(Une position des OUI Québec appuyée par les quatre principaux partis souverainiste à Québec et à Ottawa, PQ, QS, ON et BQ)
Pour comprendre la crise actuelle des finances publiques au Québec, il faut regarder, non seulement les politiques d’austérité du gouvernement du Québec, mais ce qui se passe à l’ouest, à Ottawa, où sont dépensés les quelques 50 milliards de dollrs de nos taxes et impôts envoyés annuellement par les Québécoises et les Québécois au gouvernement canadien. Pendant qu’à Québec un gouvernement à courte vue sabre dans les services essentiels ou augmente les taxes et les tarifs, à Ottawa, on recommence à prévoir des surplus.
Un régime
dysfonctionn
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En novembre 2014, le ministre canadien des finances estimait le surplus anticipé pour 2015-2016 à 1,9 milliards de dollars, avant la baisse du prix du pétrole. Pour les quatre années suivantes, on estimait des surplus croissant allant de 4,3 milliards à 13,1 milliards de dollars pour 2019-2020. La part du Québec dans ces surplus (20%) sera alors à peu près équivalente au déficit structurel du budget du Québec. Comme entre 2001 et 2008, le gouvernement canadien voit ses revenus augmenter plus vite que ses dépenses. À Québec, c’est l’inverse. Le régime fiscal canadien et les décisions unilatérales d’Ottawa vont accroitre de plus en plus la pression déjà intolérable qui s’exerce sur les finances du Québec.
Des cadeaux préélectoraux qui coûtent cher
Pendant qu’à Québec, on coupe dans le filet social des plus démunis et de la classe moyenne, le budget canadien 2015-16 aura pour effet un manque à gagner croissant des gouvernements au profit des contribuables les plus riches. Dans le relèvement du plafond admissible au CELI, le manque à gagner pour les gouvernements est absorbé aux deux tiers par Ottawa et au tiers par les provinces. De 1,3 milliard de dollars cette année, les pertes des deux paliers de gouvernement se chiffreront dans quelques années à 25 milliards, dont 1,6 milliards de dollars par année de moins au budget du Québec. Le fractionnement du revenu des contribuables ne profitera qu’à 15 % des familles au Canada, mais réduira les revenus des gouvernements d’au moins 2,2 milliards de dollars en 2015.
Transferts en santé et en éducation
Un exemple dramatique de ces vases communicants entre les deux budgets, est fourni par le financement des dépenses de santé et d’éducation pour lesquelles le gouvernement canadien utilise son énorme marge de manœuvre budgétaire, qu’il réduit à sa guise, déstabilisant les finances du Québec. En 2011, Ottawa a décidé́ unilatéralement de réduire la croissance du Transfert canadien en santé (TCS) à compter de 2017-2018 à au plus 3% alors que depuis 2004, la croissance moyenne a été de 6%. Cette décision privera le Québec de près de 10 milliards de dollars au cours des dix prochaines années au profit des priorités canadiennes, notamment le pétrole et l’armement. Il en est de même de cette autre décision unilatérale d’Ottawa, plafonnant à 3 % l’indexation annuelle du Transfert canadien en matière de programmes sociaux (TCPS) pour les années à venir. Le retour au niveau des années 90, amènerait 875 millions au Québec, pour redresser les finances des universités sans augmenter les frais de scolarité et même en les réduisant.
***
Il est certain que notre nation ne pourra reprendre son essor sans une transformation radicale du régime fiscal canadien. Cette voie étant bloquée, la majorité de la population canadienne et les principaux partis canadiens s’y opposant, la seule voie d’avenir pour le Québec consiste à réaliser son indépendance pour réunir ses deux moitiés de budget en fonction de ses priorités.
Quand le budget d'Ottawa en rajoute
L'austérité qui vient du Canada
Chronique de Gilbert Paquette
Gilbert Paquette68 articles
Ex-ministre du Parti Québécois
_ Président des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO)
Gilbert Paquette est un chercheur au Centre interuniversitaire de recherche sur le téléapprentissage (CIRTA-LICEF), qu’il a fondé en 1992. Élu député de Rosemont à l’...
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Ex-ministre du Parti Québécois
_ Président des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO)
Gilbert Paquette est un chercheur au Centre interuniversitaire de recherche sur le téléapprentissage (CIRTA-LICEF), qu’il a fondé en 1992. Élu député de Rosemont à l’Assemblée nationale du Québec le 15 novembre 1976, réélu en 1981, Gilbert Paquette a occupé les fonctions de ministre de la Science et de la Technologie du Québec dans le gouvernement de René Lévesque. Il démissionne de son poste en compagnie de six autres ministres, le 26 novembre 1984, pour protester contre la stratégie du « beau risque » proposée par le premier ministre. Il quitte le caucus péquiste et complète son mandat comme député indépendant. Le 18 août 2005, Gilbert Paquette se porte candidat à la direction du Parti québécois. Il abandonne la course le 10 novembre, quelques jours à peine avant le vote et demande à ses partisans d’appuyer Pauline Marois. Il est actuellement président du Conseil d’administration des intellectuels pour la souveraineté (IPSO).
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
23 avril 2015Erratum Erratum
Pour boucher ou combler ce trou dans nos finances publiques au lieu de pour parer ce trou...
André Gignac 23/4/15
Archives de Vigile Répondre
22 avril 2015Monsieur Paquette
Oui, le Canada et son multiculturalisme coûtent très cher aux Québécois et ça se reflète au niveau budgétaire avec l'austérité Couillard. Un exemple: la venue et l'intégration de 55 000 immigrants, au Québec, nous coûtent, ANNUELLEMENT, 4 MILLIARDS$, oui, oui 4 MILLIARDS$. (M. Le Hir a écrit récemment un article sur ce sujet). Pour parer ce trou dans nos finances publiques, les Québécois doivent en payer le prix avec des coupures dans la santé et dans l'éducation lorsque nous savons que 49% de la population québécoise est analphabète, il faut le faire! Nous finançons notre assimilation, est-ce assez fort? Ça n'a aucun bon sens d'avoir voté pour ce gouvernement pourri le 7 avril 2014. Durant ce temps, le gouvernement des autres, soit celui d'Ottawa déclare des surplus budgétaires pendant que nous croupissons dans la m.... ici au Québec. De la vraie provocation signée Harper! Qu'attend le PQ pour dénoncer ce fait si criant? Qu'il en parle de l'indépendance pas juste en surface!
Nous finançons, annuellement, à même nos impôts fédéraux, plus de 50 milliards$ qui s'en vont à Ottawa pour des dépenses militaires qui serviront à exporter la guerre dans le monde. Et que penser de nos impôts qui servent à financer les sables bitumineux polluants en Alberta? Et j'en passe... Nos déficits annuels sont causés par le dédoublement des services dans les deux ordres de gouvernement; quand allons-nous le comprendre? Il est plus que temps que le peuple québécois se réveille et qu'il se prenne en main en se donnant un pays. Quand allons-nous comprendre (encore!) qu'il n'y a plus d'avenir pour nous dans le Canada? Voter pour le QUÉBEC LIBERAL PARTY fédéraliste au Québec dont le siège social est dans le West Island, c'est un suicide collectif. WAKE UP QUÉBEC!!!
André Gignac 22/4/15