Le débat sur l’aide médicale à mourir se réinvite dans l’actualité et il n’est pas prêt d’être terminé.
C’est normal. En organisant une commission non partisane sur cette question sensible il y aura bientôt 10 ans, la députée Véronique Hivon savait qu’elle établissait les bases d’une réflexion qui, bien plus que de vider la question, s’installerait sur le temps long.
Un continuum
L’aide médicale à mourir s’inscrit dans un continuum de soins partant du diagnostic et passant par les traitements curatifs puis l’accès aux soins palliatifs. Son principe génère en lui-même un paquet de questions.
Le jugement de cette semaine ouvre l’aide médicale à mourir à des gens dont la mort n’est pas imminente, mais dont la qualité de vie est sérieusement compromise par la souffrance. Tantôt, c’est la possibilité de demander l’aide médicale à mourir de façon anticipée par les personnes en déclin cognitif qui doit être réglée. Demain, on devra se demander de quel droit on refuse cette issue à la souffrance aux enfants et aux personnes qui ont des problèmes de santé mentale, même si ça nous rebute d’y penser.
Cheminer ensemble
La députée Christine St-Pierre a prouvé cette semaine dans une intervention malheureuse ne pas avoir lu la Loi avant de s’y opposer à l’époque. Il est donc nécessaire de rappeler certains principes qui y sont déjà prévus.
D’abord, l’aide médicale à mourir ne devra jamais être administrée autrement que suivant la volonté de la personne destinée à la recevoir. Elle ne pourra donc pas servir à « vider les CHSLD ». Rappelons également que la loi prévoit déjà que l’aide médicale à mourir est corollaire de l’accès aux soins palliatifs et qu’elle ne vise pas à les remplacer.
Sur ces bases, nous pourrons continuer d’avoir une discussion qui, si elle est parfois douloureuse, prouve que nous sommes capables de cheminer ensemble.