Si Bombardier s’était appelé Bomber

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Le libre-échange a ses limites


Les fleurons québécois ont la vie dure. Après les péripéties de SNC-Lavalin, voilà que Bombardier se désagrège avec la béatitude de nos gouvernements qui tentent de garder le moral malgré l’absence de garantie. Deux transnationales qui vacillent après qu’on ait vu l’actionnariat québécois fondre dans des entreprises comme le Cirque du Soleil, RONA, Rôtisserie St-Hubert et de multiples autres.



L’entente de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique met l’acier canadien à l’abri du dumping tout en laissant à découvert l’aluminium. Ce sont aussi les agriculteurs québécois qui seront les plus exposés aux effets négatifs de l’ouverture des marchés canadiens aux produits laitiers américains. Pire, les États-Unis se gardent une mainmise sur tous les traités de libre-échange que le Canada voudrait conclure avec d’autres États ou groupe d’États. Ce n’est pas sans soulever une appréhension supplémentaire pour les intérêts du Québec.



Si SNC-Lavalin avait eu son siège en Alberta, aurait-il eu droit au même acharnement de la presse anglo-saxonne et de la ministre Wilson-Raybould? Si Bombardier était la création d’Ontariens et avait son siège dans leur province, le gouvernement fédéral aurait-il été plus enclin à leur venir en aide comme il s’est employé à protéger plus l’industrie automobile ontarienne que québécoise?



Le ministre Fitzgibbon n’a pas caché que Boeing et Airbus jouissent d’aides gouvernementales considérables dans leur État respectif comparativement à Bombardier qui n’a pas vu, ou si peu, le gouvernement fédéral acheter ses avions. Pendant que nos gouvernements hésitent à mettre des contraintes sur les pourcentages de production locale pour des contrats commerciaux chez nous, les États-Unis et l’Europe se montrent plus protectionnistes. Les trains du REM seront fabriqués en Inde, alors que Bombardier, pour décrocher un contrat avec les Suisses, a dû assurer la fabrication des trains dans leur pays. 



Faut-il se surprendre qu’avec les chantres du libre-échange qui s’offusquent que le Bloc se montre hésitant pour la ratification de l’ACEUM, nous continuions de voir nos fleurons québécois se désintégrer. Il se trouve d’ex-ministres conservateurs et des supporters libéraux pour rappeler l’ouverture du mouvement souverainiste et de ses leaders comme Landry et Parizeau en accusant le Bloc de trahison à leur égard. La perspicacité commande toutefois de réagir lorsqu’on constate qu’on est sur le point de se faire flouer avec les recettes du passé.



Le Québec serait-il devenu la soupape des fédéraux dans leurs négociations commerciales avec d’autres pays pour protéger les fleurons du centre du pays ou de l’Ouest? On peut en douter et comprendre qu’un gouvernement de province sera toujours limité pour protéger le caractère distinct du Québec et ses intérêts particuliers. 



En devenant une ombre, Bombardier mine la fierté québécoise et leur désir d’être un grand peuple!





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