Le nationalisme du gouvernement Legault serait-il déjà en train de s’essouffler ? Pourtant, cela avait bien commencé avec la loi 21, qui a su répondre à une aspiration profonde de notre peuple. La suite semblait prometteuse.
La CAQ, en campagne électorale, avait promis de mettre en place un test des valeurs pour les personnes voulant immigrer au Québec. Il s’agissait de rappeler que le Québec n’est pas un territoire administratif sans âme, mais un peuple, auquel il faut adhérer, en s’appropriant ses codes identitaires. La vocation de l’immigré est de ne plus en être un et de dire Nous avec la société d’accueil.
Français
Mais le résultat est décevant. Le test des valeurs de la CAQ a des allures de jeu d’ordinateur pour enfant. Celui qui doit s’y soumettre le remplira chez lui, sans surveillance. Il pourra l’échouer plus d’une fois, et cela, sans conséquence. Autrement dit, c’est une mesure cosmétique qu’on peut considérer au mieux comme un dépliant publicitaire vantant les « valeurs québécoises ».
Voyons ce que devrait être un véritable « test ».
Premièrement, il devrait être exclusivement en français, à tout le moins si on prend au sérieux l’idée que le français est notre langue commune. Sommes-nous à ce point colonisés que nous considérons nous-mêmes notre langue comme optionnelle ? Il faudrait cesser d’elvisgrattoniser.
Ensuite, il devrait porter sur la culture québécoise et intégrer des références historiques, géographiques, artistiques. Qui veut rejoindre le Québec doit être capable d’en identifier les grands repères.
Décevant
Enfin, il devrait préciser quelles sont nos grandes valeurs sociales. De ce point de vue, le rappel de l’égalité entre les hommes et les femmes et de la laïcité est essentiel.
Simon Jolin-Barette est un talentueux ministre. Au fond de lui, il sait qu’il vient de produire un document décevant. Qu’il retourne avec ses conseillers travailler sa proposition. Et qu’il nous revienne en meilleure forme.