La construction du pipeline Énergie Est n'aura pas lieu

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L'opposition au pipeline Énergie Est se déchaîne

Pourquoi l'Est du Canada devrait-il assumer des risques sur le climat et l'eau que l'Ouest du pays et les États-Unis refusent de prendre?
MONTRÉAL, le 30 oct. 2014 /CNW/ - Suite à la démarche entreprise par TransCanada aujourd'hui auprès de l'Office national de l'énergie (ONÉ), plusieurs organisations environnementales et citoyennes au Canada et des représentants des communautés des Premières Nations ont assuré que le pipeline Énergie Est ne sera pas construit.
«Le projet ne passera pas », assure Patrick Bonin de Greenpeace Canada. « Énergie Est annulerait tous les efforts des provinces dans la lutte aux changements climatiques et poserait un risque majeur pour l'eau potable dans la moitié du pays, ajoute-t-il. Ce projet représente une insulte à l'égard des tous les Canadiens de l'Est qui sont tout autant concernés que le reste de la population par les risques de déversement de pétrole menaçant leur habitation, leurs cours d'eau et leur mode de vie».
Énergie Est - qui prévoit relier l'Alberta au Nouveau-Brunswick - est deux fois plus gros que Northern Gateway et 30 % plus gros que Keystone XL. TransCanada affirme que son pipeline créerait 1087 emplois directs, à long terme, moins qu'Efficiency Nova Scotia, un organisme voué à l'efficacité énergétique qui a créé 1200 emplois directs, à long terme dans les quatre dernières années en Nouvelle-Écosse seulement.
« TransCanada est rentré sur mon territoire, Kanehsatàke, comme un vendeur frauduleux, ventant des promesses d'emplois et des retombées économiques. De manière peu scrupuleuse, la compagnie fait comprendre à notre communauté qu'Énergie Est est un « fait accompli », ce qui est coercitif et contraire à l'éthique. En l'absence de notre consentement préalable libre et éclairé, il serait illégal pour l'Office national de l'énergie d'autoriser le projet Énergie Est de TransCanada », a déclaré Ellen Gabriel de Kanehsatàke, une communauté mohawk au Québec.
L'ONÉ affirme qu'il ne prendra pas en considération les impacts climatiques dans son évaluation, en dépit du fait que les émissions de gaz à effet de serre générées par Énergie Est représenteraient l'équivalent de la pollution produite par l'ajout de sept millions de voitures de plus sur les routes canadiennes, selon une étude récente de l'Institut Pembina.
« Au moment où nous observons déjà les impacts des changements climatiques au Canada, il est ridicule de constater que le gouvernement fédéral pense évaluer Énergie Est sans tenir compte de l'impact climatique de ce projet », affirme Cameron Fenton de 350.org.
Au cours des dernières semaines, plus de 50 000 personnes ont envoyé des messages à l'Office national de l'énergie, l'appelant à écouter la voix des communautés concernées et des experts climatiques et de prendre en considération leurs remarques dans le cadre de l'évaluation d'Énergie Est.
Les ressources en eau représentent l'un des plus grands soucis étant donné que le tracé proposé devrait permettre au pipeline de transporter du pétrole brut et du bitume à travers plus de 90 bassins versants et 961 cours d'eau, dont le canal Rideau, la rivière des Outaouais, le fleuve Saint-Laurent et la Baie de Fundy. Le pipeline passerait au-dessus, à travers et à proximité de puits et de sources municipales d'eau potable comme le lac Shoal qui approvisionne la ville de Winnipeg.
« Le pipeline Énergie Est représente une menace directe aux sources d'approvisionnement en eau du district de Kenora qui est l'une des plus importantes destinations de navigation en Amérique du Nord. C'est un très grand problème », a dit Teika Newton, coordonnatrice communautaire de Kenora, ajoutant que le pipeline menacerait l'industrie touristique dans le nord de l'Ontario, évaluée à 482 millions de dollars.
Cette semaine, les résultats des élections municipales à Kenora, North Bay et Thunder Bay montrent une nette victoire des opposants au projet Énergie Est, notamment avec la réélection du maire de Thunder Bay, Keith Hobbs, un fervent opposant au pipeline. À Ottawa, la majorité des conseillers municipaux ont exprimé des craintes au sujet d'Énergie Est, alors que 40, 000 Canadiens ont déjà signé une pétition contre Énergie Est.
Au Québec, des milliers de personnes ont appelé le gouvernement fédéral à empêcher TransCanada de forer dans l'habitat des bélugas, une espèce menacée au Canada. Une douzaine de résolutions, dont plusieurs en provenance de communautés québécoises, ont été déposées contre le pipeline. Un rapport récemment publié par The Goodman Group montre que le projet ne serait pas économiquement bénéfique pour le Québec.
« Il n'est pas question que les Québécois acceptent ce que les Canadiens de l'Ouest et les Américains plus au sud refusent, en assumant les risques sur le climat et les ressources d'eau posés par ce pipeline destiné à l'exportation et qui ne bénéficie en fin de compte qu'à la compagnie pétrolière en question », assure Steven Guilbeault d'Équiterre.
« Nous ne laisserons pas la région fluviale de Cacouna, véritable pouponnière de bélugas, être mise en danger par ce pétrole qui tôt ou tard coulera dans le fleuve, souligne de son côté Jacques Tétreault, coordonnateur général du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec. Nous devons protéger nos espèces fragiles, tels les bélugas, car après eux, ça sera nous. »
Les organismes opposés au pipeline Énergie Est comptent Greenpeace Canada, Équiterre, Défense environnementale, Écologie Ottawa, le Conseil des Canadiens, le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick, AQLPA, 350 Maine, Nature Quebec, le Centre d'action écologique, le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, ainsi que de nombreux résidents et propriétaires de terrains des régions traversées par le tracé proposé, et plusieurs municipalités concernées dont celle de North Bay, de Saint-Sulpice et de L'Assomption.


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