Marc Bibeau est honnête

L'entrevue de Patrice Roy avec Jean Charest

La justice immanente

Tribune libre

L'entrevue a commencé par une primeur, un scoop: Jean Charest voulait être candidat à la chefferie du Parti conservateur pour réaliser sa grande ambition: devenir premier ministre du Canada. Or, il ne sera pas candidat et sa décision est définitive.



L'enquête Mâchurer de l'UPAC suit son cours et des accusations pourraient être portées contre Marc Bibeau et Jean Charest. Les documents présentés par l'UPAC à un juge pour obtenir le droit de faire des perquisitions ont été publiés en leur intégralité dans un Cahier spécial placé au centre du Journal de Montréal. Dans ces documents, les témoignages d'entrepreneurs et de bureaux d'ingénieurs mettent en évidence le rôle du grand argentier du Parti libéral du Québec, Marc Bibeau.



Pour ces entrepreneurs et ces ingénieurs, il y avait un lien entre l'obtention de contrats et des dons en argent au Parti libéral du Québec sous forme de prête-noms ou dans des enveloppes brunes (dons qui n'apparaissent pas dans les rapports du Directeur général des élections). Sous les libéraux de Jean Charest, il y avait donc un mode de fonctionnement, un système qui est de la corruption. Ce système Charest-Bibeau est illustré par l'exigence pour chaque ministre de ramasser au moins 100,000$ par année (question que Patrice Roy n'a pas posée à Jean Charest…). (Le tribunal de l'opinion publique a condamné ce système de financement du Parti libéral du Québec lors des élections générales du premier octobre 2018 car le PLQ qui a été battu, c'est le Parti libéral de Jean Charest-Philippe Couillard.)



Ce système libéral de financement et d'obtention de contrats (et de nominations) a existé et les deux principaux responsables de cette corruption qui selon le rapport Duchesneau coûtait 30% plus cher aux contribuables québécois, les deux responsables sont Jean Charest et Marc Bibeau.



Dans le contexte du dossier Mâchurer de l'UPAC, ce que Jean Charest a dit à Patrice Roy sur le financement du Parti libéral, sur son rôle et sur le rôle de Marc Bibeau n'a aucun rapport avec la vérité. Quand un individu est menacé d'être accusé de malversation, il dira qu'il est non coupable. Alors, selon Jean Charest, Marc Bibeau est quelqu'un d'honnête. Les entrepreneurs et les ingénieurs qui ont décrit "le système" ont "des impressions", "des sentiments". L'UPAC n'est pas fiable. Rappelez-vous Guy Ouellette. Regardez le procès contre Nathalie Normandeau qui ne va nulle part. L'UPAC depuis six ans aurait pu porter des accusions. Pourquoi ne l'a-t-elle pas fait? (sous-entendu parce je n'ai rien fait d'illégal) Que l'UPAC porte des accusations ou qu'ils ferment le dossier.



Avec la possibilité de poursuites, on ne pouvait pas s'attendre à ce que Jean Charest se reconnaisse responsable du "système" ni qu'il accuse son ami Marc BIbeau qui a appliqué un système dont le premier bénéficiaire a été le chef du Parti libéral du Québec, premier ministre du Québec du 29 avril 2003 au 19 septembre 2012.



Par ailleurs, parce que les documents de l'UPAC que Marc Bibeau a essayé de cacher et qui ont été rendus publics sont une des causes du fait que Jean Charest ne sera pas candidat à la chefferie du Parti conservateur, on peut dire que c'est un commencement de justice immanente. Jean Charest s'était fait donner un pont d'or pour assurer son avenir financier par Paul Desmarais, Laurent Beaudoin et cie pour renoncer à son rêve de devenir premier ministre du Canada. La corruption du PLQ sous sa direction vient de lui donner le coup de grâce.



p.s. Il est faux de dire qu'avant qu'il devienne chef du Parti libéral, le parti ramassait plus d'argent que sous son règne. On a les chiffres du financement du PLQ sur le site du Directeur général des élections. Jean Charest a été élu chef du PLQ le 30 avril 1998: il a été premier ministre du Québec du 29 avril 2003 au 19 septembre 2012. Au pouvoir, un parti politique peut donner des contrats et faire des nominations. Et il besoin d'argent pour se maintenir au pouvoir: les entrepreneurs et les bureaux d'ingénieurs étaient une source de revenus par des prête-noms et des enveloppes brunes.



Voici le nombre de millions ramassés par le PLQ de 2003 à 2012. Des élections générales ont eu lieu en 2003, 2007, 2008 et 2012.



2003: 11.88 millions; 2004: 11.03 ; 2005: 11.56; 2006: 10.37; 2007: 10.55; 2008: 12.71; 2009: 9.08; 2010: 6.85; 2011: 6.66; 2012: 9.16 millions. ( 1999: 4.86; 2000: 5.78; 2001: 7.37; 2002: 8.3 millions)



Et le Parti québécois. 

2003: 6.99 millions; 2004: 4.32; 2005: 6.64; 2006: 4.99; 2007: 6.45; 2008: 6.60; 2009: 5.24; 2010: 4.25; 2011: 4.18; 2012: 5.80 millions.


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1 commentaire

  • Robert Barberis-Gervais Répondre

    22 janvier 2020

    Le pont d'or de Jean Charest.


    Pour la deuxième fois et cette fois est définitive, Jean Charest vient de renoncer à son rêve de devenir premier ministre du Canada.


    A l'occasion de la parution du livre PLQ Inc, le Journal de Montréal a parlé d'un pont d'or pour Jean Charest. Mais ce n'était pas clair. Voici de quoi il s'agit.


    Le chroniqueurs politiques Michel Vastel et Michel David en ont parlé. Jean Charest était à Ottawa. Le Quebec Libéral Party se cherchait un chef. Des hommes d'affaires comme Paul Desmarais (Power corporation), Laurent Beaudoin (Bombardier), le PDG de Canam manac et d'autres se sont réunis et ont rencontré Jean Charest.


    Ils lui ont demandé à renoncer à son rêve de devenir premier ministre du Canada. Ils lui ont demandé de venir aider les fédéralistes à combattre les séparatistes en devenant chef du Quebec Liberal Party.


    Il a accepté pour rendre service au Canada. Je n'étais pas présent à cette réunion. Mais je vous pose une simple question. Quand Paul Desmarais demande un service à quelqu'un, pensez-vous qu'il le récompense par une tape dans le dos?


    Le fonds monétaire de plusieurs millions de dollars qui a été versé en fiducie pour assurer l'avenir financier de Jean Charest pour services rendus, c'est ça qu'on appelle le pont d'or. Je suis aussi certain de l'existence de ce pont d'or que je suis certain de l'homosexualité de Robert Bourassa et de ses conséquences politiques. Ce n'est pas seulement les 75,000$ (minimum) qui ont été versés par le Quebec Liberal Party à Jean Charest chaque année pendant dix ans et qui a été caché pendant dix ans qui expliquent le train de vie de Jean Charest. Voilà une bonne piste de recherche pour l'UPAC.