Comme analyste, je n’ai jamais compris l’intérêt démesuré que l’on accorde aux élections partielles. Primo, leur taux de participation est souvent famélique. Deuxio, autant sur le plan national que local, les résultats sont tributaires du contexte politique immédiat. Tertio, le vrai test reste celui des élections générales.
L’élection ce lundi dans la circonscription de Burnaby-Sud en Colombie-Britannique du chef du NPD, Jagmeet Singh, ne fait pas exception. Pis encore dans son cas, sa défaite aurait au moins donné l’occasion à son parti de se trouver un chef plus efficace d’ici l’élection fédérale du 21 octobre.
Décevante
Depuis son arrivée à la tête du NPD à l’automne 2017, la « performance » générale de M. Singh est en effet grandement décevante. Incapable de renforcer les appuis de son parti après le départ de son prédécesseur Thomas Mulcair, le NPD continue de croupir au troisième rang.
Selon un récent sondage Léger/La Presse canadienne, le NPD n’aurait plus que 12 % d’appuis à travers le Canada. Au Québec, c’est à peine 6 %. On est très loin de la vague orange de 2011.
D’un autre côté, maintenant qu’il pourra siéger à la Chambre des communes, Jagmeet Singh aura une dernière chance de s’imposer en tant que chef « progressiste » au Parlement.
Terrain occupé
Or, c’est aussi un terrain que le premier ministre libéral, Justin Trudeau, a fort bien réussi à occuper lui-même. Pour le NPD, c’est un autre obstacle de taille. De fait, l’impression que laisse l’élection de M. Singh à la partielle de Burnaby-Sud est plutôt celle d’un cadeau potentiellement empoisonné pour son propre parti.
La morale de cette histoire : « congédier » un chef pour la simple raison qu’il a raté une campagne électorale – référence à Thomas Mulcair – est certes tentant, mais ce n’est pas toujours l’idée du siècle.
Du moins, lorsque ce même chef possède néanmoins des qualités de leadership aptes à rendre son éventuelle rédemption possible.