Ce n’est pas parce que le projet de Loi sur la laïcité de l’État a été adopté à l’Assemblée nationale qu’il faut cesser de protester, croient des opposants rencontrés à une manifestation montréalaise dimanche.
Une centaine d’opposants à ce qu’on appelle aussi la loi 21 se sont réunis à la place Émilie-Gamelin, dénonçant haut et fort une loi qu’ils jugent discriminatoire.
La Loi sur la laïcité de l’État, adoptée en juin dernier, interdit aux employés du gouvernement provincial en position d’autorité de porter des signes religieux visibles. Cette loi ne passera pas le test des tribunaux selon les manifestants, qui veulent continuer de se faire entendre en attendant.
La candidate pour le NPD dans la circonscription d’Ahuntsic-Cartierville, Zahia El-Masri, qui a pris la parole devant les participants, affirme que la loi nuit à des femmes voilées qui peinent déjà à prendre leur place.
«Je travaille dans le logement social. Je connais les barrières pour ces femmes, et ce qu’elles essaient de faire pour sortir, pour s’intégrer dans leur milieu de travail, pour sortir étudier. La loi 21 est venue imposer un isolement encore plus grand pour ces femmes. Ça, c’est la réalité», a-t-elle mentionné.
Amal Sassi et Rana Awada, deux étudiantes au baccalauréat en enseignement primaire, se sont dites vivement opposées et visées par le projet de loi du gouvernement de François Legault.
«Nous allons nous battre. En aucun cas, il ne sera envisageable d’abandonner le programme pour changer de profession», a assuré Mme Awada.
«Raciste»
Certains intervenants sont allés jusqu’à traiter le gouvernement de raciste, notamment le chef du parti vert du Québec, Alex Tyrrell.
«Je pense que c’est un gouvernement raciste parce qu’on voit qu’ils sont en train de tourner les gens les uns contre les autres. La loi 21 s’attaque aux signes religieux, mais les gens qui les portent sont en grande partie issus de minorités ethniques», a-t-il réitéré, après sa prise de parole.
Le député de Jean-Lesage pour Québec solidaire, Sol Zanetti, également présent, a opté pour une position plus tempérée que celle de M. Tyrrell.
«Aborder ce débat-là dans ces termes-là, c’est une excellente façon de faire en sorte que tout le monde arrête de se parler», a-t-il mentionné, souhaitant des discussions «dans la douceur».
Des rassemblements contre la loi 21 se sont également tenus à Québec, Sherbrooke et Gatineau dimanche.
- Avec la collaboration de Guillaume Cyr