
Par exemple, le financement des journaux au Québec, organes de la démocratie dit-on (mon oeil). Les journaux du Groupe Capitales Média (Le Nouvelliste, Le Soleil, Le Droit, La Tribune, etc.), La Presse et maintenant, Le Devoir, ne sont pas indépendants de Desjardins; autrefois, je pouvais faire publier des opinions sur Desjardins; plus maintenant. Ni au Devoir, lequel reçoit des fonds de la Caisse d’économie solidaire Desjardins, présidée jusqu’en 2020 par Gérald Larose. T’ai-je déjà invité à lire sur mon blogue le titre suivant : « Gérald Larose répond OUI aux ristournes collectives : le néo « coopératisme » Desjardins, 18 janvier 2021 »? Comme le disait ta conjointe, « Tout le monde le devine que Desjardins n’est plus une coopérative. » Il semble effectivement que seul Desjardins y croit encore afin de se servir de cette caractéristique historique pour continuer à leurrer le peuple qui ignore les dessous « bélandistes » de la fin du dernier siècle.
Ce que vous avez connu dans votre ville natale avec la CEE fut ce que l’histoire a connu à plusieurs reprises à cause des mensonges des dirigeants de banque : des « Bank run » ou « panique bancaire » ou ce que nous parle Wikipédia, « course aux guichets » (premiers arrivés, premiers servis jusqu’à épuisement des fonds) Desjardins a réussi à l’éviter tout au long du 20e siècle grâce à sa logique de gestion coopérative : les ristournes (Retour sur investissement : « RSI » financier capitaliste) furent au rendez-vous pour les membres. Certaines caisses audacieuses dans leur gestion trop libre ont failli y passer (ex. : Caisse Ste-Madeleine au Cap-de-la-Madeleine), mais l’expérience de dirigeants visionnaires évita le pire à ces Caisses et leurs dirigeants profiteurs et trop ambitieux.
J’ai réussi difficilement à ouvrir un compte à la Caisse d’économie solidaire Desjardins de Québec (CÉSD) en avril 2021. J’assisterai à leur AGA au printemps 2023 si la direction de la Caisse ne m’exclut pas avant, par l’entremise de ses règlements de régie interne (RRI) 4.6 (saine conduite d’un membre) et 4.7 (réprimande, suspension, EXCLUSION) mise en force par Monique F. Leroux en 2010 dans toutes les Caisses. Des RRI bien commodes pour faire taire. J’ai posé des questions en octobre à la direction lors d’une rencontre virtuelle initiée par la Caisse visant à mettre à jour ce qu’elle appelle le « projet coopératif » de la Caisse : la Caisse, par une manœuvre administrative que je veux connaître le « Comment », soustrait les ristournes individuelles à tous ses membres (21 000) pour les remettre en totalité à quelques membres privilégiés (environ 300 « membres entreprises » par année) qu’elle qualifie de « socialement responsables », dont « Le Devoir » lequel ose toujours se qualifier de 100 % indépendant! Mensonge.
À la CÉSD, la ristourne se distribue 4 à 5 fois par année : quand donc les membres votent-ils ces projets de partages à qui en demande en remplissant un simple formulaire à cette fin?
Je ne cache pas que j’ai besoin d’aide pour confronter Desjardins et ses manigances dites « coopératives ». Lorsqu’une amie nous a témoigné ne pas recevoir de ristournes depuis plusieurs années, je pense comprendre que la manoeuvre de ma CÉSD est la même qu’à sa Caisse d’économie.
Alphonse Desjardins n’a pas créé une entreprise de charité; à la fin du XIXe siècle, le capitalisme était sauvage et les conditions pour créer une Caisse populaire n’étaient certes pas plus faciles qu’en ce début du XXIe siècle; le génie de Dorimène et Alphonse Desjardins a fait que Desjardins n’a pas connu de « Bank run » parce qu’il a toujours joué franc jeu avec les membres. Mais aujourd’hui, Desjardins ne joue plus franc jeu : il joue avec le feu! Toutes ces manigances doivent cesser, tous ces dons, ces commandites, ces subventions avant l’heure des projets de partage, car l’argent distribué à gauche et à droite, par en dessous et par-dessus la volonté des membres, cet argent, dis-je, appartient aux membres si Desjardins est toujours comme il le dit une « coopérative ». Sinon, qu’il cesse de se dire « coopérative », qu’il se déclare la banque du gouvernement du Québec au service des communautés, des municipalités et des ministères (SANTÉ, ÉDUCATION, MUNICIPALITÉS) du Québec. Là, nous comprendrons ses mensonges, manigances et entourloupettes financières.
En toute amitié,
François Champoux
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