Dans la foulée de "L'esprit des lois" de Montesquieu

Le loup dans la bergerie

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Tribune libre

Dans L’Esprit des lois, Montesquieu distingue trois pouvoirs : l’exécutif, le judiciaire et le législatif. L’exécutif met en oeuvre les lois conçues par la législatif, lois dont l’application est confiée au judiciaire. Ces trois pouvoirs doivent être clairement séparés parce que si le législateur est l’exécuteur, rien ne l’empêche de se corrompre en mettant en oeuvre des lois qui lui sont favorables, et si l’exécutif est le juge, aucun contrôle de l’action publique n’est possible.


C’est à partir de ce principe fondamental de la séparation des pouvoirs que nous sommes à même de constater l’éminence du danger de la création, par le gouvernement Couillard, d’un comité de surveillance chapeautant l’Unité permanente anticorruption (UPAC), une structure qui ouvre la porte toute grande à la coexistence nocive du législatif et du judiciaire.


Dans les faits, nous assistons à l’apparition impromptue du « loup dans la bergerie », une situation où l’ingérence du législatif vient contrecarrer littéralement les efforts du judiciaire pour confronter les coupables dans un climat essentiel de confidentialité.


Dans l’esprit de Montesquieu, les lois sont conçues par le législateur et leur application appartient au judiciaire alors que dans le cas qui nous intéresse, le gouvernement, en créant un comité de surveillance de l’UPAC, court-circuite l’appareil judiciaire en sapant à la base son indépendance vitale pour atteindre sa pleine efficacité.



Henri Marineau

Québec

 


 


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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • François Ricard Répondre

    3 décembre 2017

    Actuellement, le premier ministre (exécutif/législatif) nomme le chef del'UPAC sur lequel il a droit de vie ou de mort. Il peut le dégommer à son bon vouloir et le remplacer par qui il veut. Et vous trouvez cela sain? Vous concluez à une nette séparation des pouvoirs?


    Toute personne ou tout organisme doit être imputable à quelqu'un de sa gestion.


    Le comité de surveillance sera nommé par l'Assemblée nationale.L'UPAC fera donc rapport au comité de surveillance qui fera rapport aux élus qui font rapport à la population.Il me semble que c'est un bon pas en avant. Et si la nomination du chef de l'UPAC était aussi confiée à l'Assemblée nationale, nous aurions une bien meilleure séparation des pouvoirs, il me semble.