J’aime beaucoup Mathieu Bock-Côté. C’est un grand penseur et sa rigueur ne l’empêche pas de garder l’espoir que la nation québécoise survive et prospère. Comment vivre sans cet espoir? J’ai cependant trouvé son analyse de la guerre déclarée à l’État québécois par le partitionniste Holness un peu trop pessimiste (Journal de Montréal, 14 octobre, Le suprémacisme anti-Québécois). Je pense qu’il ne faut jamais oublier de rappeler que l’indépendance du Québec permettrait de mettre fin aux catastrophes que constituent l’immigration massive et l’érosion de notre identité. Elle permettrait aussi de nous assurer le respect des autres nations.
Le problème de l’anglicisation de Montréal n’est pas qu’un problème lié au nombre de non-francophones. Il y a beaucoup de grandes villes, comme Londres et New York, où la population comprend une très forte population d’immigrants, plus ou moins récents, dont une partie ne parle même pas l’anglais. Les différents groupes ethniques qui s’y trouvent ne se sont jamais considérés globalement comme un peuple, et n'ont jamais tenté de se donner un pouvoir politique propre. Je ne parle pas de Paris où la situation est différente parce qu’un seul groupe culturel y domine largement en nombre la population immigrante.
À Montréal, si la naissance d’un pouvoir politique immigrant anti-Québécois devait se produire, cela découlerait de l’effort de militants anglo-saxons, qui y travaillent résolument. Il n’en résulterait pas une ville ou une province avec un pouvoir politique partagé entre les différents groupes ethniques. L’objectif recherché est d’intégrer tous ces pions, y compris nous, les créateurs d’une société exceptionnelle, à l’état post-national canadien, dans lequel le vrai pouvoir appartient aux anglo-saxons, parce que le vrai pouvoir c’est l’État.
Ayant grandi dans la très francophone Drummondville j’ai été choqué et déçu en arrivant à Montréal de voir que des quartiers entiers ne vivaient pratiquement qu’en anglais. Quand je suis revenu vivre à Montréal en 2003, après une absence de près de vingt-cinq ans, j’ai pu constater que le problème s’était étendu mais ce qui m’a aussi frappé c’est d’entendre beaucoup plus de français dans les quartiers anglophones. La loi 101 est assez largement acceptée et elle a eu un impact certain. Le respect envers le pays d’accueil est sûrement plus profond à Londres et à New York mais il existe aussi un respect envers la société d'acceuil au Québec et à Montréal.
Cependant, le respect ça se mérite et si nous voulons inspirer le respect il faut d’abord nous respecter nous-mêmes, ainsi que nos ancêtres, en refusant le sort que nous réserve le Canada anglais.
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