Les élus ne devraient pas prendre l’habitude d’échanger en anglais seulement lors de l’étude des projets de loi à l’Assemblée nationale, selon le premier ministre François Legault.
« Il y a des gens qui n’ont pas beaucoup de temps de parole et qui voulaient être efficaces, mais ça devrait être exceptionnel », a-t-il réagi mardi.
Le Parti québécois a dénoncé vendredi cet usage de l’anglais sans traduction lors de la commission parlementaire pour l’étude du projet de loi 17 sur l’industrie du taxi. Des élus questionnaient les représentants de l’entreprise américaine de covoiturage Lyft, l’un des concurrents d’Uber. L’un des représentants de l’entreprise, unilingue, était accompagné d’un traducteur, mais le ministre François Bonnardel et trois autres députés — un caquiste et deux libéraux — ont choisi d’en faire fi.
« Peut-être ne le savez-vous pas, mais notre temps imparti est un petit peu, pas mal, plus court que le gouvernement […] », a expliqué M. Barrette aux représentants de Lyft avant de passer à l’anglais.
Le premier ministre a reconnu que cette façon de faire s’éloignait du nationalisme québécois sans toutefois aller jusqu’à dire qu’il s’agissait d’une erreur.
Lors de l’audience, le député péquiste Joël Arseneau utilisé son temps de parole pour sermonner ses collègues. Devant ses protestations, le président de la commission et député libéral Saul Polo a précisé qu’« il n’y a aucune règle ou loi qui interdit aux parlementaires [ou aux invités] de s’adresser [à la commission] dans la langue qu’ils souhaitent. »
M. Arseneau a rétorqué qu’il s’agissait d’une puissante métaphore que des Québécois dialoguent en anglais pour gagner du temps même si l’entreprise a pris soin de présenter un mémoire en français.