Pauvre François! Il voudrait devenir le Donald Trump du Québec. Il cherche, depuis qu’il est entré en politique, le filon qui lui procurera le rôle principal dans la grande pièce de la gouvernance du Québec, en l’occurrence le premier ministre. Il convoiterait de se hisser au sommet en comptant sur l’égocentrisme et l’ethnocentrisme de ses concitoyens.
Le chef de la CAQ est arrivé en politique sous l’invitation de Lucien Bouchard et a été désigné ministre avant même d’être élu. Une telle entrée nourrit l’ambition sans frein. Il serait toutefois difficile de croire que le conservateur Bouchard l’ait recruté pour ses penchants socio-démocrates. Il se classait au contraire dans l’aile des faucons au sein du Parti québécois. Cette aile, qui a toujours tiré le parti un peu plus à droite, l’a rendu moins crédible auprès de son électorat progressiste en se faisant élire sur cette base et par la suite en gouvernant à droite avec plus de hargne que les libéraux.
Au départ de Lucien Bouchard, le politicien inexpérimenté aurait bien voulu se faufiler à la tête du parti et avait même proposé à Pauline Marois de faire front commun contre Bernard Landry. Cependant, le coup fourré n’a pas fonctionné et il a dû ronger son frein en silence, forcé de passer son tour. Il s’est par la suite effacé devant Boisclair et Marois et a fini par quitter le PQ en 2009, certain qu’on ne lui confierait jamais la tête de l’organisation.
Il s’est ensuite affairé à mettre en branle son mouvement de droite qui s’est converti en parti politique et avala l’ADQ abandonnée par Mario Dumont. Le discours était déjà très à droite, dès les premiers balbutiements de sa nouvelle mouvance, et s’était mérité une levée de boucliers du monde syndical et communautaire qui ne partageaient pas la vision de l’homme d’affaire. J’ai souvenir de sa popularité du moment et du blogueur Patrick Lagacé qui se demandait si je n’étais pas maoïste parce que j’osais critiquer la nouvelle étoile en traitant monsieur Legault de libertaire de droite. C’était la façon qu’avait emprunté Lagacé pour dire que j’exagérais, mais le présent confirme mes appréhensions de l’époque.
L’ambitieux politicien s’est plu à entretenir le flou sur son positionnement dans le spectre politique, se présentant à gauche comme à droite selon l’auditoire présent en argüant vouloir le bien de tous. Sa fierté affichée pour le rapprochement que certains font de sa personne avec Donald Trump, révèle finalement le véritable personnage et le rend encore plus inquiétant parce qu’il est prêt à endosser n’importe quel costume pour arriver à ses fins personnelles.
S’il est vrai qu’il existe un désespoir chez une large frange de la population américaine, nous aurons tôt fait d’observer l’impuissance de Donald Trump à le résorber avec ses promesses électorales et ses collaborateurs. Il faudrait être naïf pour croire que le milliardaire misogyne et exploiteur sans vergogne pour ses propres travailleurs se révèlera le champion de la réduction des inégalités et redonnera un nouveau souffle à la classe moyenne.
Les Trump et Guliani sont des milliardaires qui ont avant tout le souci de préserver leur propre richesse en comptant sur le renforcement de l’ordre et de la loi. Il est surprenant, encore aujourd’hui, que ce soit les plus « déshérités » qui se laissent endormir par le discours de ces pseudo rédempteurs qui s’apparentent de plus en plus au comportement autoritaire de dirigeants de l’Amérique du Sud qui ne sont pas arrivés au pouvoir de la façon la plus noble.
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