(Québec) Pour le PLQ, le débat de la semaine dernière autour du projet de loi 60 s'est transformé en cauchemar, une comédie d'erreurs, qui a placé la position du PLQ plutôt que le projet de loi au centre du débat. La valse-hésitation étonnante du porte-parole Marc Tanguay sur la question du tchador a été vite tournée en ridicule par le ministre Bernard Drainville.
Avant les Fêtes, M. Tanguay avait affirmé que rien n'empêcherait des femmes portant le tchador d'être candidates au PLQ, ce qui avait provoqué une hyperbolique «Bienvenue au tchador au PLQ» dans certains médias. Par la suite il s'était repris en se disant convaincu que ces femmes ne seraient pas choisies par leur association de circonscription.
Plus tard, il s'enfonçait encore dans le marécage en soutenant que le port du tchador était inacceptable pour une employée de garderie. Ces interdictions à la carte avaient suscité une réaction ironique de Bernard Drainville.
L'absence de Philippe Couillard dans ce débat important a soulevé bien des questions chez les commentateurs sur son ascendant réel sur ses troupes, sur sa capacité à diriger un parti. M. Couillard n'a pas le choix, à l'issue de la rencontre d'aujourd'hui il ne peut avoir l'air de faire des compromis, de s'agenouiller pour conserver sa députée d'origine marocaine, explique-t-on.
Opération difficile après une semaine de slalom, les libéraux tenteront d'établir une position claire sur des questions où la nuance se transforme toujours en piège.
Le rapport Ouimet statuera que le PLQ est contre toute interdiction en ce qui touche le port de signe religieux. Il prônera aussi l'égalité des sexes, la «laïcité ouverte» prévue déjà au projet de loi 94, et à ce titre, il promet qu'en tant qu'employeur, il proscrira tout vêtement incarnant «la soumission, l'exclusion de la femme», sa domination par l'homme.
Dans un gouvernement libéral, les fonctionnaires n'auraient pas le droit de porter le tchador ou la burka. Même proscription pour le niqab - depuis le début, le PLQ avait fait son lit sur l'obligation de fournir les services à visage découvert.
Mme Houda-Pepin avait attaché le grelot depuis longtemps à la question du port du tchador, où la femme ayant le visage découvert, a tout le corps enveloppé dans une étoffe opaque.
Houda-Pepin revient à la charge
À la réunion de samedi, Mme Houda-Pepin est revenue à la charge pour que le PLQ adopte une position plus proche de celle de la commission Bouchard-Taylor, qui avait recommandé qu'on interdise le port de signes religieux aux fonctionnaires représentant le pouvoir de l'État comme les juges, les policiers et les gardiens de prison. Le 18 décembre, après une première collision avec sa députée Houda-Pepin, Philippe Couillard avait dit que le comité Ouimet pourrait examiner cette avenue, une idée mise au rancart depuis que le Barreau et la Commission des droits de la personne se sont déclarés opposés à toute interdiction.
Mme Houda-Pepin tenait aussi à ce que sa formation mette de l'avant un projet de loi contre l'intégrisme religieux. On se contentera plutôt d'un engagement politique, qui fait consensus depuis un moment chez les députés, des mesures de sensibilisation et des changements à la Loi sur la protection de la jeunesse pour empêcher les mariages forcés.
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