Samedi, dans La Presse, le réalisateur Hugo Latulippe, qui était candidat pour le NPD aux dernières élections fédérales, a cherché à comprendre les raisons de sa défaite, lui qui n’a obtenu qu’un maigre 7 % du vote. Dans sa circonscription, les conservateurs l’ont emporté, et le Bloc a terminé deuxième. Il l’a mal pris et a décidé de s’en prendre aux électeurs des deux partis. Salauds de péquenauds !
Les électeurs conservateurs sont présentés, globalement, comme des ignorants ne sachant pas vraiment pour quoi ils ont voté. Il pose la question : « Comment ne pas y voir un problème général d’éducation ? » En gros, ils ne seraient pas assez compétents civiquement pour jouer le jeu de la démocratie. Ce sont des idiots bernés et manipulés.
Suffisance
Les électeurs bloquistes n’ont pas droit à un meilleur traitement. Latulippe assimile le Bloc d’aujourd’hui au Crédit social de Camille Samson.
Surtout, il l’accuse de complaisance pour la xénophobie et de fermeture envers les Québécois issus de la « diversité ». Il en profite pour cracher son mépris sur les hommes blancs de plus de 50 ans, qui manifestement, ont tous les torts dans notre société. Ceux-là, on peut les haïr sans gêne.
Comment ne pas reconnaître ici ce vilain travers de la gauche, qui a tendance à mépriser le peuple lorsqu’il ne vote pas selon ses consignes ? Je ne parle pas de toute la gauche, mais de cette frange particulière du progressisme qui divise l’humanité entre les éveillés et les endormis.
Progressisme
Latulippe semble incapable de s’imaginer que les électeurs avaient de bonnes raisons de voter autrement qu’il le souhaitait. Dans la défaite, blessé dans son orgueil, il maudit ses contemporains, et se félicite néanmoins pour son humanisme autoproclamé, en rappelant qu’il participe, lui, à la beauté du monde.
Peut-il comprendre que cette suffisance morale n’est pas sans lien avec sa défaite ?