Les enjeux de l’élection du futur chef du PQ

37d1ff1626c61ee3cacc1d135026ffbd

Tribune libre

Vendredi nous saurons qui est le prochain chef du Parti Québécois. Il reste peu de temps. Que tous ceux qui auront à voter le fassent rigoureusement, qu’ils prennent soin de bien saisir les enjeux, c’est très important, on s’apprête à réorienter l’agenda des 10 prochaines années.
Nous saurons vendredi si le PQ démissionne (option de JFL et PSPP) ou s’il se remet en marche (Ouellet et Cloutier peut-être). Sans cacher ce que je privilégie, comme on le voit avec la déclaration précédente, je veux être utile et je vais tenter d’être objectif.
Pour simplifier la lecture je vais utiliser le terme « Nous », avec une majuscule. Avant de commencer je vais donc prendre quelques paragraphes pour décrire une fois pour toutes ce que j’entends par « Nous », afin que tout le monde comprenne la même chose, qu’il n’y ait pas de flou comme c’est le cas habituellement avec ce genre de discours.
Je vais ensuite préciser pourquoi il faut faire l’indépendance, selon moi, pourquoi c’est urgent, et aussi ce qu’est le multiculturalisme, tout ça en quelques paragraphes pour montrer correctement mon point de vue, ma grille d’analyse. Ensuite, à la section du référendum, j’entrerai dans le vif du sujet.
Nous

Le petit schéma qui accompagne ce texte montre la répartition des gens qui vivent au Québec, selon leur identité. C’est sans prétention, c’est dessiné à gros traits, je veux juste présenter les différents acteurs qui interviendront dans mon propos.
En bleu c’est Nous, c’est-à-dire tous ceux qui souhaitent notre pérennité et notre épanouissement, qui ressentent ce besoin grégaire.
Il y a en Nous des indépendantistes (30% ?), des confédéralistes (30% ?), des fédéralistes (20% ?) et des gens qui n’ont pas d’opinion fixe à ce sujet (20% ?). Les proportions doivent ressembler à ça.
Il y a en Nous encore trop de gens (souverainistes et fédéralistes) qui ont honte de ce que Nous sommes ; à force de conditionnement ils sont convaincus, au fond d’eux-mêmes, que Nous ne sommes pas vraiment capables, que Nous avons besoin des grands pour vivre, comme si Nous avions une tare.
Entre 78% et 79% de la population entière est francophone. Le Nous doit représenter grosso modo 80% de la population actuelle.
*******
En rouge ce sont les anglophones et les allophones qui votent systématiquement pour le PLQ même si, c’est de notoriété publique, il est corrompu depuis longtemps et il détruit systématiquement, lentement mais sûrement, nos acquis et les fondements de la société.
Grâce à eux le PLQ usurpe le Pouvoir, Nous sommes dirigés par les anti-Nous. Le PLQ est réellement « le parti des anglais ».
Pour le bloc anti-Nous c’est « n’importe quoi sauf Nous au pouvoir ». Pour toutes sortes de raisons, objectivement, ils Nous refusent le droit d’être égaux aux autres nations de la planète.
Pour moi, même si ce blocage démocratique est légal, c’est anti-démocratique et c’est un véritable scandale politique. Le mode de scrutin doit être revu au plus vite mais aussi tout le régime de représentation parlementaire.
Notons que les immigrés parmi les anti-Nous ne sont pas à blâmer, nous ferions généralement la même chose à leur place, c’est le cadre sociétal, la vie multiculturaliste qui Nous empoisonne. Il y a réellement une maudite machine dont il faut se débarrasser.
Le cœur des anti-Nous ce sont les descendants britanniques et leurs sympathisants, ceux que j’appelle les white people. Pour eux, même si c’est peut-être refoulé loin dans l’inconscient, c’est la volonté de domination qui perdure. L’ouverture aux autres, c’est adopter la culture white people. C’est naturel quand on est dans la position dominante, les préjugés sont toujours confirmés.
Pour eux le Canada est anglophone et le Québec est une région où de moins en moins de gens parlent encore français. C’est une question de temps et s’opposer à ce mouvement est puéril, voire pathologique.
Au mieux les anti-Nous voudraient Nous transformer, Nous javeliser, ils ne Nous aiment pas comme Nous sommes. Au pire ils voudraient Nous voir disparaître.
Notez que parmi Nous aussi il y en a qui ont honte de ce que Nous sommes. Inconsciemment ou pas, eux-aussi, fédéralistes ou souverainistes, ils veulent Nous transformer, Nous rendre plus blanc que blanc.
*******
Le petit cercle en bas qui représente les autochtones (environ 1% de la population) montre que parmi eux, en plus de leur état autochtone, certains se considèrent québécois aussi (ils sont sensibles à la pérennité du Nous), la plupart se considèrent plutôt canadiens aussi (plutôt insensibles au Nous) et pour quelques autres, ils ne se considèrent ni québécois ni canadiens.
Retenez que ce portrait que je viens de brosser est ma perception, c’est comme ça que je vois la situation. N’hésitez pas à apporter des corrections si nécessaire.
Le conditionnement multiculturaliste

Le multiculturalisme favorise la ghettoisation de la population, la fragmentant en autant de groupuscules sans pouvoir et sans mémoire commune. Le multiculturalisme est une machine politique pour laminer les peuples. Le multiculturalisme ne peut être profitable qu’au dominant du moment, c’est intrinsèque. S’ouvrir à l’autre c’est utiliser les références dominantes.
La majorité des gens au PQ souffre de multiculturalisme. Ça empêche de voir clair, ils n’ont jamais compris (ou accepté) que la majorité des québécois, Nous, sommes et avons toujours été en faveur de la Charte des valeurs, envers et contre les médias et mêmes les artistes et les personnalités publiques. Si le PQ avait pris ses responsabilités à l’époque, l’ADQ n’aurait pas acquis l’importance qu’on a connue avec Mario Dumont. Sans la CAQ aujourd’hui, le PQ pourrait espérer mieux qu’un gouvernement minoritaire. Mais il n’a pas saisi la balle au bond (je m’en souviens comme si c’était hier, je rageais) et depuis, il est handicapé.
Le PQ ne se semble pas se rendre compte qu’il s’éloigne inexorablement de Nous pour qui, pourtant, l’indépendance est vitale. Faudrait envisager sérieusement, comme certains le font, que le PQ est infiltré et paralysé de l’intérieur ?
Pour ma part j’estime que notre société est plus fortement conditionnée, à cause du rapport effectif dominant dominé, que les autres sociétés occidentales. Depuis le premier référendum les médias du Québec ont agi comme de la publicité : à force de déformer la réalité et la répéter et la répéter, Nous sommes devenus confus, voulant les croire mais voyant en même temps que ça ne colle pas à la réalité. Nous sommes des citoyens politiques confus.
Aujourd’hui la plupart des personnalités publiques répètent machinalement ce qu’ils se sont fait enfoncer dans la gorge, pensons à la visite récente de Marine LePen par exemple.
Aujourd’hui, c’est devenu un réflexe, c’est « dans nos gènes », et plusieurs d’entre Nous considèrent que Nous ne sommes qu’un groupe parmi les autres au Canada.
Bien que les opposants à Nous ne soient pas tous multiculturalistes, cette philosophie appliquée au Canada depuis des décennies a fait des dommages énormes à la société québécoise, elle a peu à peu sapé la confiance voire même la dignité de ces gens parmi Nous.
Personnellement, je pense qu’un québécois faisant partie de Nous mais qui est multiculturaliste a généralement, pour une petite part, un sentiment ou un complexe de culpabilité occidentale comme on le voit très clairement dans les sphères journalistiques et artistiques par exemple, et une grande part de honte de ce Nous sommes.
Quoi d’autre ? La peur du nationalisme, certainement, c’est encore mal vu au Québec malgré nos efforts à ce sujet.
Pourquoi l’urgence de l’indépendance

L’indépendance pour s’extirper du carcan du Canada, de ce qu’il nous impose, des coups fourrés et des agressions qu’il s’autorise régulièrement, la liste est longue, se débarrasser de ça. S’en aller du Canada parce qu’il est insidieusement malveillant à notre égard, parce qu’il nous empêche de vivre, parce que toutes ses actions et ses décisions sont toujours d’abord dans son propre intérêt.
Cesser de nourrir les industries du Canada et enfin s’occuper des nôtres, parler à la planète en notre nom et se distinguer des mondialistes et autres dépositaires de pensée unique.
Le carcan du Canada achève de nous réduire à un point tel que bientôt, bien avant la fin du siècle à mon avis, notre culture québécoise, celle du Nous, tiendra du folklore et sera rejetée par la majorité. C’est là que Nous serons morts.
Il faut acquérir notre indépendance pour être libre de notre vie, pour que nos enfants vivent encore en français c’est-à-dire parler et surtout penser en français. Ce n’est pas qu’une question de langue (bien des gens pensent cela), c’est une question de manière de vivre et de penser le monde. C’est notre culture particulière au Québec, celle du Nous, celle qui a fondé le Canada avant de se faire écraser.
Toutes les nations du monde ont leur culture particulière. Vouloir survivre, continuer d’exister, espérer durer et même s’épanouir, c’est une attitude saine et naturelle à laquelle aspirent tous les peuples de la terre. Quand il faut souligner ce genre de choses, c’est que Nous partons de loin.
Nous devons être enfin maitres et responsables de notre pays, nous le devons à nos ancêtres et comme eux, nous devons continuer de construire le pays pour nos enfants. Nous n’avons pas le droit d’abandonner, pas le droit de laisser mourir notre peuple.
*******
Au dernier débat entre les candidats on a appris les proportions effarantes dans les différences du taux d’immigration avec plusieurs autres pays, et c’est pire que ce que je pensais. Avec la sur-immigration, l’hyper-immigration que Nous subissons au Québec, on remplace littéralement, petit à petit, la population du Nous. La bande rouge du schéma s’agrandit vers le centre, amenuisant de plus en plus le bleu, l’actuel dominant en nombre, Nous, et ça va en accélérant. Il y a un point de non retour, il sera atteint bien avant que Nous ne soyons réduits à 50% de la population.
Plus le temps passe, plus l’ancienne population est remplacée par une autre, sans mémoire ni liens ni intérêts communs, une population de plus en plus malléable. Les partis politiques changent aussi, certains meurent et d’autres apparaissent. Si Nous ne Nous réveillons pas de notre torpeur, un jour, avec notre régime démocratique archaïque, Nous serons mathématiquement éliminés.
Ce point de non retour sera-t-il atteint en 2050 ?, en 2030 ? Je ne sais pas mais ça s’en vient et ça va de plus en plus vite, toutes les forces convergent et nos positions les plus sûres commencent à s’effriter. J’ai bien hâte de voir le résultat des futurs travaux de l’IRAI dans la population et au PQ.
*******
L’indépendance du Québec, c’est pour le bien de tout le monde, oui, c’est pour l’émancipation de la nation entière, oui, mais c’est d’abord et avant tout pour la pérennité de Nous. C’est pour ne pas mourir comme peuple. Ça c’est nommer les choses comme elles sont.
Si ça vous fait mal aux oreilles, il y a un problème. Ça ne signifie pas un rejet des autres, ça signifie qu’un gouvernement indépendantiste travaille et s’adresse majoritairement à la population majoritaire. C’est ce que fait le Canada et c’est ce que font toutes les nations.
La volonté et la nécessité de l’indépendance du Québec viennent de là, pas des autres, pas de ceux qui restent indifférents à notre sort, le bloc anti-Nous.
Il est totalement contre productif de tenter de les séduire comme le PQ le fait depuis des décennies, Nous négligeant de plus en plus. C’est impossible de les convaincre, ça n’arrive nulle part ailleurs mais le PQ se croit plus « smat » que les autres.
le référendum
Depuis que le PQ a sacralisé l’événement d’un référendum comme le passage obligé, depuis pratiquement ses origines, il a cessé de parler d’indépendance, il a ratatiné le discours et le travail à faire à ça, la simple tenue d’un référendum.
Depuis une bonne vingtaine d’années l’ensemble des batailles, des chicanes et des menaces aux élections tiennent exclusivement à savoir quand on tiendra ce référendum. Personne depuis Parizeau n’a pris la peine de Nous expliquer ce qu’un référendum permettrait de faire, de quelle manière, non. Silence radio.
C’est tellement pathétique. Lorsque le PQ cessera de se défendre de sa velléité d’un référendum, lorsqu’il se sera affranchit de ce piège qu’il s’est tendu à lui-même, le discours devrait évoluer pour faire place au pourquoi et au comment, pour engendrer la motivation et l’implication de tout le monde.
Comment s’affranchir du référendum sans se renier. Pour moi (et Jean-Claude Pomerleau, Gilbert Paquette, Richard Le Hir, Gilles Verrier, …), il y aura un référendum lorsque ce sera nécessaire pour que les citoyens se prononcent sur du concret en approuvant ou en rejetant des résultats, quand le pays commencera à prendre forme sous l’impulsion du gouvernement et que notre existence nationale sera de plus en plus effective.
C’est une question de rapport de forces, ça viendra après un long et sérieux travail de redressement national, de restauration de l’intégrité de nos institutions et de leur mise à jour. Le PQ doit accepter ça, c’est aussi ça s’affranchir du référendum.
Nous parlons d’un référendum d’approbation, une technicalité à la fin du processus, pas un référendum déclencheur, une clé de démarrage comme les deux premiers. On n’attend pas un référendum pour démarrer, on démarre dès qu’on est élu, on sollicite donc le mandat requis. Le gouvernement au pouvoir construit ce qu’il faut, nettoie les écuries et modernise l’État. Le référendum vient à la fin du travail.
Le PQ devrait adopter cette position, c’est la plus raisonnable et la plus honnête, et en plus elle enlève les arguments de peur aux élections, les médias et les adversaires auront bien d’autres choses à critiquer qu’un référendum qui n’est qu’une formalité.
Puisqu’il tient à un référendum comme les deux premiers (Ouellet nuance cela), s’il ne prend pas la population pour des imbéciles, le PQ devrait expliquer en long et en large les tenants et aboutissants du processus qu’un référendum gagnant déclenchera. Qu’il assume son rôle, qu’il parle de ce référendum à venir, ce qu’il signifiera, ce qui adviendra, et qu’il en parle régulièrement et longtemps avant les élections. C’est la seule façon de tuer l’argument de peur des adversaires.
passer à côté du problème
Jean-François Lisée ne parle pas d'un tel processus, il est référendiste comme tous les autres. En 2022 Lisée ira en élections en sollicitant le mandat de tenir un référendum. Et après que se passera-t-il ? Quelle est la différence avec Martine Ouellet si ce n’est ce report inutile (parce qu’inutilisé) de 6 ans ?
Inutilisé, car JFL jure que dans son premier mandat le PQ ne construira rien de concret, il restera spectateur, pas d’argent public ni aucune utilisation des leviers de l’État bref, ce sera le même régime que depuis 1995.
Donc même s’il n’y aura pas de référendum lors du premier mandat du PQ-Lisée, il n’y aura pas plus de discours ni d’action indépendantiste et c’est le problème réel : depuis ses origines et encore jusqu’en 2022, le PQ délaisse l’action pour le fantasme du référendum. Lisée poursuit dans la même voie et quand même, des militants indépendantistes sincères et expérimentés le veulent comme chef ! Juste parce qu’il tue temporairement le référendum maudit !?
Ça, c’est pelleter les problèmes en avant, c’est se faire des accroires.
En choisissant Lisée, on ne se remet pas à parler d’indépendance, on continue à attendre. En tout respect, ses militants sont dans l’erreur, ils se font tromper par un beau parleur comme Pauline Marois les a trompés de 2007 jusqu’en 2014.
la réalité du PQ quand il est au Pouvoir
Trop d’électeurs péquistes ont tendance à oublier comment ça se passe lorsque le PQ forme le gouvernement. Il faut être lucide. Peu importe le chef et le programme, si le PQ obtient le Pouvoir en 2018, tout sera compliqué pour lui.
Rappelez-vous à quel point il ne fait que gérer au quotidien les susceptibilités des uns, les exigences des autres, et les gaffes qu’il commet de temps en temps. Puisque la prochaine fois, le PQ sera au mieux minoritaire si on ne change pas la recette, rien ne laisse présager que ce sera mieux, au contraire.
Habituellement, après quelques mois au pouvoir, le PQ n’en finit plus de s’excuser, de se conformer, il est tout occupé à ne pas se faire accuser de séparatisme, toutes ses décisions ponctuelles sont teintées de ce biais castrant.
Le PQ au pouvoir devient extrêmement frileux et en vient à renier ses supporters, je pense au rejet d’Yves Michaud par exemple, de Patrick Bourgeois (son mouvement et son journal), de Jean-Claude St-André, il y en a d’autres.
gagner les prochaines élections
Selon plusieurs, en promettant de ne pas faire de référendum, le PQ a de meilleures chances de prendre le pouvoir en 2018. Je ne suis pas du même avis.
Je crois qu’au contraire ça rendra le PQ encore plus insignifiant sur l’échiquier politique et ses anciens sympathisants se disperseront ailleurs. Aux élections les médias s’attelleront à le noircir d’une manière ou d’une autre et le report du référendum ne changera rien à la stratégie du PLQ et de la CAQ.
Penser régler le problème du référendum aux élections en faisant la promesse de ne pas en faire un tout de suite, tout en disant qu’en 2022 cependant, il y en aura un, c’est comme le renard qui demande aux poules de l’héberger car il ne mangera pas de poulet cette semaine, seulement la semaine prochaine. Par quels raisonnements en arrive-t-on à la conclusion que plus de gens voteront pour le PQ ?
C’est QS et surtout la CAQ qui profiteront de cette démission du PQ en 2018, il y aura plus de départs que d’arrivées au PQ, pas seulement pour cause de non indépendantisme, mais aussi parce que le PQ n’a rien d’autre à Nous offrir.
Malgré ses frileuses déclarations dans cette course, le PQ est incapable de changer d’attitude face au bloc anti-Nous. Il doit se ressaisir et enfin s’adresser à Nous.
Plusieurs disent que promettre un référendum dans le premier mandat, c’est foncer dans le mur. Regardez les dernières élections, les précédentes et les précédentes. Ça fait plusieurs années que nous nous cognons à ce mur, on ne peut plus espérer mieux qu’un gouvernement minoritaire.
Faire autrement, c’est parler au 40% de souverainistes du Québec, c’est s’adresser enfin à Nous et cesser de perdre son temps dans la bande rouge du schéma en laissant toute la place à la CAQ au centre. Ça exige un minimum de nationalisme et beaucoup de résistance face au rouleau compresseur multiculturaliste des white people. Alexandre Cloutier est à éviter à tout prix. Vous avez vu son conformisme automatique quant à la Constitution canadienne ?
la meilleure personne pour être chef
Jean-François Lisée
Jean-François Lisée ferait un habile débatteur à l’Assemblée Nationale et il ferait d’excellents clips à la télé, et quelques fois des mauvais, comme tout élu surexposé. Je crois que JFL aurait plus de succès que Martine Ouellet ou Alexandre Cloutier dans les affrontements quotidiens avec Couillard. Et son profil (communicateur, expérience, âge, etc.) est beaucoup mieux que celui de Ouellet ou Cloutier pour occuper le poste de Premier Ministre.
Si le PQ-Lisée utilisait les leviers de l’État dès la prise du pouvoir en 2018 pour commencer à construire le futur pays du Québec, qu’il y ait un référendum ou non, c’est certain qu’il aurait mon soutien.
Le PQ ne parle jamais jamais d’indépendance, il n’agit pas, ne construit rien, il est passif. JFL a de beaux projets mais il promet de continuer à ne pas utiliser l’État pour construire l’État.
Sauf erreur de ma part, le plus gros acte indépendantiste d’un gouvernement Lisée pendant son premier mandat serait de mettre en place une Constitution québécoise. Mais il en écarte le cœur, l’essentiel : rien concernant le régime politique républicain indépendant.
Pourquoi JFL fait-il cela ? En plus, au lieu d’une véritable Constitution souveraine (quitte à rester virtuelle au début) il s’agit d’une sous-Constitution, elle serait subordonnée à celle du Canada. JFL propose une couche constitutionnelle supplémentaire sans utilité quant à l’indépendance.
À entendre Jean-François Lisée, il est devenu nationaliste, préoccupé de langue et d’immigration. J’admire l’esprit de Lisée mais on ne peut pas se fier à lui, il change continuellement son discours pour l’adapter aux circonstances. Tout son art est dans la communication. Attendez qu’il se frotte à des communautés anglophones à Montréal et vous le verrez « accourir à genou » en s’excusant à la suite d’Alexandre Cloutier et toute la basse-cour des députés.
En terminant je reproche aux Lisée, Cloutier et PSPP de continuer de refuser de livrer le combat dont pourtant ils veulent être les soldats. Avec eux et les autres depuis 20 ans, tout le risque est pris par la population au moment d’un référendum. S’il est gagné, ensuite, les choses deviennent plus faciles pour le PQ même si elles ne font que commencer.
Je dénonce cette lâcheté, cette inaction, ce manque de volonté, cet état végétatif de nos leaders indépendantistes. Ils démobilisent tout le monde avec leur inaction depuis 1995 et après, ils nous disent que les gens ne sont pas prêts. C’est un cercle vicieux.
Alexandre Cloutier
Alexandre Cloutier apparaît comme un élève qui maitrise bien toutes les techniques d’un politicien, il n’y a qu’à l’écouter parler. L’habile politicien Cloutier est apparu tordu à quelques reprises, il fait aux autres ce qu’il leur reproche, déformant leurs positions pour mieux les critiquer.
Il met l’accent sur l’importance de toujours présenter les choses positivement, ce qui dans mes oreilles, s’accompagne de « même lorsqu’au final, c’est négatif, nuisible, etc. ». Cette maudite manie toute en rectitude de ne pas nommer les choses telles qu’elles sont.
Pourquoi donc faudrait-il présenter positivement tout ce qui se passe, en tout temps ? Pour quelles raisons ? Pour éviter la chicane ?
J’ai apprécié que Martine Ouellet le rabroue au dernier débat à ce sujet, on doit pouvoir discuter librement d’immigration sans se faire accuser de xénophobie. Elle le faisait à la suite de Paul St-Pierre Plamondon qui a longuement rabroué Cloutier, posément et fermement.
Pendant tout le dernier débat lundi soir, Cloutier a été égal à lui-même mais à la fin, sans crier gare, le voilà qui dénonce l’attentisme du PQ, le report continuel du travail à faire, disant qu’il faut agir dès 2018 !
C’est le politicien qui attaque Lisée. Si jamais 6 mois avant les élections les oracles sont favorables, Cloutier sollicitera un mandat et procédera. Si on se fie à sa manière d’appréhender les choses, ça se fera par étapes, dans l’ordre et sans précipitation, avec un plan précis et des indicateurs fiables, après des études, des sondages et peut-être des registres etc. etc.
Martine Ouellet
Je souhaite que Martine Ouellet devienne chef parce que, précisément, elle parle d’indépendance, elle s’adresse donc à Nous, elle en parle tout le temps, et le PQ-Ouellet au Pouvoir agira forcément en conséquence étant donné le mandat sollicité aux élections.
Je préfère une battante authentique qui apprendra en procédant, avec les risques que ça comporte --- elle sera peut-être la première depuis Lucien Bouchard à réveiller l’instinct grégaire du citoyen québécois ---
plutôt qu’une démission comme on le vit depuis 1995. Ça c’est la mort lente que les 3 autres refusent de voir. C’est amplement documenté, l’inaction démobilise et cautionne le statu quo. Le PQ actuel perd de plus en plus ses sympathisants en même temps qu’il invalide de plus en plus sa Cause.
Au dernier débat, la conclusion de Martine Ouellet, en 30 secondes, est allée à l’essentiel : le 7 octobre c’est la croisée des chemins, on continue à attendre encore 6 ans ou on se met au travail tout de suite, en utilisant l’État pour construire l’État.
Mme Ouellet est forte, elle semble apprendre vite à évoluer dans ce genre de milieu.
*******
En conclusion, si le PQ écarte l’indépendance, bien sincèrement, je n’ai plus de raison de voter pour lui. Le PQ est multiculturaliste et anti-nationaliste, ce qui est incompatible avec notre libération.


Laissez un commentaire



12 commentaires

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    9 octobre 2016

    Le même phénomène démographique exogène aux valeurs de la raison d'être des Canadiens Français arrivera au Québec ayant comme objectif principal la destruction nationale et la paupérisation de l'inmense majorité de ceux-ci :
    Philippe de Villiers : « Les cloches sonneront-elles encore demain »
    http://ripostelaique.com/philippe-de-villiers-les-cloches-sonneront-elles-encore-demain.html
    ***
    JLPM

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    8 octobre 2016

    "Le mode de scrutin doit être revu au plus vite mais aussi tout le régime de représentation parlementaire." Pierre Bouchard
    Le jour que l'actuel système d'élection des députés à l'ANQ sera changé par un scrutin à la proportionnelle (comme le souhaitent ceux qui n'ont pas vécu ce système de nomenklatura antidémocratique et totalitaire), le Québec sera davantage dominé par des mafias politiques en raison de ce mode scrutin pervers et de ruine collective.
    JLPM

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    8 octobre 2016

    Le silence est d'Or, ce matin...
    Respirer par le nez...
    Attendre une journée, que l'ennemi ait déversé son fiel...
    Quand on a un ennemi commun: On s'unit

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    6 octobre 2016

    @ Gaston Carmichael,
    « @M. Pomerleau :
    N’auriez-vous lu que le programme de Lisée ?
    Pourtant, Martine s’est prononcé très tôt là-dessus : http://martineouellet.quebec/tag/constitution/ »
    ....
    La proposition de Mme Ouellet est celle de QS, une constitution initiale suite à une constituante, sur laquelle on voterait pour accéder à l'indépendance. Ce mode d'accession à la souveraineté ne passe pas le test de la réalité :
    « ... Comme cet exercice serait ouvert à tous, ceux qui s’opposent à l’indépendance ne manqueraient pas une occasion de le faire dérailler. Sans compter ceux qui, frustrés de ne pas y voir inscrit expressément leur programme politique dans la constitution, s’en dissocieraient même s’ils sont souverainistes. Cette proposition d’assemblée constituante ouverte à tous représente un frein supplémentaire à la mise en place de l’indépendance du Québec. Comme mode d’accession à la souveraineté, la proposition de Mme Ouellet demeure belle sur papier, mais problématique dans sa réalisation concrète. »
    http://vigile.quebec/Tout-se-jouera-sur-le-deuxieme
    Tout va se jouer sur le deuxième choix. D'où l'importance d'en mesurer les conséquences.
    JCPomerleau

  • Pierre Bouchard Répondre

    5 octobre 2016

    L’image du schéma est beaucoup trop petite, la description du Nous est illisible alors voici ce qui est écrit :
    Le cercle bleu a 80% de la surface et la bande rouge, 20%. La définition de Nous :
    - les descendants des premiers habitants, c’est-à-dire :
    - les français (de souche)
    - les enracinés (ex. : les irlandais)
    - les autochtones et les métis
    - tous ceux qui, parmi les anglophones de souche et les nouveaux immigrés, aiment le Québec et veulent sa pérennité
    Autre chose : dans la section « le conditionnement multiculturaliste », au deuxième paragraphe, lorsque je dis « Si le PQ avait pris ses responsabilités à l’époque », ce devrait être « à l’époque des accommodements raisonnables ». Je passe de l’époque de la Charte en 2014 à celle de l’émergence de l’ADQ, entre 2004 et 2006, je ne suis plus certain. Ce n’est pas très bien écrit, pardonnez-moi.
    Finalement, au paragraphe suivant, je termine avec une question, ce n’est pas une affirmation, il faudrait lire « Faudrait-il envisager… ».
    *******
    Bonjour M. Pomerleau,
    n’avez-vous pas lu dans le texte ce que je dis à propos de la Constitution proposée par JFL ?
    En tout respect, vraiment, on dirait que vous avez eu une révélation et vous n’en démordez pas. On dirait ça parce que, quand vous êtes comme ça, vous n’apportez plus d’arguments nouveaux, vous ne faites que répéter vos lignes de vente.
    Je n’ai pas les connaissances géopolitiques que vous avez et je ne doute pas de ce que vous dites. Simplement, aujourd’hui comme en 2008 jusqu’en 2014 avec Marois, vous vous appuyez sur de fausses prémisses. Comme avec Marois, aujourd’hui, vous prêtez à JFL des intentions qu’il n’a pas. Vous « voulez plus » que lui.
    Dites-moi, est-ce que vous croyez que JFL optera pour un processus d’accession à l’indépendance comme je propose dans le texte ? C’est aussi votre propre position, l’idéal que le PQ devrait adopter. Croyez-vous que JFL arrivera à cette manière de procéder ?
    Je n’ai pas réfléchi à qui je donnerais mon deuxième choix (pas Cloutier) et je ne suis pas membre d’aucun parti politique, je ne vote pas. J’aime beaucoup PSPP mais lui aussi s’appuie sur de fausses prémisses.
    Salutations particulières à M. Haché !
    M. Grandchamp je vous réponds : Et alors ? Préféreriez-vous que nous tournions en rond pendant encore 10 ans avec d’agréables personnes ?
    Merci à tous pour vos commentaires.

  • Pierre Grandchamp Répondre

    5 octobre 2016

    Question de 64 000$. Pourquoi AUCUN député du PQ n'appuie pas Martine?
    Réponse: la personnalité et le caractère de la madame.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 octobre 2016

    @M. Pomerleau:
    «J F Lisée est le seul à proposer une constitution provisoire de l’État du Québec dès la prise du pouvoir. Un acte fondamentale de l’édification de l’État du Québec ; et, un préalable tout aussi fondamentale quand on veut changer le statut de l’État du Québec.»
    N'auriez-vous lu que le programme de Lisée?
    Pourtant, Martine s'est prononcé très tôt là-dessus: http://martineouellet.quebec/tag/constitution/
    Mon premier choix: Martine
    Mes 2ième et 3ième choix: NUL
    Si les provincialistes gagnent (N'importe lequel des trois autres), je vais les laisser se choisir le chef qu'ils préfèrent, sans interférer.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 octobre 2016

    M. Ricard, vous faites la grosse tête ,on dirait.
    Concernant, Mme Ouellet vous avez tout faux! Et M, JFL, qu'a t-til fait de si extra-ordinaire comme ministre des Affaires extérieures?
    A-t-il beaucoup parlé de souveraineté à son tour? Lui qui voulait rendre la STM
    bilingue?
    Vive Martine: elle est indigner et a une droiture extraordinaire. Beaucoup d'aplomb aussi.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 octobre 2016

    @ Pierre Bouchard :
    « Si le PQ-Lisée utilisait les leviers de l’État dès la prise du pouvoir en 2018 pour commencer à construire le futur pays du Québec, qu’il y ait un référendum ou non, c’est certain qu’il aurait mon soutien.
    (...) JFL a de beaux projets mais il promet de continuer à ne pas utiliser l’État pour construire l’État.»
    .....
    J F Lisée est le seul à proposer une constitution provisoire de l'État du Québec dès la prise du pouvoir. Un acte fondamentale de l'édification de l'État du Québec ; et, un préalable tout aussi fondamentale quand on veut changer le statut de l'État du Québec.
    Ces autres propositions sont aussi des contributions à l'édification à l'État du Québec.
    Mon appréciation est géopolitique, une discipline qui fait de l'État l'objet premier de son étude. Comme la souveraineté n'est rien d'autre qu'un changement de statut d'un État, cette discipline est incontournable. Pourtant elle est complètement absente du mouvement souverainiste.
    Le serait elle depuis le début, que nous aurions continué l'édification de l'État plutôt que perdre nos énergies dans la quête d'un pays imaginaire.
    JCPomerleau
    P s. Martine Ouellet comme premier choix, et votre deuxième choix est ?

  • Marcel Haché Répondre

    5 octobre 2016

    « Faire autrement, c’est parler au 40% de souverainistes du Québec, c’est s’adresser enfin à Nous et cesser de perdre son temps dans la bande rouge du schéma en laissant toute la place à la CAQ au centre. » Pierre Bouchard.
    Je ne viens pas picosser votre texte magnifique, Pierre Bouchard.
    C’est historique, le P.Q. s’est de moins en moins adresser à Nous. À ce point qu’il ne s’adresse plus qu’aux seuls souverainistes, ce qui explique la place démesurée qu’occupe un sujet tout à fait secondaire : la convergence.
    Faire « autrement », c’est faire ce qui ne s’est tout simplement jamais fait : s’adresser à Nous exclusivement. Car, ce ne sont pas les seuls souverainistes qui feront l’Indépendance, comme vous semblez l’affirmer, c’est toute la nation, c’est Nous tous alors contre tous les anti-Nous que Nous traînons parmi Nous, et tous les « autres » anti-Nous, ceux-là que le référendum fédère si facilement et qu’il entraîne et maintient en entraînement…
    Croyez-vous vraiment à cette fable qu’un gouvernement péquiste ayant promis de ne pas tenir un référendum créerait une conjoncture où il ne serait plus jamais question d’Indépendance ? Au contraire : c’est depuis longtemps que l’électorat du Nous n’est plus interpellé par l’Indépendance. ( À ce sujet, voir l’historique du vote provincial, et les résultats misérable d’O.N.). Et pourquoi, je vous le demande, pourquoi l’Électorat du Nous ne se sent plus interpellé par l’Indépendance, outre le fait qu’on ne s’est jamais adressé à lui, pourquoi sinon cette véritable pollution qu’opère le référendum ?
    Depuis le début du référendisme, depuis aussi loin que René Lévesque et Claude Morin réunis, les péquistes n’ont jamais reconnu, et ne le reconnaisse pas plus maintenant, que malgré qu’il soit parfaitement démocratique, le référendum, ce n’est jamais (nulle part sur toute notre planète) sans conséquence s’il est perdu. Contrairement à ce que suggèrent les disciples de Martine Ouellet, ce n’est pas un sondage le référendum. Il y a de la conséquence à en tenir un et plus de conséquences encore à le perdre. En tous les cas, il y en a suffisamment pour fédérer inutilement contre lui les plus indifférents parmi Nous.
    Salutations

  • Henri Marineau Répondre

    5 octobre 2016

    Excellent billet...Tout est dit, le choix est clair!

  • François Ricard Répondre

    5 octobre 2016

    Martine Ouellet, depuis qu'elle siège à l'Assemblée natiolnale, a parlé d'indépendance combien de fois?
    Martine Ouellet, ministre, nous a donné une "nouvelle" concernant nos ressources minières. Elle aurait pu profiter de l'occasion pour bien illustrer le carcan législatif canadien en ce domaine et démontrer les avantages de l'indépendance. Elle ne l'a pas fait.
    Mme Ouellet n'a même pas appuyé de façon claire PKP en cette quête d'indépendance. Sa conversion est toute récente.Faut-il y croire?
    Et qui nous dit qu'un J-F Lisée n'acceptera pas de changer d'avis sur les tactiques à employer si elles lui sont imp;osées par les membres?