L'Éducation : Une question d'intérêts et de confiance en soi

La clé du succès se cache dans la stimulation des intérêts (par les choix scolaires) et la confiance en soi

Tribune libre 2010


À mon avis, un des principaux problèmes de l'éducation au Québec se situe au niveau secondaire. Entendons-nous que le décrochage scolaire y est très étendu et qu'à ce moment dans la vie des jeunes québécois, ils ont besoin d'une structure flexible et motivante pour se présenter à 8h au cours. Si dès le début du secondaire les jeunes pouvaient choisir tous leurs cours, que ce soit mathématique, sciences ou éducation physique, sans doute qu'ils seraient plus nombreux à poursuivre plus loin leurs études. La clé du succès se cache dans la stimulation des intérêts ( par les choix scolaires ) et la confiance en soi ( acquise dans les cours, qui seront probablement plus petits puisque nous savons tous que les élèves auront plus d'attention et de suivi et seront plus à l'aise de poser leurs questions). Cela dit, un jeune qui choisirait 5 cours à sa première année ( ex : Mathématique 1 – Musique 1 – Anglais 1 – Géographie 1 – Sc. Physique 1, et 5 cours
à sa deuxième année ( ex : Français 1 – Histoire 1 – Mathématique 2 – Education physique 1 – Sc, Nature 1) et ainsi de suite, aurait la liberté de choisir 4 cours de mathématique ou 5 cours d'anglais en plus des divers cours d'intérêts personnels.
Une fois le minimum de compétences requises et la réussite du test final ( ex : Français 3 – Mathématique 3 et Anglais 3), le jeune aurait le droit d'aller faire des études supérieures ou professionnelles. Bien sûr, un jeune qui voudrait quitter plus vite sur le marché du travail au niveau professionnel n'aurait qu'à faire 3 ans, comme c'est le cas actuellement, à la différence qu'il devra être dans une concentration particulière ( dite intensive). De cette manière, beaucoup de jeunes éviteraient l'école des adultes, ce qui n'est pas toujours l'idéal pour un jeune qui a besoin de motivation et d'énergie.
L'avantage de cette concentration serait bien sûr de pouvoir y entrer sans problème avant le début d'une année. Cette ‘' étude-à-la-carte ‘', si vous voulez, conviendrait parfaitement à la nouvelle génération de jeune qui ont besoin d'exprimer leurs intérêts et leurs personnalités.
La personnalité et la confiance en soi sont étroitement liées à la réussite de l'élève. Tous les cours sans exception devraient favoriser le discours et l'expression orale. Les exposés devraient êtres plus nombreux afin de ne pas gêner nos jeunes de s'exprimer correctement et avec assurance. Tout est dans la structure du système.
Que la margarine soit jaune ou blanche et que le bulletin soit chiffré ou non, notre système d'éducation à besoin de simplicité et d'innovation. Cessons les querelles entre factions réformistes ou non, la question éducative se règlera lorsque le plaisir d'aller à l'école et le désir seront accompagnés de l'absence de distraction comme le bulletin chiffré/lettré, pour ne nommer que cela. Enfin, ce bulletin, je crois qu'il devrait être lettré parce que l'évaluation est une évaluation. Ne m'en demandez surtout pas plus, je n'y verrai pas l'intérêt réel.
Auteur : Steeven Gagné


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    4 août 2010

    L'idée que vous proposez est très mauvaise et vous poussez dans le sens de ce qui ne va déjà pas bien à l'école.
    Ce sont des esprits critiques, autonomes et déjà passablement instruits et éduqués qui peuvent faire de tels choix et même là, si l'on considère par exemple l'université, les étudiants ne commencent à se spécialiser qu'à la deuxième année.
    Oui le monde change vite, les savoirs s'accélèrent et les disciplines s'entremêlent, mais pour équiper les citoyens et en faire des esprits indépendants et outillés, il faut que le tronc commun des disciplines essentielles soit solide et clair, le curriculum doit être précis et garantir que l'on puisse aisément greffer de nouveaux savoirs.
    Votre suggestion fait fi de cette logique élémentaire, comment voulez-vous que l'on puisse correctement administrer un système où les cours sont aux choix alors que l'acquisition des divers savoirs de base suppose une organisation et une hiérarchisation très rigoureuse pour garantir une véritable acquisition chez les enfants?
    Ensuite, ce qui fait défaut, dans le système actuel, ce sont précisément les repères et les structures : les renversements de valeurs, le mépris des sciences, l'information spectacle, la valorisation de l'argent avant le savoir dénaturent le rôle de l'école. Offrir plus de liberté à des esprits encore vierges c'est leur brouiller délibérément les cartes.
    Votre idée encouragera plutôt la ségrégation sociale, les parents instruits choisiront pour leurs enfants, alors que les autres les laisseront faire à leur guise. C'est contraire au rôle de l'école qui est la seule institution véritablement capable d'apporter une certaine démocratisation entre les classes sociales et les disparités régionales ou culturelles, si vous supprimez cette chance qu'offre l'école, vous rendez les plus défavorisés encore plus vulnérables à leur milieu.
    Enfin, au secondaire, on ne connait encore rien, c'est plutôt à l'école d'intéresser et pour cela, il faut offrir le savoir sans discriminer; se fier au gout, c'est oublier que celui-ci dépend du milieu.
    Si vous voulez vraiment lutter contre le décrochage, faites de l'école un milieu de vie, offrez à tous les sports, les arts et la musique en sus de la formation scolaire et ouvrez l'école de manière à ce qu'elle soit un refuge. Quoi qu'il en soit, l'éducation doit être valorisée en tant que telle. Votre suggestion s'apparente à une instrumentalisation de l'école. Si cette dernière ne sert qu'à avoir un emploi, il est normal que le décrochage soit une avenue plus intéressante : trop de modèles de succès démontrent indubitablement qu'on peut réussir sans éducation. Si la culture, la débrouillardise, l'indépendance et l'innovation prévalent, la réussite économique ne suffit plus et l'école redevient logiquement un passage obligé pour grandir. En terminant, je ne saurais trop vous recommander de lâcher les modèles psychopédagogiques articulés autour de la motivation, préférez les modèles philosophiques, «La Crise de l'éducation de Hanna Arendt» me semble une lecture tout indiquée.