Le bilinguisme comme une religion (2/3)

Chronique de Bernard Desgagné

Les Québécois doivent-ils apprendre davantage l’anglais?
Le colonisé ne peut pas penser autrement que dans les paramètres imposés par le cartel médiatique qui lui a volé sa liberté de penser. Dans l’optique du colonisé, sans la langue du colonisateur, il n’est rien. Il est confiné à son petit monde étroit, sur un misérable bout de terre gelée, au nord de l’Amérique. Mme Marois l’a bien écrit dans Le Journal de Montréal, c’est l’égalité des chances qui est en jeu. Autrement dit, ceux qui ne parlent pas anglais sont désavantagés. Pour elle, c’est l’évidence. Le lavage de cerveau a été très efficace dans le cas de Mme Marois.
La langue anglaise est tellement nécessaire! Sans elle, on ne peut acheter des bricoles sur eBay, savoir ce que le réseau Fox pense de la guerre en Irak ou voir trois cents navets hollywoodiens par année en version originale. On ne peut pas non plus savoir ce que chante Pascale Picard. Bref, c’est pratiquement la vie à l’âge des cavernes.
Actuellement, au Québec, la plupart des gens semblent croire que la personne qui parle seulement la langue de son pays est une espèce de demi-cerveau, un sous-doué qui ne peut réussir dans la vie. La personne peut être anthropologue de renom, historien émérite, virtuose du piano ou agronome expert, ses compétences ne sont rien si elle n’est pas capable de s’exprimer en anglais. Selon les Maxime Bernier du Québec, il faudrait même qu’elle parle sa langue seconde pratiquement sans accent pour échapper à sa misérable condition.
Certains Québécois disent avoir souffert de ne pas avoir su parler anglais. Ils veulent absolument éviter à leurs enfants de subir le même sort. Évidemment, ils oublient que, s’ils ont souffert de leur unilinguisme, c’est très souvent parce que le colonisateur leur a imposé la connaissance de l’anglais, en particulier sur le marché du travail. Ils ne se rendent pas compte que les Québécois seraient capables s’ils le voulaient, de faire comme tous les peuples normaux et d’imposer leur langue chez eux, surtout s’ils se décidaient enfin à fonder leur pays à eux. Ce serait d’autant plus faisable que le français est une langue largement répandue sur la planète, héritière d’une grande tradition. Imaginez les quatre millions et demi de Norvégiens, qui réussissent à vivre dans une langue que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde. Ils y arrivent, eux, alors pourquoi pas nous?
En fait, les Québécois avides d’anglais pour leurs enfants raisonnent exactement comme la mère de [ce coiffeur de Winnipeg dont j’ai déjà résumé l’histoire dans les pages de Vigile->10271]. Un jour, cette dame franco-manitobaine, qui voulait tant que son fils ne souffre pas comme elle de son unilinguisme et qui l’avait envoyé à cette fin fréquenter l’école anglaise, s’est aperçue que son fils ne parlait plus français, lui qui n’avait pourtant parlé que cette langue jusqu’à ses premiers jours de classe. Depuis ce temps, le fils a besoin d’un interprète pour parler à sa mère.
Il est temps d’oublier les craintes irrationnelles issues du passé et de cesser de dévaloriser l’unilinguisme. Il faut plutôt tout mettre en œuvre pour que la personne unilingue puisse vivre et s’épanouir dans son pays. La société québécoise a besoin d’un certain nombre de personnes bilingues ou polyglottes pour faire l’interface avec les langues étrangères. Mais, elle n’a pas du tout besoin du bilinguisme individuel intégral axé uniquement sur l’anglais que propose Pauline Marois. Un tel bilinguisme est suicidaire, comme on le verra plus loin. Pour faire l’interface, la société québécoise n’a pas seulement besoin de gens qui parlent anglais, mais aussi de gens qui parlent d’autres langues, puisque la défense de la langue française passe par la défense de la diversité culturelle et linguistique.
Le Québec a besoin de traducteurs et il en a déjà beaucoup, mais ils sont occupés à traduire d’obscurs rapports et d’ennuyeux comptes rendus dans les bureaux fédéraux. Au lendemain de l’indépendance, après le rapatriement des impôts et des fonctionnaires fédéraux québécois, le Québec disposerait de moyens additionnels pour traduire en français ce qui mérite de l’être.
Les chercheurs et les intellectuels québécois ne seraient pas obligés, pour rayonner, d’écrire en anglais. Ils pourraient écrire dans leur langue et, au besoin, leurs écrits seraient traduits, ce qui serait bénéfique pour l’enseignement universitaire en français. L’État québécois pourrait se doter d’une politique de financement de la recherche qui privilégierait nettement les travaux rédigés premièrement en français. Actuellement, les subventions sont attribuées largement selon le nombre de publications des chercheurs dans les périodiques de leur spécialité, qui sont presque tous en anglais. Les scientifiques sont condamnés à utiliser la langue anglaise.
À Saint-Hubert, les Québécois qui travaillent pour l’Agence spatiale canadienne sont appelés à collaborer avec la NASA, qui utilise le bras canadien. Or, dans quelle langue cette collaboration se fait-elle, selon vous? Pour les Américains, les Québécois sont des Canadiens, donc ils parlent anglais. À l’inverse, quand la NASA collabore avec les Russes, laissez-moi vous dire qu’elle a affaire à comprendre que la science peut se passer dans d’autres langues que l’anglais. Lorsque le poste de commande russe parle, il parle russe, et les cosmonautes de la station orbitale ne se laissent pas imposer l’anglais par les Américains.
À Toulouse, en France, on construit le plus gros avion du monde, l’Airbus 380. Les exploits aéronautiques français ne se comptent plus. Dans le transport ferroviaire, le génie français est aussi à l’oeuvre, avec le TGV. Mais, dans quelle langue, selon vous, les Français travaillent-ils? Allez demander aux ouvriers des usines de Toulouse s’ils doivent travailler en anglais. Ils vous répondront en riant qu’ils ne savent pas un mot d’anglais et qu’ils s’en fichent pas mal. Le français ne rend pas les gens moins intelligents, ni moins performants dans les sciences et les technologies.
Au lieu d’essayer de faire comme une minorité, pourquoi ne pas se comporter en véritable majorité? Pourquoi ne pas prendre le Canada anglais comme modèle? Au Canada anglais, seulement 7 % de la majorité linguistique dit connaitre le français et ne le parle pratiquement jamais. C’est cinq fois moins que le bilinguisme des Québécois de langue française. L’unilinguisme n’a pas l’air d’être un gros handicap intellectuel au Canada anglais. En fait, les unilingues semblent très bien prospérer à Toronto, Calgary et Vancouver. Pourquoi n’en serait-il pas de même à Montréal? Pourquoi l’unilinguisme français serait-il une tare alors que l’unilinguisme anglais serait parfaitement acceptable?
Ne tombons surtout pas dans le piège que nous tendent les Jack Jedwab et Brent Tyler de ce monde, qui essaient de culpabiliser les Québécois lorsqu’ils citent les Anglo-Québécois en exemple et que Radio-Canada reprend bêtement leurs arguments. Les Anglo-Québécois sont une minorité, ne leur en déplaise. Les Québécois de langue française forment une majorité.
Il est normal qu’une minorité sache parler la langue de la majorité. Ce qui est anormal, c’est qu’encore un tiers des Anglo-Québécois ne sache même pas parler français et que la vaste majorité d’entre eux se serve beaucoup plus de l’anglais que du français sur la place publique. Il n’est pas normal non plus que l’anglais permette de gagner un salaire plus élevé que le français, comme l’explique très bien Charles Castonguay dans le numéro de janvier 2008 de L’Action nationale. Enfin, il n’est pas normal que la majorité des substitutions linguistiques s’opérant au Québec favorisent la langue anglaise, quoi qu’en disent les menteurs de La Presse, qui font bien attention de compter dans leurs statistiques perverses les substitutions linguistiques favorisant le français qui ont eu lieu hors du Québec, avant l’arrivée des immigrants.
Même les enfants anglo-québécois doivent tous savoir parler français. Sinon, comment pourront-ils s’intégrer au reste des jeunes québécois dans la rue, au parc, dans les sports, dans les arts, dans les innombrables autres circonstances de la vie? Les jeunes Canadiens français des provinces anglaises apprennent l’anglais très tôt, par la force des choses. Dans les matchs de soccer juvénile, en Saskatchewan, ni les arbitres, ni les entraineurs ne sont bilingues. Le jeune joueur canadien-français doit parler anglais pour jouer.
Quand faut-il commencer à apprendre une langue étrangère?
Les légendes à propos de l’apprentissage des langues étrangères sont nombreuses. Le parti des Anglais du Québec adhère à la légende de l’apprentissage précoce. Il s’inspire d’une vieille théorie sans fondement de Wilbert Penfield, selon laquelle l’apprentissage d’une langue seconde améliorerait les connexions entre les neurones, ou sur d’autres théories aucunement étayées voulant que le cerveau des jeunes enfants soit une éponge et qu’il puisse donc plus facilement absorber les langues que le cerveau prétendument plus rigide des adultes. Tout cela n’est que de la foutaise.
Soit dit en passant, dans le cas du Québec, l’enseignement de l’anglais à partir de la première année imposé par le parti des Anglais ne peut aucunement être considéré comme une expérience puisqu’il n’y a pas de groupe témoin. C’est la totalité des élèves du Québec qui y passent. Il ne sera jamais possible d’en tirer des conclusions scientifiques. Même si l’on constatait, dans une quinzaine d’années, une hausse du bilinguisme parmi les jeunes adultes, cette hausse pourrait être attribuable à toutes sortes d’autres facteurs, notamment à la progression de l’usage de l’anglais dans le reste de la société.
La seule étude vraiment sérieuse et à grande échelle sur l’apprentissage des langues étrangères au primaire s’est déroulée dans 125 écoles de Grande-Bretagne à partir de 1963. Elle portait sur des élèves de tous les niveaux d’aptitude et de toutes les catégories sociales. La conclusion de cette étude a été négative et elle concorde avec les observations faites sur le terrain dans les écoles d’immersion française du Canada anglais. L’enseignement intensif d’une langue étrangère au primaire, que ce soit à partir de la première année ou à partir de la cinquième année ne donne pas de meilleurs résultats que l’enseignement de la même langue plus tard dans la vie. En fait, elle peut donner de moins bons résultats.
Dans les écoles d’immersion française du Canada anglais, où j’ai eu l’occasion de travailler pendant une dizaine d’années, on s’est aperçu que les jeunes qui commencent l’immersion française en première année du secondaire ont, au bout de trois ans, une connaissance aussi bonne du français que les élèves qui commencent l’immersion au début du primaire. Autrement dit, les six ou sept premières années d’apprentissage du français ont été faites en pure perte.
Contrairement à ce que véhiculent les légendes, les adolescents et les jeunes adultes sont mieux outillés pour apprendre une langue étrangère que les jeunes enfants ne le sont. Les Québécois en font d’ailleurs la preuve puisque, contrairement aux Canadiens anglais, qui apprennent le français à l’école, puis ont tendance à l’oublier dans leur vie adulte, les Québécois commencent vraiment à connaitre l’anglais à la fin du secondaire, pendant les études postsecondaires ou sur le marché du travail. Quel mal y a-t-il à cela? Pourquoi faudrait-il qu’un enfant de huit ou neuf ans vivant dans son propre pays sache parler une langue étrangère? L’enfant qui appartient à une minorité linguistique doit apprendre très tôt à parler la langue commune de sa société. Mais, pour la vaste majorité des jeunes Québécois, l’anglais est une langue étrangère dont ils ne devraient normalement avoir besoin que dans leur vie d’adulte.
Et même pour les adultes, il faut cesser de prétendre qu’il est souhaitable de savoir parler les langues étrangères à la perfection ou sans accent. C’est peut-être nécessaire pour Maxime Bernier, Josée Verner et les autres serviteurs du Canada anglais, mais pour la vaste majorité des gens, la connaissance de l’anglais est utile surtout pour la compréhension. Savoir lire l’anglais avec l’aide d’un dictionnaire peut être utile. Être capable de prononcer un discours devant un parterre de dignitaires à l'affut de la plus petite faute de prononciation est loin d’être une nécessité pour la quasi-totalité des gens.
L’école québécoise est assez efficace pour enseigner l’anglais, car, comme je l’ai expliqué plus tôt, les langues ne s’apprennent pas seulement à l’école. Compte tenu de l’omniprésence de l’anglais dans les médias, dans les produits culturels et même sur la place publique à certains endroits au Québec, cette langue pénètre comme par osmose dans les neurones des Québécois. S’il y a une faiblesse dans le système scolaire québécois, elle se situerait plutôt dans l’enseignement des autres langues étrangères. C’est l’anglais qui prend toute la place. Sauf dans certains programmes spéciaux, les autres langues sont très peu présentes.
Plus de la moitié des jeunes adultes francophones québécois savent parler anglais, plus de 60 p. 100 dans Montréal et sa banlieue et environ 80 p. 100 dans Gatineau et sa banlieue. L’école publique française et le contexte québécois produisent des bilingues à profusion. Il est inutile, voire risqué d’en rajouter. C’est le français qu’il faut renforcer.
C’est l’unilinguisme qu’il faut valoriser.
Quelles sont les conséquences du bilinguisme individuel généralisé axé sur l’anglais?
Le bilinguisme individuel généralisé et axé strictement sur la langue concurrente et dominante qu’est l’anglais est très dangereux pour la vigueur linguistique et culturelle du Québec. Le bilinguisme individuel des jeunes adultes québécois dépasse aujourd’hui largement la proportion de diplômés universitaires. Tous ces jeunes gens bilingues sont le prétexte idéal pour rendre le français moins nécessaire au travail et ailleurs sur la place publique.
On est bien mal pris lorsqu’on est bilingue. Sous peine d’avoir l’air bête, on est tenu de répondre à son interlocuteur anglais dans sa langue. Lui, il a toujours l’excuse de ne pas savoir parler français.
C’est ainsi que, chaque jour, des milliers de Québécois sont obligés d’employer l’anglais dans la fonction publique fédérale et dans des entreprises ayant pignon sur rue au Québec. Un seul Anglais qui ne peut ou ne veut pas parler français suffit pour que neuf personnes qui préfèreraient normalement le français se mettent à l’anglais huit heures par jour.
À l’inverse, loin d’être dommageable, l’unilinguisme d’une très forte majorité des membres d’une nation est un gage de vigueur linguistique.
La langue anglaise ne s’est pas imposée par sa valeur intrinsèque ou parce que les Anglais étaient plus intelligents, mais simplement parce que depuis toujours, ils refusent de parler d’autres langues. L’unilinguisme anglais est le secret de la vigueur de la langue anglaise. En principe, les Canadiens anglais et les Américains ne se diront pas contre la vertu. Ils vous diront avec le sourire que la connaissance d’une autre langue ouvre des horizons, facilite les voyages, et ainsi de suite. Mais concrètement, ils sont très peu nombreux à apprendre d’autres langues. N’y aurait-il pas une leçon à en tirer pour le Québec? Sachons nous aussi nous montrer vertueux, mais surtout en paroles.
Les sociolinguistes vous diront qu’à partir du moment où le bilinguisme individuel axé sur une seule autre langue étrangère passe un certain seuil, le risque est très grand que la langue commune finisse par être remplacée par la langue concurrente. Il n’est pas question d’une évolution linguistique ou de la lente transformation des langues, qui fait par exemple que le français d’aujourd’hui diffère beaucoup du latin vulgaire, de la langue romane, de l’ancien français et même du français parlé au XVIe siècle. Il s’agit du remplacement pur et simple du français et de l’assimilation des Québécois à la langue et à la culture de leurs voisins canadiens-anglais et américains.
En ce qui me concerne, si toutes les langues sont destinées à évoluer, voire à mourir, j’invite nos voisins les Canadiens anglais à nous prouver leur modération et leur libéralisme linguistique. Qu’ils laissent l’anglais mourir en premier. On verra après si on a le goût de faire de même avec le français.
Quel discours et quels arguments pour Pauline Marois?
Nous sommes à un clic de souris du monde, nous dit Pauline Marois, pour qui sans doute le monde mondialisé est anglais. L’homogénéisation est devenue synonyme de diversité. Si Pauline Marois tient ce genre de discours réducteur et navrant, c’est selon moi qu’elle souffre d’un sentiment d’infériorité et de culpabilité parce qu’elle-même s’est fait reprocher de ne pas parler anglais et parce que personne n’a pris le temps de la défendre. Et bien moi, Madame Marois, je vais vous aider à vous défendre.
Permettez-moi de vous proposer une sorte de thérapie pour vous départir d’entrée de jeu de ce sentiment qui vous empêche de penser hors des prémisses fausses de vos adversaires. Permettez-moi de vous proposer, une fois n’est pas coutume, un discours de Nicolas Sarkozy. Non pas que j’en sois un admirateur, mais je pense que le discours que je vais vous proposer vous donnera un peu d’assurance.
Il s’agit du discours qu’a prononcé M. Sarkozy dernièrement devant le Congrès des États-Unis. Devant la classe politique représentant la plus grande puissance militaire au monde, un pays massivement anglais, le président de la France s’est exprimé en français. Il a commencé en disant ceci, dans un français impeccable dont vous êtes capable vous aussi, si vous le voulez : « Mesdames et messieurs les membres du Congrès des États-Unis, je veux vous dire une première chose. L’amitié, pour la France, c’est d’abord d’être fidèle à ses amis, à ses valeurs, à son histoire. La France est l’amie des États-Unis d’Amérique ». Devinez quoi? La salle a applaudi chaleureusement M. Sarkozy et l’a écouté religieusement poursuivre son discours en français.
Vous seriez capable, vous aussi, Madame Marois, de tendre la main à nos compatriotes Anglo-Québécois et de leur dire le plus fraternellement du monde, mais en français, qu’ils sont nos amis et que nous leur demandons d’être avec nous dans le combat pour la langue française en Amérique et dans le monde.
Le pauvre Québécois, dont les chefs ont perdu toutes les batailles, comme le disait Pierre Bourgault, voit la concurrence de la langue anglaise sur son territoire comme une fatalité. Il serait temps qu’enfin un chef lui dise que ce n’est pas une tare de parler exclusivement sa langue chez soi et même dans le monde.
Il va falloir que vous choisissiez dorénavant entre les railleries juvéniles des petits serviteurs fédéraux québécois et le titre de carpette anglaise. Si j’étais vous, le choix serait facile. Ce ne sont ni les libéraux, ni les adéquistes, ni les autres amateurs de radiopoubelle qui vont venir à vos cocktails de financement et qui vont coller vos affiches pendant la prochaine campagne électorale.
J’espère que vous et vos conseillers saurez mettre à profit le solide argumentaire que je suis en train de vous offrir sur un plateau d’argent et que d’illustres intellectuels québécois ne demandent qu’à enrichir et à étayer pour vous. Faites appel, par exemple, à Charles Castonguay et à Simon Langlois, deux membres du comité de suivi et d’évaluation de la langue française que l’OQLF a muselé et tenu dans l’ignorance de ses plus récentes études. Demandez-leur ce qu’ils pensent du bilinguisme intégral. Ils vous éclaireront davantage que les éditoriaux de La Presse et les balivernes de Radio-Canada.
Sachez échapper à l’enfermement de la pensée. Emmenez vos adversaires jouer sur votre patinoire. Mettez vos patins et regardez-les courir après vous en bottes.

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