« Si les Québécois connaissaient leur histoire, ils seraient souverains depuis longtemps ! » Marcel Tessier, historien
L’avènement de l’empire britannique s’est produit quand Élizabeth I (la Sanguinaire) a été nommée à la tête du royaume anglais, héritant de son père Henri VIII l’esprit hanséatique des Tudor et le pouvoir coercitif de la nationaliste Église anglicane, celle-ci constituée à partir de la rupture avec Rome et le catholicisme romain à conséquence de l’ex-communion d’Henri VIII provoquée par l’invalidité de son mariage avec Catherine d’Aragon, la fille des Rois Catholiques. En fait, Henri VII, père du fondateur de cette Eglise protestante (établie en 1533), avait souhaité une alliance avec la puissante Espagne. Ne réussissant cet objectif d’alliance donnant accès au richissime commerce des colonies d’outre-mer, l’avarice de ce premier Tudor se retourna contre son fils Arthur qui mourut à l’âge de 15 ans, peu de temps après avoir épousé Catherine ; il était le frère ainé du futur roi Henri VIII, laissant le destin de la jeune veuve catholique à la merci des ambitions des Tudor.
La mort préméditée d’Arthur (1502) et le second mariage qui eut lieu en 1509 entre Henri (règne de 1509 à 1547) et sa belle-sœur veuve Catherine, celle-ci répudiée dix-huit ans après cette union dont l’invalidité à été provoquée en 1531 (sachant que le pape Clément VII lui refuserait le divorce créant ainsi le schisme avec l’Église de Rome en 1533) afin de pouvoir, Henri VIII, se marier avec son amante Anne Boleyn en 1533. Telles sont les principales ruses prises en conséquence de l’exclusion de l’Angleterre qui ne pouvait avoir la possibilité de faire partie du traité négocié par l’Espagne et le Portugal avec Rome, leur accordant l’exclusivité du monopole commercial de la Carrera des Indes (1) concédée par la Bulle Inter Cætera émise par le pape Alexandre VI. Cette exclusion fait qu’Henri VIII soit devenu le précurseur du nationalisme anglais voué à la défense des intérêts nationaux.
C’est à partir de cet oligopole commercial et financier d’outre-mer, contrôlé par ces deux pays ibériques et l’Église de Rome comme perceptrice de tributs (la première Trilatérale ), que la rivalité entre l’Angleterre et l’Espagne aux Indes occidentales conduit un siècle et demi plus tard à la guerre anglo-espagnole (1655-1660), le Commonwealth anglais contre l’Espagne, sous le Protectorat d’Oliver Cromwell (1653-1659). Ce lord-protecteur d’Angleterre instaura une dictature militaire, déchaîna la seconde guerre civile (1648), fit décapiter le roi Charles I (1649), imposa par la force le Commonwealth à l’Irlande et à l’Écosse (1650-1651) et instaura la république, connue comme le Commonwealth d’Angleterre. Toutes ces actions prises par ce chef des « Côtes de fer », indispensables pour faire face à la présence des Habsbourg dans la majeure partie des frontières de l’Europe occidentale, conduiraient à provoquer une politique d’affrontements contre la monarchie hispanique après l’arrivée au pouvoir du Cardinal Richelieu, premier ministre de Louis XIII de France (1624-1642) et ennemi acharné de l’Espagne en raison des difficultés financières et mercantiles que ce prélat avait occasionnées aux Français par sa politique erronée due à l’effort de guerre contre le nouvel empire espagnol.
À conséquence de ces rivalités européennes la politique résolument pragmatique du cardinal Richelieu se modifie, adoptant ces actions radicales : a) détruire la puissance politique du protestantisme en France ; b) abattre l'orgueil et l'esprit factieux de la noblesse ; c) anéantir la maison d'Autriche. Cependant, en 1635 les victoires des armés impériales lors de la Guerre des Trente Ans le décidaient à intervenir du côté des états protestants qui maintenaient des liens commerciaux et financiers très étroits avec les protestants français depuis l’Édit de Nantes (1598), lesquels formaient un état dans l’état, même s’ils avaient été soumis à l’autorité royale (1628), à leur fief de La Rochelle. Toutefois, les protestants français récupéraient leur liberté de culte et toutes les prérogatives liées à cet esprit hanséatique de comportement social et politique par l’édit de grâce d’Alès (1629). Ces tractations accordant aux protestants ces « privilèges » avaient toutes un seul et unique objectif : déclarer la guerre totale à l’Espagne pour en finir avec l’hégémonie de celle-ci. De ce résultat pragmatique et nationaliste, Richelieu put entreprendre de façon acharnée sa politique expéditive des affaires extérieures dans le but de contrecarrer le pouvoir de la dynastie austro-hispanique des Habsbourg, régnante à cette période en Espagne et dans le Saint-Empire romain germanique. Ainsi cette politique visionnaire, imitant le pragmatisme nationaliste anglais, a permis que ce cardinal-premier ministre de Louis XIII réussisse à réaliser l’expansion territoriale d’outre-mer de la France, implantant les premiers établissements de colons en Nouvelle France, Guadalupe, Guyane, Martinique, Sénégal, Madagascar et La Réunion.
C’est dans cette évolution d’expansionnisme politique, territorial, commercial et religieux que la France fit face à l’empire espagnol des Habsbourg(2) et au Commonwealth anglais constitué entre 1649 et 1653, suite à la première révolution anglaise (1642-1649) provoquée, ayant comme objectif la récupération du contrôle de l’Irlande, celui-ci perdu lors du règne de Charles I après son conflit avec les parlementaires anglais, fervents défenseurs du protestantisme depuis le soulèvement catholique en 1641.
Dans cette période de conflits paneuropéens, les Anglais ont envahi le cap de Gibraltar (Andalousie), territoire d'outre-mer sous la mainmise du Royaume-Uni depuis 1707. La guerre de Succession d'Espagne, 1701 à 1714, opposant l’Espagne et la France, avait fait que cette enclave stratégique de premier ordre tombe facilement sous contrôle britannique et qu’elle le soit encore aujourd’hui en raison du pouvoir centraliste espagnol corrompu étant sous la tutelle de la monarchie des Bourbon. Gibraltar, colonie considérée illégale par l’ONU, est située au sud de l’Espagne, seul territoire colonial existant aujourd’hui en Europe, tout comme le Québec est la seule colonie en Amérique du Nord. La géopolitique et le trafic illégal ont fait de Gibraltar, comme toujours il a été, une enclave stratégique de grande importance pour les pouvoirs oligarchiques. Cette colonie est située en bordure du détroit de Gibraltar reliant la Méditerranée à l’océan Atlantique où confluait 70% du commerce maritime asio-africano-européen. C’est dans ce contexte d’échanges et de relations multilatérales imposées que le contrôle de ce territoire andalou fut pris par les Anglais en connivence avec des caciques et laquais andalous faisant partie du pouvoir centraliste espagnol à Madrid et les forces anglo-néerlandaises de l’amiral George Rooke le 21 juillet 1704, qui devient gouverneur de Gibraltar. La « légitimité » « juridique » et « politique » de cette colonie est confirmée et « reconnue » par l'Espagne des Bourbon, en raison de ces traîtres pro-royalistes espagnols qui avaient approuvé l’infâme accord dénommé Traité d’Utrecht de 1713 . En plus de Gibraltar, la Grande-Bretagne reçut par cet accord, Terre-Neuve, l’Acadie et Minorque.
Toutefois, c’est à partir du contrôle de l’enclave géostratégique de Gibraltar ( Calpé en latin, dans la mythologie grecque ce rocher fait partie de l’une des Colonnes d’Hercule . L’autre étant Ceuta ou Mons Abyla au nord du Maroc. L’empereur Charles V les avait incluses dans son blason d’armes comme symbole héraldique de puissance dans l’Empire Espagnol) que furent possibles la conquête du Bas Canada et la soumission des Canadiens français, effectuées par les forces navales britanniques étant sous les ordres du premier ministre et ministre de la Guerre, William Pitt (leader du nationalisme anglais face aux Bourbon français et espagnols qui conduisit la Grande Bretagne à la victoire de la guerre de Sept Ans ). Il convient de souligner que la marine française ne pouvait s’aventurer à faire face à ce bouclier maritime anglais qui s’étendait du sud de l’Angleterre jusqu'à Gibraltar (incluant les côtes maritimes du Portugal protégées par les anglais), ni compter sur leur propre force navale ou celle de l’ Armada , laquelle avait été détruite par la marine anglaise lors de la bataille de Trafalgar en 1805. En définitive, les forces navales françaises restaient pratiquement neutralisées, ne pouvant aller défendre leurs colonies en raison du contrôle exercé par les britanniques dans cet espace maritime de capitale importance pour l’expansionnisme impérialiste anglo-saxon.
Gibraltar : colonisation des Amériques et conséquences pour le Bas Canada
L’emplacement géographique hautement privilégié de Gibraltar, axe maritime d’une importance stratégique vitale pour consolider dès 1714 les colonies de la côte Est (treize colonies qui devaient donner naissance aux États-Unis), des provinces maritimes du Canada et des petites îles des Antilles comme la Jamaïque et la Barbade, a permis que ces colonies se développent avec succès. Mais l'invasion des colonies espagnoles d’Amérique du Sud par les Anglais fut bloquée par l'échec de la prise de Carthagène (Colombie). Par conséquent, cette expansion dans les Amériques , certains historiens la considèrent comme étant la fin du premier Empire britannique (1615-1815) ; la seconde phase de cet empire aura lieu en Asie et en Afrique (1757-1914).
De cette perspective ajoutons qu’à l'origine, les colonies les plus lucratives étaient celles produisant du sucre, surtout aux Antilles où l’esclavage devint le pilier de l’économie locale. D’autre part, les colonies continentales produisaient du tabac, du coton et du riz dans le Sud, tandis que celles du nord (Canada) fournissaient du bois et des fourrures. Les grands espaces de bonnes terres agricoles attiraient les excédents démographiques de la métropole anglaise vers cette partie inexplorée du monde. Lentement, ces colonies ont pris le dessus sur leurs voisins, notamment les Hollandais (New York), puis les Français établis à Louisbourg et à Québec. Sans oublier qu’au début du XIXème siècle, l’Australie (colonie pénitentiaire destinée aux opposants de cet empire construit sur des millions de victimes innocentes)(3) et la Nouvelle-Zélande furent colonisées et devinrent exportatrices d’or, de platine… Ces métaux précieux constituaient, avec d’autres matières premières et stratégiques pillées dans les colonies sous cet empire anglo-saxon, un conglomérat militaro-économique de saccage et d’extorsion servant à développer l’industrie originant la révolution industrielle et dynamisant le marché boursier et spéculatif dénommé City de Londres .
D’autre part, c’est à partir de ce contrôle intercontinental anglo-saxon et de quasi monopole du marché des matières premières pour l’industrie navale moderne, le développement industriel et technologique au début du XIX siècle en Angleterre, que le Bas Canada a joué un rôle prépondérant de colonie intérieure (par l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique en 1867) que le centralisme d’Ottawa s’était fixé en étant sous l’emprise de l’Empire britannique et ledit Bas Canada (Québec), restant jusqu’à présent une colonie dépendante du centralisme d’Ottawa. Ainsi, depuis le rapatriement unilatéral de la Constitution en 1982, le Québec fait partie avec Gibraltar de cet axe colonial stratégique d’évasion de capitaux, de pillage de ressources, de comptabilité créative, de soumission politique, de prélèvements fiscaux alégaux , de lois arbitraires et racistes… Toutes ces conditions de servitude sont celles qui sont appliquées uniquement aux nations dont la majorité de leur population collabore à cet état de continuité et de servitude colonialistes, donnant la condition d’être soumis au joug du conquérant. Gibraltar est pourtant l’unique colonie encore en vigueur en Europe depuis 1714, et le Québec (Bas Canada), l’unique colonie en Amérique du Nord depuis 1760, conquise par les Anglais lors de la bataille Des Plaines d’Abraham ; ces deux colonies rendent possible cette aberration d’auto-colonialisme dans ce XXIème siècle.
Une petite armée et des collaborateurs locaux pour un grand empire
Pour bien comprendre la réalité de la constitution de cet empire britannique, il faut tenir compte que sans le concours de traîtres et de collaborateurs locaux, jamais les forces impérialistes du Royaume Unis n’auraient eu la possibilité de réaliser cet expansionnisme colonisateur durant trois siècles. Comme exemple de ce collaborationnisme permettant le triomphe de l’envahisseur et la transformation de populations libres en peuples soumis par un quelconque statut de colonie, il serait opportun de mentionner comment cette soumission s’est effectuée pendant une partie de cette période : sous le règne de la reine Victoria (1837-1901), il y eut 72 campagnes militaires en tout. De fait, les Forces armées britanniques ne représentaient qu'environ 0,9 % de la population d’un total de 20,9 millions d’habitants au Royaume Uni, dont 12 en Angleterre. En 1898, la British Army comptait 109 000 soldats professionnels dans les îles britanniques, seulement 76 000 dans l’Empire des Indes et 42 000 dans le reste de l'Empire; l’armée de l’Inde britannique était forte de 145 000 hommes, tandis que la Royal Navy comptait 105 000 hommes. Pourtant le budget de la Défense cette même année n’était que de 41,5 millions de livres sterling, soit 2,6 % du PNB.
La première bataille des Plaines d’Abraham
Les opérations qui furent entreprises par l’armée britannique en 1759 et ordonnées par le ministre de la Guerre, William Pitt, étaient le résultat d’un front stratégique plus ample que celui débuté à la fin de juin de la même année, considéré comme la première bataille. Ce front stratégique comprenait l’embouchure du fleuve Saint-Laurent jusqu’au lac Érié. Au début de décembre 1758, Pitt mit les gouverneurs des colonies septentrionales et méridionales au courent de son plan afin que le siège puisse s’avérer une victoire totale dans un lapse le plus court possible. Cette première bataille des Plaines d’Abraham eut lieu le 13 septembre 1759 durant la guerre de Sept Ans. Bien qu'étant l'une des batailles les plus décisives de la guerre, elle ne dura qu’environ quinze minutes, mettant fin au siège de la ville de Québec, lequel avait duré trois mois. Le combat entre les Anglais et Canadiens français qui comptaient sur leurs alliés, dont les Amérindiens …fut en fait le point culminant d'un siège qui avait débuté le 26 juin quand les Britanniques débarquèrent à l’Île d’Orléans sur le fleuve Saint-Laurent. La flotte britannique, sous le commandement de l'amiral Charles Saunders, avait navigué de Louisbourg jusqu’à l’île du Cap-Breton. Cette force navale se constituait de 49 navires avec 1 944 canons et 13 500 membres d'équipage, en plus de 2 bateaux plus petits pour amener à terre les forces de 8 400 soldats britanniques (7 030 réguliers britanniques, 1 280 Américains des Colonies du jeune brigadier de 32 ans appelé James Wolfe qui avait en sa possession 3 pièces d’artillerie et était subordonné du maréchal Jeffrey Amherst). De plus, une tentative de mettre à terre 4 000 hommes sur la rive nord du fleuve vis-à-vis des Chutes Montmorency, à l'est de Beauport, échoua le 31 juillet. Le général Louis-Joseph de Montcalm avait infligé des pertes de 400 hommes à l'ennemi alors que de son côté, on n'en comptait que 60, étant surtout des Amérindiens appelés par les Anglais « les chiens de guerre des Français » (4).
La seconde bataille des Plaines d’Abraham
Ainsi le rapportait Pierre J.-O. Chauveau en 1863 : « Cette seconde bataille est restée pendant longtemps relativement inconnue et comme jetée dans l’ombre par l’immense résultat de la rencontre du 13 septembre 1759. Tout concourait du reste à faire de celle-ci un grand évènement historique. L’Europe, depuis ce temps, n’a guerre su de nous autre chose… (…). Le combat du mois d’avril 1760 était une belle revanche accordée au petit peuple fidèle et valeureux que le désastre de l’année précédente avait si cruellement désolé ; c’était le couronnement utile, seulement au point de vue moral, de toutes les inutiles victoires remportées dans les campagnes précédentes ; enfin c’était un dernier titre de noblesse ajouté à tous ceux qui devaient nous concilier l’estime et le respect de nos vainqueurs »(5).
Effectivement, après cette seconde bataille des Plaines d’Abraham qui fut entamée sous le coup d’une cruelle défaite, isolée du monde entier, sans argent, presque rien de quoi se nourrir et sans poudre à canon, au milieu des terribles rigueurs d’un hiver arctique, à quoi songeait une poignée de vaincus ? À préparer la revanche de la défaite du 13 septembre 1759, à reprendre le contrôle de Québec !
Le choc eut lieu le 28 avril 1760 à ces mêmes Plaines d’Abraham, théâtre de la défaite de Montcalm sept mois auparavant. Une courageuse charge passionnée, désespérée, où l’armée française s’emploie avec acharnement, décida la victoire. Les Anglais en déroute s’enfuirent derrière les murs de Québec, laissant sur place toute leur artillerie, plus de cinq cent morts et des centaines de blessés. Du côté des forces canado-françaises, gisaient sur le sol de cette bataille pour la dignité d’un peuple naissant, presque tous les grenadiers et une centaine d’officiers, parmi lesquels le valeureux Bourlamaque, qui avait conduit la charge contre l’envahisseur anglais.
Mais cette fois-ci la victoire fut de courte durée car les vaisseaux anglais paraissaient à nouveau à l’horizon du fleuve Saint-Laurent, venant de l’autre extrémité de l’Atlantique. De cet axe maritime comprenant le sud de l’Angleterre, le Portugal et presque tout le sud de l’Espagne, et comme proue de ce bouclier d’espace de contrôle de transite naval, Gibraltar. Tel que mentionné antérieurement, le contrôle et la colonisation de Gibraltar furent parmi les facteurs principaux de la victoire des Anglais et la défaite des canado-français au Canada. Précisons que l’emplacement de Gibraltar dans le golfe de Cadix est situé à l’embouchure du détroit maritime, entre l'océan Atlantique et la mer Méditerranée. Ce détroit de Gibraltar, large de 14,4 km, sert de séparation naturelle entre deux masses d’eau : la mer Méditerranée et l’océan Atlantique et entre deux continents : l’Europe et l’Afrique. De plus, géologiquement le détroit de Gibraltar représente la faille des deux plaques tectoniques : la plaque d’Eurasie et celle du continent africain.
L’on peut se rendre compte que la formation de l’Empire anglo-saxon aurait été impossible sans le contrôle de ce bouclier maritime et sans la forteresse navale du rocher de Gibraltar servant comme point d’attaque pour les forces navales britanniques concentrées dans cette zone aux conditions privilégiées où déferlent les vents alizés venant de l’hémisphère nord, vents qui poussent les bateaux vers l’Amérique (le même trajet maritime emprunté par Christophe Colon, du 3 août au 12 octobre 1492). Rappelons les périodes de la formation de l’Empire anglo-saxon : dans la première, la destruction de l’Empire espagnol et la neutralisation de leurs alliés, dont la France afin de pouvoir coloniser l’Amérique (1615-1815) ; et dans la seconde, coloniser l’Afrique et l’Asie (1757-1914), juste quelques années avant la défaite « annoncée » lors de la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique, laquelle opposa les colons britanniques d’Amérique du Nord à leur métropole, la Grande-Bretagne (1775-1783).
Il est évidant que sans le contrôle de Gibraltar commencé dès 1704, légitimé par le Traité d’Utrecht en 1713 qui incluait l’Acadie et Terre-Neuve, le Canada n’aurait jamais été sous la mainmise des anglo-saxons. De fait, cette stratégie bien manigancée a fait de ce rocher une forteresse inexpugnable avec ses 5 kilomètres de galeries creusées dans la roche, servant à entreposer les pillages effectués dans les galions espagnols venant du Nouveau Monde, à préserver et préparer l’armement de guerre et d’autres munitions indispensables à l’expansionnisme du pouvoir colonialiste britannique. De plus, il aurait été impossible d’appliquer l’esprit de conquête hanséatique afin de monopoliser le commerce mondial par la dynamique d’extermination de peuples innocents et de saccages de ressources économiques destinées à soutenir la machine de crimes d’État. Sans oublier l’imposition de chartes constitutionnelles colonialistes et racistes, donnant des parlements appliquant des lois arbitraires et antidémocratiques pour ceux qui sont encore, en ce XXIème siècle, comme le Québec sous un régime colonialiste anglo-saxon, et Gibraltar amputé du territoire national des Andalous, maintenu colonie et paradis fiscal, soumis à ce même régime colonisateur, d’anachronisme politique et hors de la Loi Internationale du Droit des peuples à leur autodétermination.
La dernière bataille sera-t-elle gagnée par le multiculturalisme ?
Avec de tels antécédents, l’on peut affirmer aujourd’hui que ce qui subsiste de ce pouvoir colonialiste reste en vigueur afin de préserver les deux dernières colonies dans le monde occidental, Québec et Gibraltar, par des mécanismes politiques interposés. C’est-à-dire, Londres, Ottawa et Madrid, trois pouvoirs oligarchiques sous la tutelle de régimes monarchiques ayant des liens de complicité entre eux afin de se perpétuer. Régimes soutenus, paradoxalement, par des partis corrompus et historiquement antimonarchistes, tels le Parti laboriste anglais (LP), le Parti libéral du Canada (PLC) et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE)(6). Possédant de tels pouvoirs, en Europe par exemple, l’on est en train de réaliser le projet multiculturel Eurabie .
Dans ce contexte de corruption, de régimes antidémocratiques et de groupes politiques traîtres à leur raison d’être, faisant maintenir cet état de perversion institutionnalisée, il est normal que ce pouvoir néo-aristocratique se soit donné un « nouvel » instrument politique, le multiculturalisme, mis en place afin d’exercer ce néocolonialisme. L’exemple le plus concret nous l’avons précisément là où s’exercent ces mêmes régimes : au Royaume Uni, Règne d’Espagne et au Canada où le Québec est soumis à un État sous tutelle monarchique. Ainsi, par l’imposition de cet expansionnisme démographique implanté par ces trois régimes appliquant des politiques insensées et perverses d’immigration qui ont fait détruire et sont en train de détruire à tout jamais, les valeurs qui maintenaient ces peuples en cohésion, les laissant dans un état de vulnérabilité extrême. C’est donc l’objectif recherché par ces politiciens sans scrupule à la solde de ces régimes centralistes monarchiques et corrodés par leur passé impérialiste.
Au Québec, il ne fait aucun doute que cette politique d’expansionnisme multiculturel mise en place par des politiciens faisant partie intégrante de ce nouveau pouvoir oligarchique, est destinée à faire « diluer » la nation canadienne-française dans cette mouvance démographique exogène à leur valeurs socioéconomiques nationales. Évidemment, tout cela contribue à ce qu’elle n’ait pas la possibilité d’imposer son pouvoir politique dans ce régime centraliste. En conséquence de cet expansionnisme démographique exogène, le Pouvoir politique des Canadiens français est passé au Canada de 52% en 1867 à 23,9% en 2006 ; et avec le projet de loi C-56 modifiant la Loi constitutionnelle de 1867 (représentation démocratique), elle sera complètement soumisse à ce régime centraliste d’Ottawa(7). Il est évident que le but de ce centralisme oligarchique d’Ottawa consiste à faire disparaître cette nation singulière du paysage nord-américain. Et pour réussir cet objectif raciste, quoi de mieux que continuer à l’encadrer dans cette pérenne Constitution datant de 1867, modifiée de manière illégale et arbitraire lors du rapatriement unilatéral en 1982.
En ce qui concerne l’état de soumission des Andalous dû à la colonisation de l’une des parties stratégiques de son propre territoire par les Anglais depuis trois siècles, lequel sert, à ceux qui contrôlent le pouvoir anglo-saxon et leurs complices locaux, de paradis fiscal, lieu de blanchiment de capitaux provenant du vaste monde du trafic illégal… ; telle est la conséquence de sa dépendance du centralisme oligarchique espagnol et des groupes d’intérêts exogènes néocolonialistes.
En d’autres mots, la permanence de ces deux colonies à l’intérieur de tels régimes centralistes est fondamentale pour que le Québec et Gibraltar soient encore les seules deux colonies dans le monde occidental, afin de maintenir et préserver ainsi l’équilibre du pouvoir oligarchique des deux côtés de l’Atlantique.
Jean-Louis Pérez
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*. De ces vaincus il y a ceux qui composent la famille des Martel, dont je suis l’un d’eux (l’auteur de cet article), descendant de la lignée de ma grand-mère qui fut la petite-fille du jeune brigadier Jean-Louis Martel venu en Espagne en 1813 pour libérer les espagnols de l’oppression absolutiste des Bourbon lors de la Guerre d’Indépendance (1807-1813). Ce valeureux soldat faisait partie des troupes napoléoniennes qui ont envahi le territoire de la péninsule Ibérique pour défendre la première Constitution libérale du monde qui fut votée par les Cortes de Cadix (Andalousie) en 1812 par les constituants réunis à Saint Philippe Néri (dénommée La Pepa , cette Constitution établissait le suffrage universel, la liberté de presse, abolissait l’Inquisition, accordait la répartition des terres et la liberté d’exercer le commerce et l’industrie, entre autres dispositions socio-économiques et politiques). Cette Guerre d’Indépendance fut aussi entreprise en conséquence de la terrible défaite franco-espagnole de Trafalgar en 1805, dans le golfe de Cadix dominé par les Anglais à partir de la forteresse du Rocher de Gibraltar. Napoléon, confronté à l’armée britannique en Espagne, commandée par le général Irlandais Arthur W. Wellington défendant la monarchie absolutiste de Charles IV d’Espagne, voulait chasser les troupes britanniques d’Espagne pour s’emparer de Gibraltar et par la suite en finir avec la tutelle (sorte de protectorat) que les Anglais exerçaient sur le Portugal, afin de pouvoir à son tour dominer l’océan Atlantique, ce qui donnerait le contrôle et la défense des colonies d’outre-mer. Dans ce contexte de rivalités entre des pouvoirs absolutistes et des mouvements pour les abolir, comme ceux prônés par ladite Constitution, Ferdinand VII a détrôné son père Charles IV, forçant celui-ci à abdiquer. De plus, il fit appel aux monarchies européennes pour qu’elles organisent des hordes de mercenaires qui composeraient le corps expéditionnaire dénommé les Cent Mil Fils de Saint-Louis , hordes commandées par le duc d’Angoulême, fils de Charles X de France, nommé commandant en chef de l'armée des Pyrénées (dénommée Sainte-Alliance et formée par la Russie, la Prusse, l'Autriche et la France, pour restaurer l'absolutisme en Espagne)(8). Cette Sainte-Alliance composée de mercenaires Suisses, Basques, Navarrais, Russes, Français…, est venue en 1823 à la rescousse du parjure et félon roi Ferdinand VII d’Espagne qui n’avait pas respecté l’allégeance faite à la Constitution de Cadix, laquelle il révoqua en 1814. Par ces faits cet autre Bourbon devint un autre traître de la liberté démocratique des espagnols et qui, en remportant cette bataille contre la souveraineté politique de tout un peuple, mit par la suite des méthodes expéditives telles les crimes d’État, des prélèvements d’impôts illégaux et le rétablissement de l’Inquisition (1814) entre tant d’autres moyens d’extermination… Cette période fut dénommée la Décennie Abominable (1823-1833).
**. Depuis la disparition de l’empire britannique, Gibraltar s’est constitué en un nouveau paradis fiscal de premier ordre, en un chantier pour la réparation de sous-marins atomiques, en un centre mondial du blanchiment d’argent provenant du trafic de drogues, d’armes, de la prostitution et en une enclave de sociétés instrumentales de toutes sortes (56 000) dédiées à l’évasion de capitaux des pays dirigés par des oligarchies corrompues et antinationalistes.
1. Les autres « puissances » maritimes européennes (France, Angleterre et Pays-Bas) se sont vu refuser tout droit sur ces nouvelles terres. Elles ne purent dans un premier temps que recourir à la piraterie et à la contrebande pour profiter des richesses du « Nouveau Monde » avant que, apparition du protestantisme aidant, elles ne rejettent l'autorité pontificale qui monopolisait avec l’Espagne et le Portugal, la conversion des natifs au catholicisme, les saccages des ressources de ce continent…
2. Les Habsbourg avaient réussi à constituer l’empire « espagnol » en appliquant une savante politique d’unions matrimoniales (dynasties) et d’apports patrimoniaux (territoires). La découverte du Nouveau Monde fit que la devise des Habsbourg devienne : Que les autres fassent la guerre, l’heureuse Autriche, les unions dynastiques . Ceci fut entrepris sous la coupe d’un nouveau Saint-Empire romain germanique réunissant un grand nombre d’états européens : Autriche, Bohème, Espagne, Milan, Naples, Pays-Bas, Portugal... Au nom d’un catholicisme militant, ces états cherchaient à rétablir leur autorité en Allemagne, centre de la « Réforme », afin de réduire les états protestants formés à partir de l’exclusion commerciale des Indes occidentales , imitant à leur tour la politique nationaliste d’Henri VIII entreprise contre Rome par ce roi devenu sadique et exterminateur (il a entre autre chassé les Jésuites de l’Angleterre, confisquant leurs biens pour financer les premiers bateaux-pirates anglais destinés à saccager les galions espagnols venant d’Amérique). Cette politique de rivalité entre monarchies, depuis le schisme provoquant la rupture avec Rome (1533) continuée par Élisabeth I et par son successeur Jacques VI d’Écosse (de la dynastie Stuart rivale des Tudor) qui ont, par cette même politique, renforcé et augmenté les forces navales du naissant empire anglais hors d’Europe pendant que ce continent devenait un champ de bataille permanent interreligieux, financé par l’Empire espagnol avec le pillage des richesses du Nouveau Monde , visant à rétablir le Saint-Empire romain germanique (catholiques contre protestants voulant l’abolir). La Guerre de Trente Ans (1618-1648) fut le résultat de cette stratégie pragmatique et nationaliste des protestants hanséatiques qui, avec la création en 1600 de la Compagnie des Indes orientales , s’imposèrent dans le monde avec le colonialisme britannique et leur suprématie maritime.
3. Pour une information exhaustive sur ces atrocités, consulter le livre de Normand Rousseau L’histoire criminelle des Anglo-Saxons , publié aux éditions Louise Courteau, Montréal, 2008.
4. Cette information écrite en caractère gras est composée d’un passage de The Dicisive Battles of the Western World de J.F.C. Fuller (Londres, 1954), que j’ai traduit et ajouté à un fragment du livre mentionné en la note 5.
5. Passage extrait de Montcalm et le Canada français de Charles de Bonnechose (Paris, Librairie Hachette, 1886, pp. 157-158).
6. Les néo-aristocrates sont ces imposteurs infiltrés dans les partis politiques de gauche et ceux qui se disent libéraux (groupes connus aujourd’hui comme la gauche caviar ), tout comme ceux d’autres formations de pouvoir leur procurant des privilèges dont ils bénéficient en contrôlant l’appareil de l’État par des méthodes maffiosi, qui le plus souvent, sont des privilèges exclusifs institutionnalisés par les propres lois légiférées par ces mêmes nouvelles castes, et qu’il serait impossible d’obtenir autrement.
7. Projet de loi C-56 présenté par le PCC de S. Harper, le 11 mai 2007, avec l’objectif de réviser le nombre des députés à la Chambre des communes (de 307 actuellement à 325 députés ?) et des représentants des diverses provinces, diminuant proportionnellement la représentation du Québec pour éviter la formation à Ottawa de gouvernements minoritaires en raison de la présence du Bloc Québécois (BQ) dans cette chambre de pouvoir raciste. Autre exemple de la perte de contrôle politique, économique, social et culturel : la représentation des Canadiens français à Montréal a diminué passant d'une majorité de 60% dans les années 40, à moins de 46% présentement, en raison surtout de la hausse représentative des groupes ethnopolitiqu es pro-fédéralistes.
8. C'est l'aristocratie anglaise qui contrôlait le fabuleux marché boursier de la City de Londres , nécessaire au financement de l’exploitation des ressources naturelles dans les colonies se trouvant sous sa tutelle (tel qu’aujourd’hui au Québec, les mines sont exploitées par de nombreuses compagnies qui n’ont pas à payer de redevances à l’État québécois), ayant elle-même financé la guerre contre Napoléon. De plus, les tories dirigés par le conservateur Robert Banks-Jenkinson (secrétaire d’État à la Guerre et des Colonies, premier ministre de 1812 à 1828 sous la régence de 1811 à 1820 et le règne du roi George IV de la dynastie allemande Hanover, de 1820 à 1830), refusèrent de prendre formellement part au pacte de la Sainte-Alliance (formée le 26 septembre 1815, pourtant l’Angleterre y adhérait le 20 novembre 1815); mais quand éclatèrent les troubles d'Italie et d'Espagne, les Anglais laissèrent les gouvernements absolutistes de l'Europe faire la police dans ces nations en permanents conflits internes et dans d’autres petits États. Car, il y avait par ailleurs suffisamment à faire en Angleterre et dans ses colonies d’outre-mer, surtout préserver et renforcer l’axe maritime Gibraltar/Québec. Colonies qui lui assuraient un contrôle géostratégique total sur l’Atlantique et les routes maritimes confluant vers celui-ci. Ce contrôle fut possible par la pérenne alliance anglo-portugaise entre l’Angleterre et le Portugal qui fut scellée en 1373 (alliance qui se poursuivit sous la Grande-Bretagne puis le Royaume-Uni). De ce pacte résulte l'alliance la plus ancienne encore en vigueur dans le monde.
***
P.S. : cet article à été rédigé afin de répondre d’une manière « exhaustive » à l’article de monsieur René Marcel Sauvé, Chacun son destin ! , n’ayant pu m’expliquer davantage dans un si court commentaire intitulé Quelques précisions historiques , envoyé antérieurement.
L’Histoire écrite par les vaincus*
Québec/Gibraltar** : deux colonies assurant l’équilibre du pouvoir oligarchique
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
23 juin 2009Donc il n'y a plus aucun espoir pour nous, monsieur Perez. Les partielles d'hier le confirment.
Pendant cinquante ans, j'ai travaillé à m'instruire en géopolitique et à trouver les ouvertures naturelles qui s'offrent à nous dans cet engrenage impérialiste qui s'exerce contre nous depuis plus de quatre siècles. J'ai trouvé des dégagements importants, qui ont eu pour effet de nous permettre non seulement de survivre en dépit des efforts répétés pour nous fossiliser, mais de progresser jusqu'à devenir une Nation dotées des assises de son propre État.
Les événements les plus stratégiques, ceux dont l'effet s'exerce à long terme, comprennent;1. La guerre des Anglais contre les Amérindiens du chef Pontiac, qui ont obligé les Anglais à avoir recours à nos services afin de mettre la paix dans les grands Lacs.2. Les tentatives "hanséatiques" d'expansion du commerce anglais à l'ouest du Saint Laurent. Jusqu'à la construction des canaux et chemins de fer, ce commerce était conduit par nos commis voyageurs, appelés coureurs de bois.3. La guerre d'indépendance américaine, qui obligea les Anglais en mauvaise posture au Québec de nous faire de nouvelles "concessions", dont l'Acte de Québec. 4. Le traité de Saint Germain-en-Laye de 1783, qui maintenait temporairement en place les routes commerciales empuntées par nos commis voyageurs jusqu'en 1840, alors que débuta l'époque décisive de la construcion des chemins de fer aux États Unis et en Amérique Britannique du nord. 5.La guerre de 1812 et l'invasion américaine, qui obligea de noveuau les Anglais à nous faire des concessions qu'ils auraien refusées autrement.6. La colonisation des basses terres des grands Lacs contre l'expansion américaine provoquée par la construction des canaux et chemins de fer dans les vallées de l'Hudson et de la Mohawk. 7. Les obstacles majeurs dont le Québec est entouré,ses hivers froids et ses neiges, qui en limitent l'accès, ce qui n'est pas le cas de Gibraltar, 8. Le caractère linéaire des communications dans l'État "canadian", qui en limite les possibilités d'expansion dans les régions éloignées des lignes de communiations, toutes au sud des territoires respectifs du Québec et du ROC.9 La croissance statutaire de plusieurs provinces qui ont atteint la stature de véritables États. En Scandianvie et dans les Balkans, de telles croissances ont fait tomber les États centraux, dont l'Union Kalmar, l'Autriche des Habsbourg et la Yougoslavie qui la remplaça. Nous sommes perdants parce que nous nous croyons perdants, alors que nous avons tout ce qu'il faut pour nous reconnaître et défendre notre État Nation, y compris l'appui du peuple américain mais à la condition de savoir comment présenter notre cause.Nous voulons et nous allons être reconnus État Nation parce que nous finirons par savoir quoi dire et que faire, ce que nous ne svons pas encore. JRMS