Et boum! Et paf! On aurait dit un vieil épisode de Batman.

Dans un coin, Jean-François Lisée, critiquant raisonnablement notre politique d’immigration.

Dans l’autre, les libéraux, les solidaires, les inclusifs, le patronat et les médias les soutenant qui s’indignent en chœur!

Dieu qu’ils ont l’insulte facile.

Les plus bêtes accusent Lisée de racisme. Les autres se croient plus subtils en parlant de fermeture identitaire.

Tous rêvent d’étouffer le débat.

Économie ?

La querelle des derniers jours? Lisée a rappelé une évidence: l’immigration n’est pas nécessaire à l’économie.

Elle n’a rien d’une solution miracle. Elle ne payera pas les retraites. Elle n’augmente pas le niveau de vie.

Dans leur livre Le remède imaginaire (2011), Guillaume Marois et Benoit Dubreuil en ont fait la démonstration.

C’est pourtant parce qu’on lui prête ces vertus magiques qu’on ouvre toujours plus grandes les frontières.

Lisée soutient qu’il faut aussi s’assurer que les immigrants s’intégreront bien au marché du travail et à la majorité francophone.

Qu’est-ce qu’il y a de criminel à rappeler l’importance de la langue et de la culture?

Notre capacité d’intégration n’est pas infinie. Et pour l’instant, l’intégration fonctionne mal. Ce n’est optimal pour personne.

Il ne faut ni idéaliser, ni diaboliser l’immigration. Mais en parler raisonnablement.

Derrière le plaidoyer pour l’immigration massive, il y a une étrange alliance entre le patronat et la gauche radicale, ou si on préfère, entre le Parti libéral et Québec solidaire. Normal: les deux croient au multiculturalisme.

Le patronat veut une main-d’œuvre à bon marché et faire une pression à la baisse sur les salaires. L’immigration massive lui permet cela.

Dans son monde idéal, il n’y aurait plus de nations, seulement des individus au service de l’économie mondiale.

À terme, les frontières deviendront insignifiantes.

Sur cette question, la gauche radicale est la grande alliée du patronat.

Pour elle, si l’immigration s’intègre mal, c’est toujours parce que la société d’accueil est trop fermée.

Un peuple n’est pas en droit d’imposer sa culture chez lui. S’il le fait, on l’accuse de xénophobie et de colonialisme.

Concrètement, la majorité historique francophone ne devrait plus être qu’une communauté parmi d’autres.

La gauche multiculturelle veut transformer les nations grâce à l’immigration massive. Elle en veut toujours plus.

Politique

Retour à Lisée. Pourquoi a-t-il fait scandale? Parce qu’il soutient que le Québec doit accueillir des immigrants en fonction de ses besoins. Et nos «besoins» sont bien en dessous des 50 000 accueillis annuellement.

Il a brisé un tabou: on veut salir sa réputation, l’exécuter politiquement. On le présente comme un démagogue cynique excitant les plus noires passions.

Dernière donnée importante à mentionner: l’immigration est une arme électorale et politique.

Le Parti libéral du Québec mise sur l’immigration massive pour dominer politiquement.

Grâce à elle, il a transformé la plus grande partie de Montréal et Laval en forteresses imprenables.

Le Québec n’a pas besoin de l’immigration massive.

C’est le Parti libéral qui en a besoin.