Fatima Houda-Pepin aurait dû se montrer plus prudente dans la fonction de déléguée du Québec à Dakar que le gouvernement de la CAQ lui avait confiée.
L’ancienne chroniqueuse au Journal s’est mise dans le pétrin en entretenant des relations difficiles avec ses employés et en ne se satisfaisant pas de la résidence de fonction qui lui était attribuée. Le ministère des Relations internationales enquête sur ses agissements et devra sévir s’il y a eu manquement.
Gênante
Maintenant qu’on a dit ça, ça n’empêche pas que la réaction des libéraux devant cette situation est gênante. Au PLQ, on n’a jamais accepté la nomination de celle qu’on considère comme une traîtresse. Celle-ci étant expulsée de son caucus par Philippe Couillard, on a assumé que la CAQ l’avait récompensée en envoyant à Dakar une femme qui connaît bien l’Afrique.
De sorte que la porte-parole en matière de relations internationales, Paule Robitaille, est sur toutes les tribunes pour réclamer son départ. Et sa collègue Christine St-Pierre, avec un zèle admirable, repartage systématiquement sur Twitter chaque nouvelle négative concernant son ancienne collègue. Au point d’identifier dans une de ses publications le compte de la présidence sénégalaise. Elle disait craindre que nos relations avec ce pays soient mises à mal.
L’ancienne chef de la diplomatie québécoise a donc pensé qu’il était intelligent d’interpeller le président sénégalais, Macky Sall, pour l’aviser qu’on avait procédé à une nomination possiblement malencontreuse dans son pays. Ce qui revient à essayer de nuire à la relation entre le Québec et le Sénégal.
Maturité
Christine St-Pierre n’a jamais été réputée pour son jugement et sa maturité, et on sait que les libéraux, dans leur rage partisane, n’ont pas encore pardonné aux Québécois d’avoir donné le pouvoir de faire des nominations à un autre parti qu’eux.
Ce qui est troublant aujourd’hui, c’est que l’on constate que, dans l’échelle de valeurs de Christine St-Pierre, c’est pire de trahir le Parti libéral que de trahir le Québec.