Après avoir demandé des excuses en bonne et due forme, le ministre Jean-François Roberge a demandé la démission de la représentante spéciale de la lutte contre l’islamophobie au Canada, Amira Elghawaby, en raison des propos «odieux» qu’elle a tenu à propos des Québécois par le passé.
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Dans une chronique publiée en 2019, la militante et ex-journaliste avait écrit que les Québécois «semblaient influencés par un sentiment antimusulman». Pour clarifier ses propos, Mme Elghawaby a exprimé qu’elle «ne pense pas que les Québécois sont islamophobes», mais qu’elle faisait alors référence à un sondage qui portait sur la Loi sur la laïcité de l’État.
Or, ces explications ont paru insatisfaisantes aux yeux du ministre des Relations canadiennes.
«Au nom du gouvernement, je lui ai demandé de retirer ses propos et de s’excuser. Or, elle n’a fait que tenter de justifier ses propos odieux. Ça ne passe pas. Elle doit démissionner et si elle ne le fait pas, le gouvernement doit la démettre sans délai», a fait valoir Jean-François Roberge dans une déclaration écrite à l’Agence QMI.
Appelée à commenter en marge d’une annonce sur un autre sujet, la vice-première ministre Geneviève Guilbault a quant a elle affirmé que les propos de Mme Elghawaby étaient «déplacés» et «inappropriés».
«C’est glissant ce genre de propos-là. [...] J’étais à la mosquée hier soir, [...] j’ai senti là-bas énormément d’accueil. [...] On est ouverts, on est accueillants. Il ne faut pas extrapoler des gestes isolés (...) et il ne faut pas laisser planer que les Québécois seraient des gens systématiquement racistes, (...) c’est faux.»
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Les libéraux tergiversent
La députée libérale de Westmount-Saint-Louis, Jennifer Maccarone, a accusé la CAQ de manquer d’humanité en «ne soutenant pas la nomination de Mme Elghawaby», dans un message publié sur Twitter, puis supprimé quelques heures plus tard.
«Après la loi 21 et son refus de reconnaître le racisme systémique, la CAQ démontre encore une fois une rigidité sans nom et un manque d’humanité en ne soutenant pas la nomination de Mme Elghawaby. Les Québécois veulent bâtir des ponts et non se diviser...», pouvait-on lire dans le message de Mme Maccarone.
Après le retrait de ce message, le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay, a affirmé que «Mme Elghawaby doit s’excuser pour ses propos inacceptables et insultants».
«Nous jugerons de la sincérité de sa démarche, a-t-il ajouté aussitôt dans un message publié sur les réseaux sociaux.
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Trudeau est responsable, dit le PQ
Du côté du Parti québécois, on remet en question la rigueur du processus qui a conduit à la nomination d’Amira Elghawaby, et on estime que la responsabilité du «fiasco actuel» incombe au premier ministre Justin Trudeau.
«Avait-il fait les vérifications diligentes, à savoir quelles étaient les déclarations incendiaires qu’elle avait prononcées (...), et qui tendent à démontrer que ses préjugés anti-Québec sont assez profondément ancrés», a déclaré le député péquiste Joël Arseneau en point de presse à l’Assemblée nationale lundi matin.
Le gouvernement Trudeau est dans l’eau chaude depuis la nomination de Mme Elghawaby à son poste, jeudi dernier.
Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, et le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, ont tous les deux condamné la nomination.
Le ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, avait lui aussi demandé à Mme Elghawaby se retirer ses propos, se disant «profondément blessé» comme Québécois.
Avec la collaboration de Marc-André Gagnon, Bureau parlementaire