L’immigration et la remise en question identitaire qui en découle soulèvent un débat qui est nul et non avenu au Canada. En effet, le multiculturalisme qui porte le «vivre ensemble», cette expression sans queue ni tête qui écarte le mot «intégration» qui doit aller de pair avec «immigration», clôt le débat. Comme le dit le premier ministre Trudeau, en casquette, en chapeau ou en niqab, on est tous Canadiens.
Notons que Justin Trudeau est plébiscité à chaque sondage de popularité. Il obtient actuellement un taux de satisfaction qui oscille autour de 65 % à travers le Canada, y compris au Québec. Cela signifie que les citoyens qui s’inquiètent de l’intégrisme musulman, qui sévit partout en Occident et pose un problème apparemment insurmontable à nos États de droit, sont minoritaires au Canada.
Au Québec, le premier ministre Couillard reprend le flambeau de son jeune premier ministre à Ottawa et, connaissant le sens des mots grâce à sa vaste culture, accuse ceux qu’inquiète une immigration mal encadrée, François Legault au premier chef, de «souffler sur les braises de l’intolérance». À sa façon, Philippe Couillard verrouille le débat.
Pire, ceux qui s’interrogent et se préoccupent des victoires légales et politiques, encensées par une gauche islamisante qui inclut des féministes radicales, se font traiter de racistes, d’islamophobes et de porteurs de valises de Donald Trump.
Le Québec a toujours été divisé historiquement. Il y avait les catholiques et les infidèles, c’est-à-dire tous les autres, protestants, juifs, agnostiques ou athées. Ensuite, les séparatistes et les fédéralistes, ces frères ennemis dont il reste des soldats dans les deux camps. Et nous voici dans l’affrontement de l’époque.
Et le débat est impossible, car nombre de féministes plus ou moins radicales sont les alliées de Philippe Couillard et de Justin Trudeau. Françoise David en est la figure la plus officielle. Sa tolérance du voile islamique dans toutes ses expressions, au nom de la liberté de choix des femmes, est une position intellectuelle tordue, dirait-on.
L’islamogauchisme
C’est ce que le philosophe français Jacques Julliard appelle l’islamogauchisme. Que des militantes féministes se portent à la défense de la religion la plus rétrograde de la planète et dont l’habillement renvoie au tabou du corps féminin nous laisse sans voix.
Ces féministes qui refuseraient sans doute de donner la main au pape, qui se réclament aussi de l’athéisme ou de l’agnosticisme, qui n’ont eu de cesse de dénoncer toutes les facettes du cléricalisme québécois adoptent une position qui affaiblit la très grande majorité des musulmanes qui, elles, ne portent pas le voile. Ces féministes, en brandissant ce signe religieux, accréditent la vision réactionnaire de tous les islamistes.
Ce sont alors les musulmanes non voilées qui apparaissent comme de mauvaises coreligionnaires, des mécréantes, pour tout dire.
Banaliser le voile
Ces féministes, comme tous ceux qui banalisent le voile, si nombreux au PLQ et à Québec solidaire, ne peuvent plus se réclamer de la laïcité. D’autant plus qu’ils sont souvent prêts à dégainer lorsqu’ils entendent prononcer le mot «religion» quand il s’agit du christianisme. Ils sont portés à dénoncer «l’islamophobie» ambiante chez nous, mais se taisent quant aux massacres passés et actuels de chrétiens dans les pays musulmans.
Si le débat sur l’immigration et l’identité est impossible, l’avenir du Québec est plus qu’incertain.
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