L’historien de renom, Jacques Lacoursière était à Gatineau il y a quelques mois, pour nous parler de la fameuse bataille des Plaines d’Abraham.
Il a fait salle comble.
***
par Richard Cléroux - Pas question de parler de reconstitution historique. Il nous a plutôt raconté des histoires des participants à la bataille. On appelle cela « de l’histoire sociale. »
Par exemple à Neuville, peu avant la bataille, des soldats anglais ont surpris deux gentilshommes bourgeois dans un champ avec leurs maîtresses québécoises, sans doute là pour admirer la nature.
« Une guerre, où ça? »
Les deux dames furent invitées immédiatement à rencontrer des officiers anglais à bord un des bateaux de la flotte ou elles échangèrent leurs adresses avec les officiers. On leurs a remis des bouteilles de bon vin français en reconnaissance de leur agréable nature et elles furent renvoyées à Québec.
C’était comme ça que la guerre se faisait ces temps-là.
Et c’est comme ça que Lacoursière nous raconte la bataille dans son livre : « Québec, ville assiégée 1759-1760 » à travers les correspondences (sic) de ceux qui l'ont vécue, d'un côté comme de l'autre.
Les livres d’histoire prétendent que les Anglais étaient près de 8 000 à attaquer Québec. Fait méconnu: ils avaient presque mille femmes avec eux, et pas toutes des conjointes ou des maîtresses.
Lacoursière nous explique qu'au moins 500 d'entre elles avaient pour tache de faire la buandrie (sic) des officiers anglais. Un officier des forces du roi d’Angleterre avait une apparence soignée en tout temps.
Ce qui nous amène au général James Wolfe qui, selon Lacoursière, « avait des tendances homosexuelles. » il ajoute que cela était « fréquent » pour des officiers anglais à l’époque.
Son auditoire a compris pourquoi les officiers paraissaient si efféminées dans les tableaux de guerre de l’époque.
Lacoursière expliquera plus tard, lors de la période des questions, qu’il n’y a pas de preuve incontestable quant à l'orientation sexuelle de Wolfe – seulement des soupçons.
Et cela n'est pas parce que le soir avant la grande bataille Wolfe a écrit sa dernière lettre à sa mère plutôt qu’à sa fiancée en Angleterre.
C’est plutôt que Wolfe est demeuré fiancé toute sa vie adulte sans jamais se marier, bien que le mariage était de rigueur pour des officiers ambitieux de l'époque.
Lacoursière surnomma Wolfe « l’éternel fiancé. »
Il fonde ses remarques sur les tendances gaies de Wolfe principalement sur les caricatures de l’officier James Thompson, un subalterne de Wolfe, qui alimentait les soupçons sur les "tendences" du général, mais Lacoursière ajoute que les dessins étaient parfois cruels. Donc aucune preuve définitive.
On se rappelle tous la réaction que l’annulation de la reconstitution historique de la bataille a causé l’automne dernier parmi les militaristes du Canada anglais où le général Wolfe est toujours perçu comme un grand héros.
S’il faut maintenant qu’un historien québécois ose alléguer que Wolfe était gai, on n’en aura pas entendu la fin.
God Save the Queen!
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé