Jean Charest et son homologue du Nouveau-Brunswick, Shawn... (PHOTO ANDREW VAUGHAN, LA PRESSE CANADIENNE)
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Denis Lessard - (Québec) À Fredericton comme à Québec, on vient d'annoncer la fin des discussions autour de l'achat par Hydro-Québec des installations d'Énergie Nouveau-Brunswick.
Déjà, l'entente de l'automne dernier avait dû être profondément modifiée pour calmer le jeu au Nouveau-Brunswick. Au lieu d'acheter tous les actifs de la société d'État lourdement déficitaire, Hydro se contentait d'acquérir une partie des installations. Pour Hydro-Québec, compte tenu de l'état des installations d'Énergie Nouveau-Brunswick, la transaction représentait trop de risques.
> Sur le blogue de Sophie Cousineau: Énergie NB: qui blâmer?
Mercredi, le premier ministre Jean Charest et sa ministre Nathalie Normandeau, après avoir consulté Thierry Vandal, le patron d'Hydro, ont confirmé qu'ils ne donneront pas suite au projet de transaction qui vacillait depuis des mois. À quelques semaines des élections générales, le gouvernement de Shawn Graham était critiqué sévèrement par les conservateurs, accusé d'avoir bradé le patrimoine de la province. L'entente de principe conclue en octobre, rappellent M. Charest et Normandeau, était soumise à «un certain nombre de conditions dont la vérification diligente». «Il est apparu que certains actifs devant faire l'objet de la transaction nécessiteraient davantage de réinvestissements que ceux prévus, et qu'un niveau significatif de risques supplémentaires aurait dû être assumé par Hydro-Québec. La société d'État a ainsi avisé le Nouveau-Brunswick que les conditions de clôture de la transaction projetée n'étaient pas satisfaites. Dans ce contexte, les parties ont convenu de mettre un terme à leurs discussions».
À l'entrée de l'Assemblée nationale, le premier ministre Charest a indiqué qu'après vérification, Hydro-Québec s'était rendu compte qu'un barrage présentait des risques touchant la sécurité publique. Aussi, d'expliquer son entourage, un autre ouvrage ne produisait pas d'énergie, mais servait uniquement à régler le niveau d'une rivière. «C'est comme quand vous achetez une maison, il y a une entente de principe, conditionnelle à une inspection. C'est là où cela a achoppé» explique-t-on.
« Le projet d'entente représentait une perspective de développement intéressante pour Hydro-Québec. Néanmoins, cette transaction n'est nullement nécessaire à son développement. Dans un contexte où les actifs ne sont pas à la hauteur du prix demandé, les intérêts du Québec commandent de mettre fin aux discussions », a souligné le premier ministre.
«Tout au long de ce processus, les échanges ont été marqués par la bonne foi et le respect mutuel. Hydro-Québec et Énergie Nouveau-Brunswick continueront d'entretenir de bonnes relations comme ce fut le cas par le passé », a conclu la vice-première ministre et ministre des Ressources naturelles et de la Faune et ministre responsable du Plan Nord.
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Énergie NB : qui blâmer ?
blogue de Sophie Cousineau
On a qu’une seule chance de faire bonne impression. Un commentaire qui prend tout son sens dans le feuilleton Énergie NB, qui se termine en queue de poisson. De transaction avec Hydro-Québec, même édulcorée, il n’y aura point, comme le rapporte mon collègue Denis Lessard.
Pour mettre fin à cette transaction de 3,2 milliards de dollars, le gouvernement du Québec prétexte que la vérification diligente a permis de découvrir quelques squelettes dans les placards d’Énergie NB. Il s’agit d’éléments d’actif qui nécessiteraient des réinvestissements plus importants que prévu.
Québec semble plutôt offrir une porte de sortie honorable au gouvernement de Shawn Graham, qui était la cible de toutes les critiques depuis l’annonce de cette transaction historique, en octobre dernier.
Le premier ministre Graham a fait preuve de courage politique en proposant à ses concitoyens une transaction qui s’attaquait à deux problèmes de sa province, soit ses tarifs d’électricité élevé et son lourd endettement. Mais ce faisant, ce politicien libéral est revenu sur une promesse électorale, ce que peu d’électeurs pardonnent.
Aussi, je me pose la question. Est-il impossible, pour un politicien, de s’attaquer aux vrais problèmes sans encourir les foudres de la population ? En quelques mots, de faire preuve d’audace ? Ou est-ce que le problème réside ailleurs, soit dans le fait que cette transaction a été très mal vendue, autant par le gouvernement du Nouveau-Brunswick que par Hydro-Québec ?
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