Washington | Les quatre géants américains de l’internet -Google, Apple, Facebook et Amazon - «ont trop de pouvoir», a accusé mercredi David Cicilline, l’élu démocrate qui préside l’audition exceptionnelle des patrons de ces entreprises soupçonnées d’abuser de leur position dominante.
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Égrenant des chiffres faramineux démontrant la puissance de ces géants, M. Cicilline a souligné la nécessité d’enquêter sur leurs pratiques aujourd’hui plus que jamais, parce qu’ «elle devraient émerger de la COVID-19 encore plus fortes et puissantes qu’avant».
Prenant la parole à la suite de l’élu démocrate, Jim Sensenbrenner, un républicain, a souligné qu’«être grand n’est pas mauvais en soi. C’est même le contraire en Amérique, vous devriez être récompensés pour votre succès» avant d’entamer ce qui pourrait devenir l’objet principal de cette audition pour son parti: les réseaux sociaux sont-ils biaisés et censurent-ils les voix conservatrices ?
Donald Trump en est convaincu, même si son porte-voix préféré est Twitter, où il compte 84 millions d’abonnés.
Jim Jordan, un des proches alliés du locataire de la Maison-Blanche, a aussi attaqué sur ce thème, énumérant des exemples de tentatives, à son avis, de réduire les républicains au silence sur les réseaux sociaux.
«Les Big Tech ont ouvert la chasse aux conservateurs et ça c’est un fait», a lancé Jim Jordan.
C’est Jeff Bezos, fondateur et patron d’Amazon et homme le plus riche du monde, qui a ouvert le bal avec des propos liminaires - publiés dès mardi soir - après que les quatre patrons ont prêté serment. C’est la première fois qu’il témoigne devant le Congrès.
Chacun patron à tour de rôle doit insister sur la concurrence féroce à laquelle son entreprise doit faire face et chacun soulignera aussi à quel point l’Amérique peut être fière des GAFA, selon les propos liminaires publiés mardi soir.
Les quatre entreprises, qui valent environ 4780 milliards de dollars en Bourse, ont largement contribué à la croissance américaine et permettent au pays de dominer l’internet mondial, de la communication au commerce en ligne.
Mais leur emprise sur les données, moteur de l’économie numérique, inquiète en termes de respect de la concurrence et aussi de la vie privée, surtout depuis les scandales des interférences étrangères dans les élections de 2016.
À gauche comme à droite, et à moins de 100 jours des élections, les élus pourraient donc se montrer particulièrement agressifs contre les réseaux sociaux, dont ils ne peuvent se passer pour faire campagne.