Rien ne va plus entre les indépendantistes catalans et écossais. Ces derniers envisageraient même de quitter le groupe des verts-Alliance libre européenne du Parlement européen, qui regroupe à Bruxelles, en plus des écologistes, plusieurs partis indépendantistes catalan, galicien, corse et basque. Selon le site bruxellois EurActiv, généralement bien informé, les deux députés du Scottish National Party à Bruxelles envisageraient de siéger en indépendants, quitte à perdre les avantages qu’offre l’appartenance à un groupe reconnu, afin de ne pas hypothéquer les chances de l’Écosse de négocier son maintien dans l’Union européenne malgré le Brexit du Royaume-Uni.
Le 23 juin dernier, contrairement aux Britanniques, les Écossais ont voté à 62 % pour demeurer dans l’Union européenne. Ce vote historique a remis à l’ordre du jour la tenue d’un second référendum sur l’indépendance, a affirmé la première ministre écossaise. Forte du soutien d’une majorité de députés à Édimbourg, Nicola Sturgeon a évoqué un veto écossais au Brexit et s’est rendue à Bruxelles rencontrer ses ennemis d’hier, les présidents du Parlement européen, Martin Schulz, et de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Peu avant le référendum écossais de 2014, ce dernier avait adopté la ligne dure et déclaré qu’une sortie de l’Écosse du Royaume-Uni équivalait à une sortie de l’Union européenne.
Les députés indépendantistes écossais à Bruxelles souhaitent que le cas de l’Écosse soit examiné indépendamment de celui des autres régions autonomes où existent des partis indépendantistes. « Le SNP ne veut pas créer de précédent. Chaque situation doit être examinée individuellement et nous ne voulons pas courir le risque que des inquiétudes externes compliquent notre situation », écrit EurActiv citant une source anonyme. Les élus écossais réagissent ainsi aux demandes de plusieurs indépendantistes européens qui réclament que l’Union européenne intègre automatiquement toute région de pays membre qui devient indépendante.
« Le statut est clair »
Malgré les poignées de mains entre Nicola Sturgeon et Jean-Claude Juncker, selon qui « l’Écosse a gagné le droit d’être écoutée », la plupart des experts doutent cependant que Bruxelles accepte automatiquement d’accueillir l’Écosse une fois le Royaume-Uni parti. Il n’a pas fallu 24 heures pour que le président du gouvernement espagnol réagisse. « L’Écosse n’a aucune compétence pour négocier avec l’Union européenne. Si le Royaume-Uni s’en va, l’Écosse aussi », a déclaré Mariano Rajoy. Même fermeté du côté de la France, selon qui il n’est pas question de négocier avec « une partie du Royaume-Uni ».
De passage à Édimbourg mercredi, le ministre britannique des Affaires européennes, David Lidingdon, a dit douter sérieusement que l’Écosse puisse négocier une entente particulière afin de demeurer dans l’Union européenne. Selon lui, « le statut juridique est clair […]. Nous devons quitter l’Union européenne ». Le ministre a invité le gouvernement d’Édimbourg à travailler étroitement avec Londres afin de négocier le « meilleur accord possible [de sortie de l’Union] pour l’Écosse et son peuple ». Et le ministre d’ajouter : « Je suis triste du résultat [du référendum], mais il devra être respecté. »
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INDÉPENDANTISME
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